dimanche 4 novembre 2018

JEAN DOUX ET LE MYSTÈRE DE LA DISQUETTE MOLLE


JEAN DOUX ET LE MYSTÈRE DE LA DISQUETTE MOLLE

Mouahaha, rien que le titre ! Et ces dessins qui sortent tout droit du foutage de gueule, qui s'assument artistiquement tarte (mais j'adore ce parti pris du dessin qui évoque certaines séries animées et jeux vidéo des années 90, et ce découpage très clair de chaque scène et planche !). Ils participent par ailleurs parfaitement au côté caricatural des personnages et des lieux dans tout ce qu'ils ont de plus grotesques et comiques.
Et ce format d'album qu'il faut vouloir se trimballer (je suis fan !). Pas de risque de s'abîmer les yeux sur le texte en tout cas. Le tout qui avait une saveur vaguement rétro, ringarde, absurde, et très franchement de l'ordre de l'inclassable et du 1000è degré.
Ça sentait l'auteur qui avait envie de délirer dans un trip assez subtil mais non moins audacieux. On délire mais on sait où l'on va, et lecteur, tu verras que je retombe sur mes pattes ! Ça avait clairement tout pour me plaire. À peine repéré chez Jérôme que je le traquais à la bib' (ses punchlines choisis sont impayables et valent le détour, vraiment^^) !

Je renonce à l'idée de résumer l'intrigue. Elle est à la fois très simple et assez fournie (l'album fait 300 pages), la trame est en tout cas bien ficelée et plus jubilatoire qu'il n'y paraît. J'ai par ailleurs abordé cet album sans en savoir plus que le titre et j'ai véritablement apprécié et savouré ma lecture ainsi. Tout ce que je pourrais lâcher pour situer le contexte, c'est le sous-titre (ou la quatrième de couv, au choix) : "une aventure en open-space". 

Alors oui, avec ce "mystère de la disquette molle", il y a certes une enquête qui est l'histoire principale, un côté thriller (qui tient franchement bien la route d'ailleurs et qui est bien plus tortueux et casse-tête qu'on ne le penserait), mais à travers ce sous-titre, c'est aussi un portrait au vitriol du monde professionnel évoluant et se côtoyant au quotidien dans ce cadre peu intimiste, où tout est orienté gain de temps, d'espace et profits, que nous offre l'auteur. On est dans les années 90, on se croit branché, "in", à la pointe, au summum, mais on est déjà un peu "has been" et dépassés au fond. Ce sont les prémices du 21è siècle qui se mettent en place à cette époque-là. Les choses n'ont pas mieux évolué depuis. 

Je trouve que cet album l'illustre très bien, en particulier dans les dialogues savoureux de toute la galerie de collègues qu'on peut croiser, du franchement relou au type sympa, un peu isolé. Il y a un peu de Camera Café là-dedans, du Dilibert, et des Inconnus dans leur sketch où ils tournent les réunions marketing en dérision. Et tous ces employés qui s'appellent Jean "Quelquechose", le reflet du "corporate", de l'individu qui n'en est pas vraiment un au sein de l'entreprise, un Jean parmi d'autres.
Le bonus plus de cet album, c'était clairement les punchlines ceci dit, les dialogues barrés et décalés, une verve jubilatoire, des réparties-choc, et le rythme de l'intrigue qui se dévore juste. Imaginez Indiana Jones en open-space. Hé bien, c'est presque ça !

Mon avis Goodreads :
Je pourrais presque mettre 5 étoiles.^^ Il m'a peut-être manqué une once de quelque chose, ou c'était peut-être trop... quelque chose... Cette histoire de broyeur a failli me décevoir (pour le thème choisi) mais en vrai, c'était parfait, quasi rien à redire, et j'ai beaucoup aimé le dénouement de l'intrigue (qui donne tout son sens au choix du broyeur^^). Et toute l'originalité de cet album qui flirte avec le délirant, le déroutant et le vaguement absurde, c'était juste truculent.

L'auteur
Philippe Valette est né à Béziers, a grandi à Lyon et réside à Paris. Après un bac en Arts Appliqués, il obtient un DMA en cinéma d'animation. Pendant plusieurs années, il travaille dans les domaines qui le passionnent : le cinéma, l'animation et les jeux vidéo, puis décide de se tourner vers la bande dessinée. Avec Jean Doux et le mystère de la disquette molle, il obtient en 2019 le Prix Landerneau BD et en 2018 le Fauve Polar SNCF au Festival d'Angoulême.

14 commentaires:

  1. Cet album existe, mais dans une bibli à 90 km de chez moi...
    Dis donc, disquette molle ça j'ai connu, il existait deux formats de disquettes à une époque (que les moins de 20 ans, etc.) dont une grande, et molle...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je n'ai pas connu la disquette molle, moi, mais la petite disquette dure (que les moins de 20 ans etc non plus haha).

      Supprimer
  2. Les longues soirées d'hiver s'annoncent, je vais donc re re essayer de relancer mon blog. Sympa ta lecture. Si je la croise pourquoi pas. Pour la disquette molle il me semble en avoir croisées mais ç'est flou dans ma mémoire.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Cooool si tu relances ton blog ! J'ai toujours trouvé tes lectures inspirantes en plus. De mon côté, avec mes 3 cours de swing par semaine, les longues soirées d'hiver ne vont pas changer grand-chose pour le blog, haha !

      Supprimer
    2. Avec trois cours par semaine il ne sera plus question de rester assise sur le banc et commenter les autres danseurs -humour-

      Supprimer
    3. Haha, mais je suis une horrible commère doublée d'une vanneuse, et j'adore observer les gens.^^ Si je suis en bonne compagnie, je ne peux pas m'empêcher.;-)

      Supprimer
  3. Quel bonheur cet album ! Il ne ressemble pas à grand chose pourtant avant le coup mais une fois dedans, c'est de l'or en barre !!!!!

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. C'est exactement ça. On ne se dirait pas comme ça qu'il vaut le détour, mais une fois commencé, on ne peut qu'adhérer.^^

      Supprimer
  4. J'avais des a priori mais ils sont vite partis ! Tu m'as donné envie de lire la BD !!!!

    RépondreSupprimer
  5. Bon, bon je n'ai pas envie de le lire mais je reconnais que le titre est assez drôle :)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ce titre est d'une poésie !^^ Ça me fait penser à une pièce de théâtre que j'ai vue récemment et dont le titre me vaut toujours des regards dubitatifs à chaque fois que je le dis : "Le gros diamant du prince Ludwig".^^

      Supprimer
  6. Ca me tente bien. Même si 300 pages, pour un album, je trouve ça long... A voir donc !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. 300 pages à raison de 4 grosses cases par planche, ça passe vite. Trop vite même, on en redemande ! Je te le recommande en tout cas, je suis sûre que ça te plaira.^^

      Supprimer

Merci pour votre petit mot. Les commentaires sont modérés par défaut, mais j'y réponds toujours.