MON BEL ORANGER
HISTOIRE D'UN PETIT GARÇON QUI, UN JOUR,
DÉCOUVRIT LA DOULEUR
traduit du portugais (Brésil) par Alice Raillard
En fouinant côté littérature brésilienne, je suis souvent tombée sur ce titre présenté comme un classique de la littérature jeunesse au Brésil, mais également dans d'autres pays, or je ne l'avais jamais croisé dans mon enfance (ni plus tard). Je devais probablement, à l'époque, être plongée dans Le petit Nicolas. Quelle aubaine en tout cas cette découverte, car j'aime bien, de temps à autre, combler mes lacunes littéraires en matière de classiques jeunesse, et si je le fais surtout côté anglo-saxon, je n'imaginais pas une seconde qu'il existait le pendant brésilien, diffusé et traduit en France du moins.
Mon bel oranger est un roman de José Mauro de Vasconcelos, publié en 1968, partiellement autobiographique.
Zézé a cinq ans et vit à Bangu, un quartier populaire de Rio de Janeiro. C'est un enfant terriblement espiègle, voire un peu diablotin sur les bords, mais aussi très sensible et d'une grande maturité. Déjà à son jeune âge, les problèmes des grandes personnes le préoccupent, et pour cause, issu d'une famille pauvre et nombreuse, avec un père au chômage et une mère qui s'éreinte dans une fabrique pour un salaire de misère, les difficultés de la vie lui apparaissent très tôt comme une cruelle réalité. À Noël par exemple, point de cadeau faute d'argent, et du pain perdu au vin pour tout dîner (et c'est déjà fête). Son imagination débordante lui permet toutefois de surmonter ces désenchantements et quand il est triste, il se réfugie auprès de son ami et confident Minguinho, un petit pied d'oranges douces autour duquel il s'invente tout un monde imaginaire et fantaisiste.
Ça commence un peu comme le petit Nicolas chez Cosette, on suit une histoire assez classique (mais pas si banal) de petit garçon qui découvre la vie, on sourit de ses mots d'enfants, on s'épate de son intelligence, on s'amuse de son imagination fébrile quand il s'embarque dans de grandes conversations et de sacrées aventures avec son oranger, on grince quand même des dents quand il se prend des coups après chaque bêtise, on a de la peine pour lui et sa famille dans leur grande misère, surtout quand il essaie de gagner lui-même quelques piécettes en cirant des chaussures. Heureusement, la magie de l'enfance apporte un peu de lumière dans ce quotidien souvent rude.
Je pensais que cette histoire tournerait principalement autour de sa relation avec son oranger et qu'en termes de malheurs, cela se cantonnerait au périmètre familial, ce qui était déjà bien assez. Je n'avais pas fait attention au sous-titre... et je n'imaginais pas que ça virerait aussi durement. D'ailleurs, je crois que j'étais dans le déni pendant un moment. Mais quelle belle rencontre, celle avec Manuel Valadares, alias Portugâ ! Elle a vraiment illuminé cette histoire et c'est à partir de là que ce récit m'a véritablement parlé et touchée, bouleversée même. J'ai vraiment beaucoup aimé la façon dont leurs relations se sont tissées et leurs dialogues.
J'ai trouvé que c'était une histoire quand même assez triste en littérature jeunesse, même s'il y a bien des moments lumineux et que l'auteur la raconte avec assez de tendresse, de malice et d'optimisme pour qu'on ne sombre pas complètement.
Extrait
"Totoca, les enfants c'est des retraités ?
- Quoi ?
- L'oncle Edmundo ne fait rien et il reçoit de l'argent. Il ne travaille pas et la mairie le paie chaque mois.
- Et alors ?
- Les enfants ne font rien, ils mangent, ils dorment et ils reçoivent de l'argent de leurs parents."
🦜Book Trip Brésilien => 3 points (thème Classiques/romans-cultes + 256 pages)
Total à date => 15 points (arrivée à Manaus 🥳)
L'auteur
José Mauro de Vasconcelos, né à Rio de Janeiro (1920-1984) d'une mère indienne et d'un père portugais, est un écrivain brésilien. Il a publié une quinzaine de livres célèbres au Brésil. Son oeuvre, teintée de poésie, mêle réalité et imaginaire.
Je l'ai lu quand j'étais enfant mais en lisant ton résumé, je me rends compte que j'avais tout oublié de ce roman.
RépondreSupprimerÇa me fait ça pour beaucoup de livres, plus on remonte dans le temps.^^ Hier, je relisais le résumé de Sans famille que j'avais dû lire deux ou trois fois enfant, et vraiment, je ne me souvenais de plus grand-chose.
SupprimerJe connais de titre depuis .... très longtemps, mais je ne l'ai pas lu. je crois confondre avec un autre, dont le titre ne me revient pas..;
RépondreSupprimerJe me suis rendu compte que beaucoup de gens connaissaient au moins le titre, et quelques-uns dans mon entourage l'avaient même lu enfant ou ado. Je ne sais vraiment pas comment j'ai fait pour passer à côté, moi qui fouinais déjà bien en bibli à l'époque.
SupprimerJ'avoue ne pas connaitre....mais j'hesite (encore) car, bien que rempli d'humanite, cela semble bien triste...;)
RépondreSupprimerC'est triste (un épisode en particulier) mais ça reste une très jolie histoire malgré tout, surtout quand on voit comment cela a construit l'auteur qui s'en est finalement très bien sorti dans la vie.
SupprimerOui mais pas encore oui...toujours non...;)
SupprimerIl sera toujours temps de le découvrir.;)
SupprimerMon livre préféré quand j'étais petite, qui me faisait pleurer à gros bouillons!! Ma fille me l'a piqué récemment, je suis contente qu'il continue son voyage 🥰
RépondreSupprimerJ'aime beaucoup ce genre de transmission (et c'est ta fille qui a choisi de le lire en plus). C'est chouette que tu l'aies gardé tout ce temps.:)
SupprimerJe crois avoir lu ce livre, mais il y a très très longtemps. Je n'en ai, en tout cas, rien gardé, comme souvent.
RépondreSupprimerS'il y a si longtemps, pas étonnant qu'il n'en reste plus grand-chose.;)
SupprimerJe n'en ai plus qu'un vague souvenir mais je l'avais lu enfant (ou jeune ado) et j'avais beaucoup aimé... à une époque où je crois que j'adorais tout ce que je lisais :)
RépondreSupprimerC'est vrai qu'à cette époque, j'adorais aussi quasiment tout ce que je lisais, enfin, du moins je ne garde que de très bons souvenirs de mes lectures d'enfance, même si pas dans les détails.:)
SupprimerJe crois que je l'avais lu jeune mais il m'avait déplu ! Je n sais pas pour quelle raison, je le lisais en diagonale... Il faudrait que je le lise sérieusement (pas un mot sur deux...) vu ce que tu en dis... Je ne me rappelle plus rien de toute manière.
RépondreSupprimerAh si son mauvais souvenir t'est resté en mémoire à défaut des détails, et que tu le lisais en diagonale, je doute que tu apprécies davantage aujourd'hui. Il y a quand même des signes qui ne trompent pas.;) Mais on ne sait jamais.^^
SupprimerJe viens juste de me procurer (déniché d'occasion, acheté mais pas encore lu!) la suite, "Allons réveiller le soleil".
RépondreSupprimer"Mon bel oranger", on me l'avait offert quand j'étais gamin, au moment de sa sortie en France...
(s) ta d loi du cine, "squatter" chez dasola
Oh, j'avais bien repéré ce titre, mais j'ignorais que c'était la suite de Mon bel oranger ! C'est une lecture que je ferais bien volontiers aussi.
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