vendredi 10 février 2012

SONIETCHKA


SONIETCHKA

traduit du russe par Sophie Benech

Un court récit qui m'a agréablement surprise, autant par le ton que par les personnages, dont celui de Sonietchka en particulier. 
Un humour inhabituel et léger mais bien présent, et surtout, un style d'une finesse remarquable, une écriture maîtrisée, très évocatrice, des phrases dont on reprendrait bien une bouchée.

"Elle tombait en lecture comme on tombe en syncope, ne reprenant ses esprits qu'à la dernière page du livre."

"Une seule chose l'indignait : qu'on ait eu l'infamie de lui cacher cette liaison qui ne l'intéressait absolument pas..."

C'est vraiment cette écriture qui m'a conquise dès le départ, son rythme, sa précision, et puis bien sûr, Sonietchka! Comment ne pas sourire à la description de ce personnage atypique, passionné de lecture, quand on est LCA soi-même?! Sonia est un personnage assez prévisible, mais déstabilisant en même temps. Je lui aurais bien mis quelques bonnes claques quand même sur la fin!

Sonietchka, c'est l'histoire d'une vie, admirablement narrée, de façon condensée mais détaillée en même temps. Sa force réside dans le réalisme des personnages et des situations décrites.
Il ne s'y passe rien à proprement parler si on y réfléchit bien, enfin, rien qui fasse un roman palpitant, c'est la vie qui suit son petit bonhomme de chemin, avec ses surprises, bonnes et mauvaises (d'ailleurs la 4è de couv' résume de façon éhontée toute l'histoire, jusqu'à la fin (!), incroyable!!), mais tout un pan de l'histoire de la Russie y passe, mine de rien, en filigrane, particulièrement des années 20-30 à l'après-guerre, et bien des années après encore.
Malgré sa tranquillité apparente, c'est un récit qui se dévore, bien rythmé, à coup de phrases savoureuses.   

L'auteure
Ludmila Oulitskaïa vit à Moscou. Généticienne de formation, elle a écrit de nombreuses pièces de théâtre et des scénarios de films. Depuis les années quatre-vingt, elle se consacre exclusivement à la littérature. Son premier roman, Sonietchka, a reçu le prix Médicis étranger ex-aequo en 1996. Elle est aujourd'hui l'un des auteurs russes les plus lus dans le monde.

12 commentaires:

  1. A la bibli, of course. Mais j'avais déjà repéré Les sujets de notre tsar...

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    1. Je me prévois aussi de poursuivre mon exploration de ses oeuvres. Elle est effectivement assez bien représentée dans les bib'.

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  2. J'ai d'autres priorités de lectures en écrivains russes mais ça fait plaisir de voir des livres qu'on ne voit pas ailleurs !

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    1. Ah! Hé bien je suivrais tes lectures russes car je m'en suis notée quelques-unes et je cherche d'autres bonnes idées dans ce rayon-là, mais plutôt côté contemporain.

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  3. Et bien pourquoi pas, vu que ces temps ci, mon esprit s'ouvre géographiquement et culturellement dans tous les horizons !!!

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    1. Ce qui est déjà le cas avec tes voyages, remarque.:)
      Ah oui, tu peux le noter celui-là, il ne compte qu'environ 100 pages en plus! Et puis, qui sait, l'auteure passera peut-être par Rennes un jour! J'attends avec impatience ton billet sur Le pingouin d'ailleurs!

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    2. Pour le pingouin, va falloir attendre, billet programmé pour mars, que j'ai d'ailleurs légèrement remanié suite à la conférence de l'auteur.
      Cette conférence, j'y suis allée en touriste, par curiosité, sans prendre de note et dieu que c'était passionnant !

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    3. C'est souvent comme ça avec les auteurs qui ont un vécu assez intense ou singulier, et qui ont des choses à dire. Le pire c'est ceux dont on a rien lu, et qui donnent du coup envie de se plonger dans leurs livres. Bonjour la PAL!
      OK, bon ben je patiente pour Le pingouin...

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  4. J'avais bien aimé ce roman! Depuis, j'ai lu " De joyeuses funérailles" qui est encore meilleur.

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    1. Je viens de lire le résumé, en effet, c'est intrigant. Curieuse de voir comment on peut parler de ce sujet avec autant d'humour!

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  5. Je reconnais bien là le style de l'autrice que j'ai découvert à travers son livre intitulé "Ce n'était que la peste": le rythme, l'humour particulier...

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    1. Pareil, en lisant ton billet, même si les thématiques étaient complètement différentes, j'avais bien l'impression de reconnaître aussi la patte de Ludmila Oulitskaïa.

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