THE LIEUTENANT
( LE LIEUTENANT )
Un récit qui avait beaucoup pour me plaire :
- c'est un roman australien (ma connaissance de cette littérature est tellement maigre que chaque perle flairée de ce côté-là me ravit d'avance).
- c'est un roman historique (je n'en lis pas assez à mon goût, plus par manque d'occasion et d'idées de lecture, alors quand j'en trouve un qui me parle, c'est youhou !).
- le récit se déroule au 18è siècle et relate la fondation de la colonie pénitentiaire de Nouvelle-Galles du Sud, de leur arrivée sur le continent australien à leurs premières installations, en évoquant en détail la reconnaissance des lieux, et surtout, leur rencontre avec les Aborigènes.
C'est cette dernière partie qui m'intéressait particulièrement, les premiers contacts avec les Aborigènes, l'évolution de leurs rapports, et tout l'aspect linguistique dont Keisha parlait dans son billet, avec l'apprentissage mutuel de la langue.
Et sur ce plan-là on est servi. L'auteure, Kate Grenville, développe pas-à-pas son récit, faisant revivre avec précision et réalisme l'installation des colons. Un petit côté "Danse avec les loups" avec ce lieutenant du titre, un lieutenant avide de découvrir ce peuple aborigène, non pas dans l'idée de les dominer, comme ses compatriotes, mais dans l'idée d'un échange culturel, d'une ouverture au monde, d'un élargissement de l'esprit. J'ai trouvé intéressant la comparaison constante entre sa passion pour l'astronomie et celle pour l'apprentissage des codes de ce nouveau monde. Il se lie d'amitié avec une petite fille en particulier, et puis un jour, c'est le drame...
Malheureusement, peut-être que ça manquait de "romanesque" pour moi, que c'était trop terre-à-terre, un peu trop dans la description intensive des lieux et des états d'âme, dans le factuel, du coup je n'ai pas été vraiment touchée par la relation entre les Aborigènes et ce lieutenant. Ça m'a laissée à l'extérieur, en observatrice froide, sans émotions... Limite je n'étais pas loin de l'ennui. Étrange. Son personnage ne m'a pas non plus émue, ni passionnée, il n'y avait aucun sentiment d'identification. J'enrageais par contre de l'attitude ignoble des envahisseurs, en terrain conquis et acquis d'office. Cet aspect était tellement bien rendu que j'en avais un sentiment de malaise et d'énervement constant qui, peut-être, a participé aussi à ma distanciation du récit.
J'ai découvert à la toute fin que ce récit était basé sur un carnet retrouvé d'un lieutenant de l'époque, qui raconte précisément cette histoire. Le savoir m'a rendu le récit plus fort d'un coup, plus bouleversant, car ce vrai lieutenant m'a paru véritablement héroïque pour son époque. Je trouvais qu'il avait de belles valeurs, celles qui font croire en l'humanité.
La façon dont l'auteure a fait revivre ces événements et ce lieutenant ne m'a toutefois pas vraiment convaincue. Étrange bis.
L'auteure
Kate Grenville est l'un des auteurs les plus aimés en Australie, elle vit à Sydney. Ses oeuvres de fiction ont remporté de nombreux prix tant en Australie qu'au niveau international.
J'ai lu The Secret River (qui traite du même sujet) de la même auteure et je n'avais pas vraiment été convaincue non plus.
RépondreSupprimerAaah merci pour l'info, bien que j'avoue que je n''étais pas particulièrement tentée de recommencer l'expérience avec elle. Elle a l'air assez populaire en Australie mais j'ai l'impression d'être hermétique à sa plume et à son style narratif.
SupprimerComme je te l'avais dit, c'est un bon souvenir. J'aime tous ces bouquins autour des langues, et savoir que c'est tiré d'une histoire vraie, c'était le plus.
RépondreSupprimerOui, moi aussi j'aime particulièrement les livres autour des langues, et aussi autour des chocs des cultures. Dommage que ce n'ait pas été plus prenant cela dit. J'aurais peut-être aimé que ce soit plus romancé.
SupprimerCe n'est pas un thème qui m'attire même si j'aime les romans historiques.
RépondreSupprimerPasse un bon weekend.
Ah, hé bien si tu as des recommandations de romans historiques, je suis preneuse ! Mais tout dépend des thèmes aussi.;-)
SupprimerBon week-end à toi.
Bon j'aime pas du tout les romans historiques mais la littérature australienne me botte d'habitude. Conclusion : je crois que je vais faire l'impasse...
RépondreSupprimerSi tu as quelques recommandations de romans australiens, je suis preneuse !
Supprimerc'est très anecdotique comme commentaire, mais j'ai lu il y a deux ou trois mois un roman dont la couverture me rappelle beaucoup celle de celui-ci. Et j'ai été sacrément déçue; je ne l'ai même pas fini. Il faut donc que je laisse tomber les romans avec de telles couv! ;)
RépondreSupprimerJe la trouvais plutôt sympa cette couverture, du moins comparée à d'autres éditions du même livre, c'est d'ailleurs pour ça que je l'ai choisie pour illustrer ce billet.;-) Enfin, moi j'avais une version sans couverture car j'ai lu ce roman sur liseuse.^^
SupprimerA lire alors mais pas pour l'historique plutôt pour le thème de langue et bien pourquoi pas mais dans un jour lointain encore.
RépondreSupprimerA lire quand la curiosité te prendra sur le sujet, oui. Ça reste intéressant dans l'ensemble car ce n'est pas une thématique historique très courante en fiction, ou du moins, je ne connais pas beaucoup de romans autour de ce thème.
SupprimerSi tu souhaitais un peu plus de romanesque, je pense que Sarah Thornhill devrait plus te plaire !
RépondreSupprimerTu penses ? J'espère que ce n'est pas trop trop romanesque non plus. Il me faut un juste milieu en fait.^^ En tout cas, c'est noté. Si je le croise, je lui laisserai peut-être sa chance.
SupprimerNon ce n'est pas mielleux si c'est que tu crains :-). Si tu le croises, j'espère qu'il te plaira !
RépondreSupprimerOui, en relisant ton billet et d'autres avis, je sens que ça pourrait être mon créneau. Affaire à suivre.:-)
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