dimanche 24 janvier 2016

LE BANDIT GÉNÉREUX - TOME 1


LE BANDIT GÉNÉREUX - TOME 1

Cette première incursion dans l'univers de Lim Keok Jeong, le Bandit généreux, une des figures emblématiques de la culture coréenne, a été pour moi un enchantement, une révélation, un ravissement, un dépaysement culturel et un voyage dans le temps épatants et mémorables. En un mot, un méga coup de coeur !

Ce manhwa est une de mes plus surprenantes découvertes de 2015 ! Ce n'était pas gagné pourtant à la vue de la couverture qui ne m'aurait pas laissé penser une seconde que je m'attacherais à ce personnage à l'air rustre et peu avenant, évoquant le classique guerrier. Et pourtant, conquise je suis ! Par les dessins, par ce "bandit", par son histoire, par son univers, par le talent de conteur de l'auteur, Lee Doo Ho !

Le Bandit généreux, c'est une sorte de Robin des bois coréen. "Issu de la plus basse et de la plus méprisée des classes sociales, sa soif de justice et d'équité l'amèneront à se confronter aux autorités, et confèrent à son action une dimension universelle."
L'histoire se déroule au 16è siècle, et avec ce tome, l'auteur ouvre le début d'une "grande saga historique qui raconte en détail les difficultés de la condition de paysan à l'époque, le poids des traditions, mais aussi les circonstances qui ont amené Lim Keok Jeong à prendre parti contre l'aristocratie."
Dans ce tome, on découvre Lim Keok Jeong qui n'a que 17 ans et qui a encore tout à apprendre de la vie.

C'est un récit dense, foisonnant, plein de rebondissements, offrant une intrigue riche, fouillée, qui prend son temps, mais au cours de laquelle on ne s'ennuie pas une seconde, et qui allie action et humour.

C'est un récit d'apprentissage, qui explore la quête de soi, avec des passages Karaté Kid (j'adore cette thématique du maître-élève) où notre héros doit apprendre, en plus du maniement des armes, la vie, la maîtrise de soi, le respect des autres, la discipline. 

"Sache que nous rencontrons trois sortes d'homme dans la vie. Tout d'abord, celui qui est meilleur que les bêtes ! Ensuite, celui qui est comme les bêtes ! Et enfin, celui qui est pire que les bêtes !"

"Sache qu'il est bien plus difficile de perdre que de gagner. Car il est plus difficile de garder sa dignité dans la défaite que de rester modeste dans la victoire."
(moi j'adore ce genre de phrases pleines de sagesse et de bon sens qui peuvent aussi sonner cucul^^).

C'est un récit de camaraderie aussi. Notre héros croisera le chemin de personnages hauts en couleurs, surprenants, aux caractères variés, souvent bien trempés, et toujours attachants. J'ai adoré entre autres Maître Gu Gong, un moine paillard (excellentissime ce personnage) !

Il y a même de l'amour là-dedans, mais on est loin de toute mièvrerie. Là encore, la thématique est traitée avec beaucoup d'humour, tout en soulignant l'importance de la notion d'honneur.

C'est, enfin, un récit d'aventures. de 1001 aventures qui ont la portée des grands contes et légendes.

Cette incursion dans la Corée du 16è siècle m'a passionnée avec ses histoires de moines, de combats, de justice, d'aventures, d'amitié, d'amour, et ses paroles de sagesse ! C'était culturellement très instructif aussi d'y découvrir les modes de vie et coutumes de l'époque, par exemple, le port de chignon chez les hommes mariés en gage de fidélité.
Cerise sur le gâteau, des situations cocasses et des dialogues truculents, un humour un peu polisson aussi parfois, mais également des moments tragiques. J'ai passé un excellent moment de lecture avec ce manhwa captivant qui m'a fait passer par tous les stades émotionnels.

J'ai aimé cet anti-héros au tempérament de feu, têtu comme une mule (enfin, ici, ils le comparent plutôt à un ours pour son apparence mais aussi pour son caractère borné), colérique (et du coup, drôle malgré lui) mais qui a un bon fond. C'est un diamant brut qui doit être taillé par la vie en somme.

Un travail admirable que ce manhwa, autant dans l'élaboration du récit que des personnages, la narration, les thématiques explorées, les illustrations, l'humour. Rien à jeter !

La découverte de ce tome 1 est pour moi à la fois une joie et un désespoir. C'est qu'à lui seul, il fait 650 pages (il réunit 3 tomes d'une édition précédente) et est suivi de 10 autres du même acabit. Il va sans dire qu'il me faut absolument lire ces 10 autres tomes, mais où les caser chez moi ?? 

L'auteur
Lee Do Hoo est né en 1943 dans la ville de Daegu en Corée et a suivi des cours de beaux-arts à l'université Hong-Ik. Le Bandit généreux lui a valu le grand prix du manhwa coréen en 1995.
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8 commentaires:

  1. Très très tentant.
    Cette littérature coréenne, BD comprises, est finalement plus facilement abordable que je ne croyais, moins impressionnante, plus familière.
    Pas facile de mettre la main sur tous les tomes, mais il est vrai qu'on peut déjà en essayer un : c'est bien roboratif :-)

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    1. Oui, plus accessible, familière et proche de nous qu'on ne l'imagine. Je dirais que c'est finalement le propre de la majorité de la littérature étrangère d'ailleurs et c'est ce que je trouve particulièrement fascinant quand je lis le monde. Cette impression qu'on a finalement plus en commun qu'on ne le pensait, cette confirmation que finalement, la nature humaine est bien une et que nous partageons souvent les mêmes envies, joies, peurs, doutes et questionnements face à la vie.
      Quant à cette série, oui, ça vaut le coup de ne lire même qu'un seul tome. 650 pages c'est assez copieux pour qu'on ressorte de là satisfait. Mais bon, je ne cracherais pas sur la suite.;-)

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  2. Je ne lis pas beaucoup de manga, pardon manhwa mais je me laisserais bien tenter :-)

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    1. Laisse-toi donc aller à tes tentations !;-)

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  3. Je sens que je vais avoir du mal à convaincre la bibliothèque... ^_^

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    1. Hmmm... Oui, là, je pense que c'est mort.;-)

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  4. 10 tomes de 600 pages, punaise ! Le sujet est intéressant et sans doute bien traité mais je ne suis pas fan du dessin.

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    1. Je n'étais pas fan du dessin non plus au premier abord, en feuilletant avant de me lancer, mais grave erreur d'appréciation, les traits sont expressifs, les mouvements dynamiques, et le tout participe vraiment à la richesse du récit ! J'ai fini par vraiment l'apprécier.:-)

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