KANGOUROAD MOVIE
Découvert par hasard alors que je cherchais un roman australien sympa (d'ailleurs si vous en connaissez, ça m'intéresse fortement!), ce livre n'a cependant d'australien que le lieu de son action car l'auteur, A.D.G., est français. Petite hésitation donc à me lancer dedans, mais quelques commentaires enthousiastes glanés sur le net et le présentant comme un polar déjanté me convainquent de m'y plonger. Tant pis si ce n'est pas australien pur Aussie, ça devrait au moins être divertissant, et, avec un peu de chance, dépaysant et instructif.
Un 'tit coup d'oeil sur la 4è page de couverture:
"Paddy O'Flaherty et Pickwick-Pickwick Kadigbaku sont deux gardiens de la Barrière anti-dingos, dans le Grand Never-Never Land du Nord australien. L'un est un Blanc désenchanté, l'autre un énigmatique Aborigène et lorsqu'ils découvrent qu'un quintuple meurtre a été commis dans leur secteur, qu'on les en accuse et qu'ils ont contre eux la police du coin, une tribu en proie à toutes les tentations et un glacial gros propriétaire terrien, les deux hommes ne savent plus à quel kangourou se vouer. D'autant qu'une mystérieuse et ravissante routarde européenne se jette dans leurs bottes, que le désert ardent et ses phénomènes météorologiques s'en mêlent, que les gros camions s'envoient en l'air et qu'une créature échappée des pires cauchemars abos semble mener la danse au pays du Jamais-Jamais.
Mais Paddy et Pickwick-Pickwick sont de rudes gars du bush et compagnie minière ou tribu belliqueuse n'ont qu'à bien se tenir face à leur virile complicité.
Située dans le Queensland, près de Cloncurry, cette histoire du bout du monde où l'on pourrait se croire dans un Crocodile Dundee rigolard est le dix-huitième roman d'A.D.G. chez Gallimard."
Mouais... je ne sais pas si je vais y trouver mon compte, que je me dis alors... c'est le genre d'intrigue, dans les polars, qui ne m'attire pas trop...
La lecture du premier chapitre s'annonce mal. Le ton quelque peu rustre et bourru de notre narrateur, gardien de barrière anti-dingos, son registre de langage peu raffiné et encore moins châtié m'inquiète, je ne sais pas si je vais pouvoir traverser tout le récit en sa compagnie, sans compter qu'il ne m'inspire rien.
Et puis très vite, une fois accoutumée à sa personnalité, d'antipathique je finis par le trouver trèèès sympathique, attachant, et même franchement hilarant dans ses réflexions et ses comparaisons extrêmes qui trouvent leur source dans la faune australienne et autres images typiquement australiennes.
Très vite, on se retrouve bon gré mal gré embarqué dans cette histoire qui situe ce roman à mi-chemin entre le polar et le roman d'aventures, au coeur d'une intrigue qui ne manque pas de rebondissements! (on est au pays des kangourous, rappelons-le...)
Et très vite aussi, je suis impressionnée par la précision et le réalisme qui se dégagent des descriptions de l'Outback, et par les connaissances bluffantes de l'auteur sur la population locale. J'ai trouvé ce roman véritablement bien documenté sur l'Australie, une partie de son histoire et de ses lois, les moeurs de ses habitants, Blancs et Aborigènes, le vocabulaire si spécifique des Aussies, argot inclus, les multiples espèces animales et végétales, je ne m'attendais pas à être autant dépaysée ni à cette immersion culturelle passionnante.
A noter d'ailleurs pour la petite anecdote que l'auteur avait voulu présenter ce roman comme la traduction d'une oeuvre d'un auteur du bush australien (source : Polémia ).
Entre autres découvertes que j'ai faites:
- le Vegemite que les Australiens étalent en toute occasion sur leurs tartines. Il faut que je goûte un jour même si ça n'a pas l'air très ragoûtant - extrait explicatif:
"-Comment vous pouvez manger ça? Ca ressemble à du goudron...
- On est obligés, dis-je la bouche pleine. Sinon il faudrait l'exporter."
Un 'tit coup d'oeil sur la 4è page de couverture:
"Paddy O'Flaherty et Pickwick-Pickwick Kadigbaku sont deux gardiens de la Barrière anti-dingos, dans le Grand Never-Never Land du Nord australien. L'un est un Blanc désenchanté, l'autre un énigmatique Aborigène et lorsqu'ils découvrent qu'un quintuple meurtre a été commis dans leur secteur, qu'on les en accuse et qu'ils ont contre eux la police du coin, une tribu en proie à toutes les tentations et un glacial gros propriétaire terrien, les deux hommes ne savent plus à quel kangourou se vouer. D'autant qu'une mystérieuse et ravissante routarde européenne se jette dans leurs bottes, que le désert ardent et ses phénomènes météorologiques s'en mêlent, que les gros camions s'envoient en l'air et qu'une créature échappée des pires cauchemars abos semble mener la danse au pays du Jamais-Jamais.
Mais Paddy et Pickwick-Pickwick sont de rudes gars du bush et compagnie minière ou tribu belliqueuse n'ont qu'à bien se tenir face à leur virile complicité.
Située dans le Queensland, près de Cloncurry, cette histoire du bout du monde où l'on pourrait se croire dans un Crocodile Dundee rigolard est le dix-huitième roman d'A.D.G. chez Gallimard."
Mouais... je ne sais pas si je vais y trouver mon compte, que je me dis alors... c'est le genre d'intrigue, dans les polars, qui ne m'attire pas trop...
La lecture du premier chapitre s'annonce mal. Le ton quelque peu rustre et bourru de notre narrateur, gardien de barrière anti-dingos, son registre de langage peu raffiné et encore moins châtié m'inquiète, je ne sais pas si je vais pouvoir traverser tout le récit en sa compagnie, sans compter qu'il ne m'inspire rien.
Et puis très vite, une fois accoutumée à sa personnalité, d'antipathique je finis par le trouver trèèès sympathique, attachant, et même franchement hilarant dans ses réflexions et ses comparaisons extrêmes qui trouvent leur source dans la faune australienne et autres images typiquement australiennes.
Très vite, on se retrouve bon gré mal gré embarqué dans cette histoire qui situe ce roman à mi-chemin entre le polar et le roman d'aventures, au coeur d'une intrigue qui ne manque pas de rebondissements! (on est au pays des kangourous, rappelons-le...)
Et très vite aussi, je suis impressionnée par la précision et le réalisme qui se dégagent des descriptions de l'Outback, et par les connaissances bluffantes de l'auteur sur la population locale. J'ai trouvé ce roman véritablement bien documenté sur l'Australie, une partie de son histoire et de ses lois, les moeurs de ses habitants, Blancs et Aborigènes, le vocabulaire si spécifique des Aussies, argot inclus, les multiples espèces animales et végétales, je ne m'attendais pas à être autant dépaysée ni à cette immersion culturelle passionnante.
A noter d'ailleurs pour la petite anecdote que l'auteur avait voulu présenter ce roman comme la traduction d'une oeuvre d'un auteur du bush australien (source : Polémia ).
Entre autres découvertes que j'ai faites:
- le Vegemite que les Australiens étalent en toute occasion sur leurs tartines. Il faut que je goûte un jour même si ça n'a pas l'air très ragoûtant - extrait explicatif:
"-Comment vous pouvez manger ça? Ca ressemble à du goudron...
- On est obligés, dis-je la bouche pleine. Sinon il faudrait l'exporter."
- Oz ou pays d'Oz désigne l'Australie (nan mais chui particulièrement inculte côté Australie) et qu'en fait Aussie se prononce [ozi:] (et non [osi:]) d'où le lien probable avec Oz (ça c'est après une enquête sur le net)
- les Aussies appellent les anglais les Pommies (de POM, abréviation ironique de "Prisoner Of His Majesty", terme se rapportant aux "convicts" anglais déportés en Australie)
- les perruches, connues dans le monde entier et assimilées à une espèce d'oiseau relativement ordinaire, viennent en fait d'Australie!- les Aussies appellent les anglais les Pommies (de POM, abréviation ironique de "Prisoner Of His Majesty", terme se rapportant aux "convicts" anglais déportés en Australie)
- la barrière anti-dingos qui va de Adélaïde à Brisbane, soit 9000 km, est plus longue que la Muraille de Chine (6700 km)!
- et plein d'autres choses que je ne peux malheureusement pas lister ici sous peine d'y être encore demain...
Ah si! Dernière chose qui tient plus de la spéculation qu'autre chose (mais je trouvais ça drôle), concernant l'accent australien:
"Il y a tellement de mouches dans l'Outback, expliquai-je, qu'on ne peut pas desserrer les dents de crainte qu'elles ne vous entrent dans la bouche. D'où notre façon de parler."
Et il y avait un passage aussi sur la télépathie aborigène dont l'explication se tient et qui m'avait fait rire, mais hélas, je ne l'ai pas noté.
Bref, une lecture divertissante et sympathique, amusante, voire tordante par moments, et hautement instructive et décoiffante culturellement parlant.
L'auteur cite Arthur Upfield (auteur de polars australien) à plusieurs reprises dans son roman, ce qui explique peut-être d'où il puise, entre autres, ses connaissances aussi approfondies du bush australien et des moeurs aborigènes, en tout cas, ça m'a bien donné envie de découvrir cet Arthur Upfield maintenant!
L'avis de Géraldine qui lui flanque une belle branlée à mon kangourou!
L'auteur:
Né à Tours en 1947, A.D.G. est devenu en une dizaine de romans - parus de 1971 à 1981 - l'un des maîtres du néo-polar français, à contre-courant de la pensée unique de l'après-68. Provocateur et pratiquant convaincu de l'autodérision, il se considérait plutôt comme un anarchiste de droite, y compris dans ses romans. Autodidacte et dévoreur de livres, il admirait Céline, Marcel Aymé et Jacques Laurent. A.D.G., c'est aussi un style : avalanche de trouvailles argotiques, calembours et néologismes, de personnages libres et truculents, antihéros et vrais pieds nickelés qui apparaissent dès son premier roman, La Divine Surprise (1971). Après un passage par le journalisme, il part vivre en Nouvelle-Calédonie dans les années 80 et revient en métropole en 1990. A.D.G. meurt, à Paris, le ler novembre 2004.
- et plein d'autres choses que je ne peux malheureusement pas lister ici sous peine d'y être encore demain...
Ah si! Dernière chose qui tient plus de la spéculation qu'autre chose (mais je trouvais ça drôle), concernant l'accent australien:
"Il y a tellement de mouches dans l'Outback, expliquai-je, qu'on ne peut pas desserrer les dents de crainte qu'elles ne vous entrent dans la bouche. D'où notre façon de parler."
Et il y avait un passage aussi sur la télépathie aborigène dont l'explication se tient et qui m'avait fait rire, mais hélas, je ne l'ai pas noté.
Bref, une lecture divertissante et sympathique, amusante, voire tordante par moments, et hautement instructive et décoiffante culturellement parlant.
L'auteur cite Arthur Upfield (auteur de polars australien) à plusieurs reprises dans son roman, ce qui explique peut-être d'où il puise, entre autres, ses connaissances aussi approfondies du bush australien et des moeurs aborigènes, en tout cas, ça m'a bien donné envie de découvrir cet Arthur Upfield maintenant!
L'avis de Géraldine qui lui flanque une belle branlée à mon kangourou!
L'auteur:
Né à Tours en 1947, A.D.G. est devenu en une dizaine de romans - parus de 1971 à 1981 - l'un des maîtres du néo-polar français, à contre-courant de la pensée unique de l'après-68. Provocateur et pratiquant convaincu de l'autodérision, il se considérait plutôt comme un anarchiste de droite, y compris dans ses romans. Autodidacte et dévoreur de livres, il admirait Céline, Marcel Aymé et Jacques Laurent. A.D.G., c'est aussi un style : avalanche de trouvailles argotiques, calembours et néologismes, de personnages libres et truculents, antihéros et vrais pieds nickelés qui apparaissent dès son premier roman, La Divine Surprise (1971). Après un passage par le journalisme, il part vivre en Nouvelle-Calédonie dans les années 80 et revient en métropole en 1990. A.D.G. meurt, à Paris, le ler novembre 2004.
Ah je viens de comprendre pourquoi Pom, bryson ne le disait pas.
RépondreSupprimerCet auteur a l'air trop bien, dis donc !
Trop bien, ça dépend de ce que l'on cherche, mais pour la détente et le divertissant, c'est une bonne pioche, sans compter qu'on fait un beau voyage culturel à travers son roman. Je ne suis pas contre lire d'autres livres de cet auteur mais ce n'est pas une urgence non plus cela dit.
SupprimerBon moi il faut que je fasse remonter Bryson dans ma PAL! (c'est très mal parti cette année, on n'est même pas fin janvier et j'ai une LAL qui s'est allongé de façon indécente, dont certains livres qui vont acquérir le statut PAL sous peu, alors qu'il y a des livres de mes défis que je n'ai même pas encore dans ma PAL...)
Mmm voilà un exemple de livre intéressant, moi qui suis toujours à la recherche de polars sur l'Australie. Bien sûr je ne peux que conseiller de lire les 30 aventures de l'inspecteur Bony écrites par Arthur Upfield. Cela change de la littérature commerciale actuelle qui aime bien la vulagrité, le sexe et les histoires de meurtre extraterrestres. Lire Upfield, c'est VOYAGER.
RépondreSupprimerAh ben voilà qui est vendu!^^ Ca tombe bien, côté romans anglophones, j'ai décidé cette année de me détourner un peu des éternels américains et anglais pour partir à la découvrir d'autres pays, dont l'Australie. Il ne me reste plus qu'à choisir parmi ces 30 titres, ce qui ne va pas être une mince affaire...
SupprimerSur le blog consacré au défi "Littérature policière sur les 5 continents" auquel je participe cette année, tu trouveras peut-être d'autres pistes de lecture, mais tu m'as l'air d'être un fin connaisseur déjà dans le domaine.
Manifestement, nous n'avons pas lu le même livre ou alors, différement.
RépondreSupprimerZut, ce billet m'avait échappé. Je me rattrappe, je le mets en lien sur mon billet !
Yep, je viens de rajouter le tien! Un tel avis divergent ne pouvait que trouver sa place ici! Je me suis régalée en te lisant figure-toi car je voyais très bien de quoi tu parlais, et ça m'amusait de voir que ce qui ne t'a pas plu m'a au contraire parlé! Aaah les goûts et les couleurs... toujours le même débat!;)
SupprimerConcernant les livres sur l'Australie, je vous conseille les livres d'Upfield (il en a fait plus d'une vingtaine), mettant en scène l'inspecteur Napoléon Bonaparte. A travers eux, on découvre plusieurs régions de l'Australie, ainsi que les traditions qui s'y rapportent. La loi de la tribu montre le savoir des aborigènes dans le désert, tandis que la Maison du diable montre la violence de l'histoire australienne. L'Empreinte du diable permet de découvrir la région du Victoria ...
RépondreSupprimerPour la vie dans la colonie de Melbourne (basée sur le point de vue des colons : les aborigènes n'apparaissent pas), il y a le Mystère du Hansom Cab, de Angus Hume (si je me souviens bien de son prénom) : une histoire policière mettant en exergue les différents quartiers et niveaux sociaux de l'époque (début du XXe siècle).
Merci beaucoup pour toutes ces recommandations très avisées! J'ai, depuis, pu lire un Arthur Upfield, Bony et la bande à Kelly, et j'ai beaucoup aimé. Je comptais ne pas m'arrêter là mais le temps est passé. Je prends bonne note des titres que vous me conseillez!
SupprimerQuant à Hume, je ne le connaissais pas, merci pour cette découverte, le background de son roman m'intéresse en effet!