vendredi 23 mars 2012

LES ANNÉES FASTES


LES ANNÉES FASTES

traduit du chinois par Denis Bénéjam


Roman d'anticipation politique chinois dont l'action se déroule en 2013 à Pékin. Il fut publié en 2009 à Hong Kong et en Taïwan, mais interdit en Chine.

2013, la Chine ne s'est jamais aussi bien portée alors que l'Occident a du mal à se remettre de la crise économique qui l'a fait sombrer il y a deux ans. La population se laisse vivre dans la torpeur des villes et tout le pays semble baigner dans une belle euphorie, comme frappé d'amnésie collective face aux événements sanglants du passé, et inconscient du régime dictatorial et oppressif qui le gouverne.
Seuls quelques éclairés questionnent la réalité et s'engagent dans une sorte d'(en)quête pour expliquer cette atmosphère singulière. Parmi eux, Fang Caodi, convaincu qu'un mois entier de l'année 2011 a disparu, et Xiao Xi, qui ne cesse de changer d'adresse électronique pour échapper à la surveillance des autorités. Ils entraînent avec eux Lao Chen, un écrivain taïwanais sceptique et peu motivé au départ.
  
L'intérêt de cette lecture, pour moi, a résidé dans l'idée palpitante que je lisais 1) un roman d'anticipation chinois, 2) un roman où son auteur ne mâche pas ses mots pour (cf 4è de couv') parler de "certains aspects de la réalité contemporaine chinoise" et "se démarque de ses confrères du continent, en cela qu'il n'hésite pas à aborder les zones interdites de la vie politique chinoise."

J'avais sérieusement l'impression de tenir une bombe entre les mains...^^ Cela dit, en dehors de cet aspect du récit, je n'ai pas eu de révélation fulgurante, et s'il se laisse lire de façon aisée (quoique j'ai un peu zappé et lu en diagonale tout ce qui avait trait à la politique, en particulier sur la fin, des pages et des pages où il faut un peu s'accrocher), je n'ai pas été particulièrement transcendée par cette lecture.

La narration est pourtant habile et vraiment non dénuée d'intérêt, j'ai aimé la construction du récit au départ, le style est vivant, les personnages intrigants, j'ai vraiment bien accroché jusqu'au premier tiers du livre environ, et puis très vite j'ai trouvé qu'on tournait en rond, qu'on répétait souvent les mêmes choses et questions, que tout commençait à devenir nébuleux, je m'emmêlais les pédales avec les noms des protagonistes, je perdais pied avec les faits historiques, je n'arrivais plus à démêler la fiction de la réalité, bref, mon intérêt a repris vers le dernier quart du livre mais c'était trop tard pour me refaire apprécier ce récit dans son ensemble. 

Bon, de toute façon, je devais m'y attendre, la politique et moi on fait deux, je me braque dans ma tête dès qu'on l'aborde, je ne suis donc pas étonnée de mon non-surenthousiasme et ne regrette pas cette lecture pour autant car elle est instructive à d'autres niveaux plus accessibles pour moi, et il y a une certaine légèreté du récit, malgré les propos plutôt engagés, qui a rendu cette lecture agréable à plusieurs reprises. 

Intègre le  

L'auteur
Chan Koonchung est né à Shanghaï et a grandi à Hong Kong. Intellectuel, cinéaste et homme de lettres, il a déjà écrit plusieurs essais, des recueils de nouvelles et un premier roman. Les années fastes est son premier ouvrage traduit en français.    

18 commentaires:

  1. 2013, mais c'est demain!
    Ceci étant, pas sûr que je le lise, j'ai d'autres priorités.

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    1. Oui, l'anticipation ici est finalement un moyen de parler très librement de la réalité contemporaine de façon à peine déguisée.

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  2. Merci pour cette note de lecture dans le challenge, A Girl. C'est le premier roman d'anticipation chinois à paraître en français ? J'ai quand même bien envie de le lire.

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    1. Aucune idée si c'est le premier. Je suis tombée dessus par hasard à la bib' et en lisant la 4è de couv', le concept m'a tout de suite intriguée. Mais j'aurais pu passer à côté aussi, comme je passe sans doute à côté de bien d'autres livres aussi susceptibles de m'intéresser!

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  3. Bon, si t'as pas été transcendée, je reste dans ma littérature française alors !

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    1. C'est vrai que côté littérature étrangère, ce n'est peut-être pas celui que je te mettrai entre les mains à tout prix, bien qu'il vaille tout de même la découverte.

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  4. Quand même, de l'anticipation chinoise, c'est tentant...

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    1. C'est clair, c'est pourquoi je n'ai pas pu résister.:) Enfin, anticipation est un bien grand mot ici. C'est, disons, une réalité détournée pour mieux en parler.

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  5. Il me tente bien quand même ce livre. Tant pis si je dois sauter quelques pages, je vais me le noter.

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    1. Je serais curieuse de lire ton avis dessus. Je n'ai pas été transportée par ce récit mais il se laisse lire aisément et présente tout de même un certain intérêt.

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    2. Tu l'as trouvé en bibliothèque ?

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    3. Oui. Il est quasi dans toutes les bib' de Paris, mais très emprunté aussi!:)

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    4. Chouette ! c'est pas grave s'il est beaucoup demandé, j'ai de quoi lire en attendant.

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    5. Oui, on a toujours de quoi lire, c'est sûr! Le pire c'est d'avoir un large choix chez soi et ne pas savoir quoi lire, voire, avoir le sentiment de n'avoir rien à lire!

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    6. Oui ça c'est vrai ça m'arrive bien souvent. D'ailleurs je fais bien sourire le gens de la bib avec mes deux sacs de course pleins de livres quand j'arrive et autant quand je pars...

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    7. La semaine dernière, je voulais consulter le catalogue informatisé dans une bib' et la personne avant moi ne s'était pas déconnectée de son compte, du coup j'ai vu qu'elle avait 26 livres empruntés!!!!!^^ Ça me rassure toujours de voir qu'on peut se comprendre!:)

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  6. Le sujet m'a l'air intéressant et puis, je n'ai jamais lu de roman d'anticipation chinois ! Mais comme toi, je suis nettement plus tiède dès qu'il s'agit de politique ;) Et comme j'ai un degré de concentration digne d'un poisson rouge en ce moment, il vaut mieux que je garde cette lecture pour plus tard (rien que pour retenir les noms, je sens qu'il me faudra me concentrer ! mdr !)

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    1. Ça ne demande pas tant de concentration, du moins, ça se lit plutôt bien, le style est fluide, mais si tu as des appréhensions, effectivement, il vaut mieux le lire quand tu t'y sens disposée!

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