vendredi 10 août 2012

NAGASAKI


NAGASAKI
  
Bon, déjà ce livre est une erreur de casting, car en relisant les billets enthousiastes de Géraldine sur cet auteur, Éric Faye, je me suis rendue compte que ce n'était pas ce roman-ci que je voulais lire au départ, mais L'homme sans empreintes.
Pas très grave dans la mesure où j'avais tout de même noté ce titre à sa sortie, tout ce qui touche au Japon de près ou de loin m'intéressant fortement ! J'avais par ailleurs déjà lu, il y a un sacré moment, un recueil de nouvelles d'Eric Faye, Je suis le gardien du phare, et j'en garde encore un bon souvenir (quoique flou), moi qui ne suis pourtant pas très nouvelles à la base. Et en empruntant Nagasaki, ma bibliothécaire s'était exclamée "aah il est bien celui-là !".

J'y croyais donc fortement, sauf qu'en réalité...
... je pourrais presque résumer mon ressenti de cet histoire en reprenant les grandes lignes du billet de Minou a lu. Je lui avais d'ailleurs répondu:    
"Assez perplexe (au sortir de ce court roman), comme si je ne savais pas trop ce que j'avais lu. Et en même temps, j'ai apprécié certains moments du récit, mais il me restera juste le souvenir du fait divers, je crois."
  
Le fait divers inspirant ce roman se situe en 2008. C'est celui d'une femme qui a squatté chez un homme à son insu pendant un an. Fait divers plutôt croustillant et original, du genre sensationnel quand on y pense, et à vrai dire, Eric Faye en a fait un récit plutôt réussi, même au niveau de la construction narrative qui fait se succéder la voix et le point de vue des deux protagonistes.
Récit très réaliste, bien narré, j'ai été assez remuée par cette peinture de ces deux quinquagénaires dont on aurait espéré peut-être, je ne sais pas, un coup de baguette magique, mais la fiction ici est brute et sans concession, à l'image de la réalité comme elle peut l'être parfois.

C'est peut-être ce qui m'a chiffonnée, j'espérais probablement un retournement de situation, autre chose en tout cas que le simple fait divers sans dénouement. Oui c'est ça, c'est le "sans dénouement" qui me laisse un peu sur ma faim et qui ne relève pas le fait que le fait divers ait été joliment enrichi en terme d'imagination.

J'ai aimé sinon la dignité des personnages, l'auteur a réussi là à restituer une atmosphère assez japonaise dans le comportement des personnages, cela m'a plu.   


Et cet extrait, l'image évoquée, j'ai trouvé ça extra, voire même assez drôle:
"L'intérieur de mon frigo était en quelque sorte la matrice sans cesse recommencée de mon avenir : là m'attendaient les molécules qui me donneraient de l'énergie dans les jours suivants, sous la forme d'aubergines ou de jus de mangue, et que sais-je encore. Mes microbes, mes toxines et mes protéines de demain patientaient dans cette antichambre froide et l'idée qu'une main étrangère attentait à celui que je deviendrais, par des prélèvements aléatoires, me troublait au plus profond. Pire : cela me révulsait. C'était ni plus ni moins une sorte de viol."

12 commentaires:

  1. Mouais... Tu me connais, les romans français, peu résistent!

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    1. Beaucoup valent le détour franchement (surtout côté humour parfois déjanté ). Ce titre-ci n'est pas un coup de coeur mais je crois que l'univers d'Eric Faye aurait de quoi te séduire quand même.

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  2. Noté ! Je l'avais un peu plus apprécié. Bonne journée.

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    1. J'en attendais probablement plus, ou autre chose encore. Enfin, le fait divers en lui-même, c'est déjà quelque chose ! Bon week-end !

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  3. J'avais commencé à le lire, mais je n'ai pas du tout accroché...

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    1. J'ai moins apprécié que d'autres, mais plus accroché que toi visiblement.^^ Il y a des romans comme ça...

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  4. Pas la lecture du siècle mais il me reste une impression de maîtrise du récit sur un sujet tout simple. J'avais bien aimé l'ambiance également, alors que je peine toujours avec les romans écrits sur le Japon par des japonais. Comme quoi...

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    1. Oui, je pourrais retenir ça aussi, au-delà du fait divers. Eric Faye maîtrise plutôt bien l'art du récit court et son univers se marie plutôt bien avec l'univers japonais, je trouve. Quant aux romans 100% japonais, il te faudrait juste tomber sur le bon, peut-être...:)

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  5. J'ai adoré ce livre ! Et je pense que s'il y avait eu une autre fin, cela aurait été comme tu le dis pas un coup de baguette magique et le coup de point reçu avec ce livre aurait été moins fort.

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    1. En ce moment je me surprends à vouloir des fins de conte de fée.^^ Moi qui ne jure que par le réalisme des histoires à la base...
      Enfin, cela dit, ici j'avais plus une impression de flottement, où on ne sait pas trop où se situer, quoi penser, que de fin véritable.

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  6. J'ai bien aimé ce roman, c'est vrai qu'il flotte une zone de flou, je crois que Eric Faye a peut-être voulu rendre cette ambiance japonaise, il a en tout les cas bien réussi à nous embarquer dans ce fait divers en très peu de page. Il faut que je lise d'autre livres de cet auteur, il me semble intéressant.

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    1. Oui, c'est un auteur vraiment intéressant, qui a une belle sensibilité. Je pense aussi parcourir son oeuvre plus en profondeur !

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