mardi 29 septembre 2015

LOVE IN VAIN


LOVE IN VAIN
     
         ROBERT JOHNSON 1911-1938

Si je devais noter les dessins, ce serait un 20/20. Si je devais leur mettre des étoiles, ce serait un 5 étoiles. C'est d'ailleurs ce qui m'a attirée vers cette imposante BD au format à l'italienne quand je l'ai aperçue ici et là au détour de la blogo : son graphisme époustouflant ! Des traits qui surfacent comme par magie, résultat d'un équilibre parfait entre l'usage d'un noir profond et son blanc contraste, une perfection dans le rendu visuel des visages, de leurs traits, des mouvements, des décors, des paysages, le tout est d'un réalisme incroyable. Un graphisme tel qu'on pourrait rester des heures à s'y noyer, passer plusieurs minutes à contempler chaque planche.

Après, il faut aimer le blues, y être un poil sensible. Ou plutôt, il faut avoir un certain attrait ou intérêt pour l'histoire du blues, celle qui est à l'origine des plus grands groupes et chanteurs de rock populaires. Il ne suffit pas d'aimer la musique, il faut être un poil mordu par cet univers musical en particulier, son côté mythique et légendaire, pour apprécier ce biopic à sa juste valeur. Sinon on passe un peu à côté. Je suis passée à côté, en étant toutefois parfois et de temps en temps sur la bonne route.

J'ai découvert Robert Johnson ici et je ne nie pas qu'il ait eu un destin incroyable, incroyablement tragique en fait. J'ai découvert que c'est lui, entre autres, qui a inspiré les Rolling Stones, Bob Dylan, Eric Clapton, Jimi Hendrix, et j'en passe, et pourtant sa vie a été misère et compagnie, surtout dans l'Amérique ségrégationniste des années 30. Tout ceci a été formidablement relaté ici, mais quelque part, ça m'a laissée de marbre. Je tournais les pages, sans être particulièrement captivée par son histoire et son destin. Seules les illustrations m'enthousiasmaient vraiment.
J'ai toutefois beaucoup aimé l'angle de vue du narrateur, très original. J'ai même relu cet album après la révélation de son identité. Ça, c'est le petit plus de l'histoire qui m'a plu.

Un album réussi à tout point de vue j'ai envie de dire. Aucune fausse note, rarement thématique (blues, Noirs) et graphisme (ce noir profond) ont aussi bien collé, mais voilà, l'histoire de Robert Johnson en elle-même ne m'a pas intéressée, touchée, émue, comme j'aurais pensé que ça aurait pu/dû le faire...

Après analyse et concertation avec moi-même, je me dis qu'il est possible que les "biopics" version BD ne soient pas très efficaces avec moi, ou ne sont pas trop mon truc. Je dis ça après avoir terminé un autre biopic en BD (Léonard & Salaï de Benjamin Lacombe) qui, pareil, me laisse vaguement sur ma faim, déçue, peu satisfaite. Mais en général, les "biopics" ou biographies romancés sous toute forme (livre, film), ont rarement trouvé mon adhésion... J'évite même généralement, je me rends compte. Je préfère un vrai documentaire télé ou autre reportage dans le genre.

Les auteurs
En grands amoureux du blues et de la musique du Delta, Jean-Michel Dupont, par son écriture subtile, et Mezzo, par son graphisme puissant, signent un somptueux album comme une ode à la mémoire de ce père du blues qui a inspiré tant de grands musiciens.

8 commentaires:

  1. Dessins superbes (et zut alors, Yokozuna est un biopic BD)(oui mais bon c'est le Japon)

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    1. Oui, comme tu dis, oui mais bon... ;-) Mais surtout, je n'ai jamais rien lu sur les sumos et leur univers que je ne connais finalement qu'en surface, donc ça m'intrigue...

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  2. Je suis fou de cet album, je me passionne pour Robert Johnson et son histoire depuis l'adolescence, le blues est ma couleur... bref, un énorme coup de cœur pour moi !
    (et tu sais que la vie de Robert Johnson a aussi été adapté en manga ?)

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    1. "Le blues est ma couleur", j'adore !:-) Ah oui,dans ce contexte, je peux comprendre ton énorme coup de coeur, mais bon, même en manga, je ne pense pas accrocher plus que ça. Ce n'est vraiment pas un souci de support, cet album est une parfaite réussite sur ce plan, c'est vraiment, comme je disais, peut-être mon manque de sensibilité ou d'affinité avec l'univers du blues, ma méconnaissance de ce milieu, et puis le côté biopic, surtout (après analyse plus fine encore), quand ça concerne des musiciens ou des chanteurs.;-) Il faut dire que c'est un univers souvent trash et tragique, avec alcool, drogue & co, plus sordide et dur que ne le laissent transparaître les paillettes.

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  3. J'ai été touchée par cet album parce qu'il ne parle finalement pas que de Robert Johnson mais c'est aussi la condition des noirs aux Etats Unis à cette époque. Et je te rejoins sur les dessins d'une grande force. Une lecture commune sans le savoir ;-) j'ajoute ton lien à mon billet du coup ;-)

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    1. Oui il y a bien cette thématique de la condition des noirs aux Etats-Unis dans ces années-là mais pour moi c'était quand même trop en arrière-plan. Cette thématique est là par défaut puisque c'est l'histoire de Robert Johnson mais ce n'est pas ce qui est le plus mis en avant en fin de compte. Mais je comprends que cet album ait fait des coups de coeur.;-)

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  4. Zut alors, j'ai été complètement dévastée par cet album moi, époustouflant !

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    1. J'espérais que je le serais aussi, mais bon, c'est ainsi...Les dessins m'ont mis une claque en tout cas.;-)

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