mardi 30 juillet 2019

DEMOKRATIA - TOMES 1 À 3


DEMOKRATIA - Tomes 1 à 3

Une énième série manga dans laquelle je m'embarque...
Oui, oui, oui, mais de seu-le-ment cinq tomes, et en plus, tous parus !
Repérée chez Maggie, j'ai tout de suite trouvé l'idée de l'intrigue intéressante : Demokratia, c'est un programme expérimental tenu secret car illicite, à travers lequel 3000 internautes recrutés au hasard doivent décider à la majorité des moindres faits et gestes de Mai, un androïde d'apparence féminine, l'idée étant de cumuler le meilleur du savoir, de l'expérience, du sens moral et du raisonnement de chacun pour aboutir à un modèle humain idéal.
Pour les participants, tout se décide à distance et à travers les yeux de Mai. Ils n'ont aucune idée de son apparence, ni de l'endroit où elle se trouve, ni de ses concepteurs, et ne se connaissent pas entre eux.

Les thèmes me parlaient : la réflexion sur la démocratie à travers le processus de vote, la notion de décision collective et de responsabilité individuelle engagée, l'envers du décor des réseaux sociaux, les possibles et les limites de la robotique d'un point de vue déontologique... Voilà pour ce qu'on peut percevoir en surface mais cette série recèle bien plus de sujets de réflexions encore.

Mes impressions de lecture livrées au fur et à mesure, un peu façon journal de bord :
Tome 1 :
Pour l'instant, je suis dans l'expectative, je ne sais pas trop vers quoi nous nous acheminons, je ne me sens pas entièrement convaincue, quoiqu'au fur et à mesure de l'évolution de l'histoire, j'ai commencé à percevoir et mieux saisir les enjeux de cette série.
J'ai aimé le fait que les interactions de Mai avec son entourage fassent réfléchir les participants à leur vie personnelle, que Mai soit une sorte de miroir ou d'écho à des événements de leur vie. Mais ce qui m'a surtout marquée dans ce tome, c'est que j'ai trouvé cette intrigue presque stressante ! La décision collective est quelque chose de très délicat finalement car ses conséquences peuvent être fatales. Qui est responsable dans ce cas ? L'ensemble des votants (le collectif) ou quelques individus ? Ce tome illustre bien l'importance de voter, et surtout d'argumenter, d'échanger, de discuter pour faire entendre sa voix. J'ai bien aimé le tchat virtuel retranscrit comme un vrai forum d'échanges réel.
Ce tome était tellement prenant et oppressant que j'ai souvent été obligée de me rappeler que je lisais de la fiction et surtout qu'il s'agissait là d'un "jeu" virtuel qui pouvait prendre fin à tout moment sans difficulté.

Tome 2 :
Des rebondissements et retournements de situations inattendus qui élèvent l'intrigue d'un niveau ! Attention SPOILER (Maggie, ne lis pas !) Mai (ou plutôt la conscience collective) tue un homme, qui s'avère être l'un de ses concepteurs. Elle se retrouve livrée à elle-même (enfin, à la conscience collective, sans surveillance, puisque l'autre est en fuite).
Des questions intéressantes sont ainsi soulevées : Mai ne devrait-elle pas être dotée d'une conscience propre pour décider si elle doit suivre ou non la conscience collective ? Cela ne ferait-il pas d'elle davantage un être humain ?
Un des intérêts majeurs de cette expérience (effets secondaires de l'expérience, pourrais-je dire) que j'avais déjà souligné au tome 1, c'est que les votants sont influencés dans leur vie personnelle par ce que traverse Mai. J'ai vraiment trouvé bien vu cette mise en miroir. Les participants à Demokratia tirent des leçons de cette expérience finalement et évoluent eux-mêmes personnellement.

Tome 3 :
Mai croise la route d'un vieil homme malade qui semble sans famille et isolé. Doit-elle l'aider, intervenir dans sa vie ? C'est ce que doivent décider les votants.
Le développement de l'intrigue devient de plus en plus intéressant, ainsi que les réflexions suscitées. Ne doit-on pas craindre les décisions impulsives, prises sous le coup des émotions de l'instant, à l'encontre de toute logique ? La qualité des votants n'est-elle pas préférable à sa quantité ?
Les échanges se font de plus en plus animés sur Demokratia et les débats dépassent cette fois le contexte de l'intrigue, abordant des sujets inattendus mais très intéressants sur les étrangers au Japon et le racisme. Parmi les participants, les langues se délient, les masques tombent.

Le tome 3 se termine sur un nouveau danger qui menace Demokratia et là, il me faut la suite absolument !

Ce qui me plaît particulièrement dans cette série, c'est que Mai est en fait une sorte de déclencheur dans la vie personnelle des participants, mais aussi une sorte de révélateur de la société, de sa façon de penser. Ce manga illustre parfaitement certains travers de la société mais aussi le meilleur et le pire de l'être humain. Je l'ai trouvé aussi très instructif culturellement car il dresse un portrait social du Japon très parlant en évoquant ses problèmes (famille, éducation, études, travail, pression de la société). L'androïde est quelque part anecdotique, une parenthèse, le moyen par lequel tout cela s'exprime mais l'intrigue ne tourne pas autour de Mai, pas uniquement en tout cas. Sans parler des réflexions autour de la toxicité des réseaux sociaux et du virtuel où les gens disent et font n'importe quoi, cachés derrière leur écran.

À noter que l'auteur, Motoro Mase, est celui de la non moins palpitante série Ikigami, Préavis de mort.

LC avec Maggie.

6 commentaires:

  1. Une série courte et terminée? Haaaaa quand même!

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    1. ^^ Oui, elles ne sont pas si rares que ça en fin de compte.

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  2. Je n'ai pas encore acheté les tomes suivants mais je compte bien continuer. J'ai acheté les deux premiers volumes de Ikigami( = nouvelle édition, tu sais, ce sont des volumes doubles). Je vais la continuer doucement, quand j'en aurai l'occasion. Il y a trop de nouveautés par mois :-( Du coup, j'ai commencé plusieurs autres séries qui me plaisent beaucoup aussi : Dr Stone, Erased :-(

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    1. Oh nooon, tu as craqué aussi pour Ikigami ?? (je suis pliée de rire derrière mon écran) Et tu as commencé d'autres séries (que je n'ai pas lues en plus) ?? Ah non mais là tu es mon maître !:) Mais je te comprends. Les mangas, c'est très addictif, ils sont vraiment forts pour ça. Par contre je ne m'éparpille pas autant que toi parce que j'ai du mal à ne pas terminer une série si tous les tomes sont parus. Il me faut toujours absolument la suite et le fin mot de l'histoire. C'est pour ça que j'évite maintenant de m'embarquer dans des séries en cours parce que je trouve ça horrible de dépendre du rythme de parution des tomes. Mais bon, ça m'arrive quand même de céder à la curiosité, comme avec The Promised Neverland en ce moment...:(

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    2. Tu n'as pas fini de rire ! J'ai trouvé d'autres séries passionnantes ! Tu connais Blame ! ou Aposimz ? J'adore le dessinateur.Et même si je n'aime pas les animes (en général), j'ai regardé l'adaptation de Blame ! et j'ai adoré. J'étais à deux doigts d'aller à la Fn** car je sais qu'elle est ouverte le dimanche pour m'acheter les premiers tomes !
      Oui, au début, je faisais attention à ne prendre que des séries courtes ou finies mais maintenant, je n'ai plus de limite :-(. Je vois que je ne suis pas seule ! Je sens qu'avec le succès qu'a The Promised Neverland, c'est parti pour plein de tomes :-)

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    3. Hahaha prête à courir en librairie le dimanche, plus de limite en nombre de tomes, tu as vraiment basculé du côté obscur du manga.:) Non je ne connais ni Blame ! ni Aposimz mais ça me tente déjà sans que je sache de quoi il retourne, haha ! Pour beaucoup de mangas, davantage que pour les autres livres, je fonctionne énormément à l'enthousiasme des lecteurs/libraires et à la recommandation.

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