( DES SOURIS ET DES HOMMES )
De Steinbeck, je n'ai lu qu'À l'est d'Éden, mais il y a si longtemps que je n'en ai aucune trace sur aucun blog (et que je doute même que ce soit bien celui-là que j'ai lu 😅). Mon souvenir en est vague, mais il ne me semble pas avoir adoré au point de faire de Steinbeck un auteur incontournable dont il fallait absolument que j'explore les autres oeuvres. J'avais tout de même en projet Les Raisins de la colère, un autre de ses romans cultes, mais je n'ai pas encore eu le déclic pour me lancer.
Et puis Des souris et des hommes a commencé à s'imposer à moi suite à son adaptation par Rébecca Dautremer en un bel album illustré qui a recueilli beaucoup d'enthousiasme. J'ai réalisé que l'histoire originale avait touché plusieurs lecteurs de ma connaissance. Il me fallait donc combler cette lacune littéraire. Le titre était par ailleurs assez intrigant pour me motiver. Je ne m'attendais pas à ce que ce soit un texte aussi court, 120 pages. Ça m'a arrangée quelque part. 😁
Nous sommes dans l'Amérique rurale des années 1930, dépeinte dans toute sa rudesse et son austérité. La crise économique sévit dans tout le pays. George et Lennie travaillent durement de ranch en ranch pour atteindre leur rêve : économiser assez pour posséder une petite exploitation. Les deux amis sont inséparables bien que mal assortis. Lennie, grand gaillard simple d'esprit, est clairement dépendant de George, petit homme à l'esprit vif, qui s'est étonnamment attaché à veiller sur lui. Ils misent tous leurs espoirs sur leur prochain emploi. Encore quelques mois de dur labeur et ils pourront enfin vivre comme des rentiers. Si tout se déroule sans encombre...
Quel texte saisissant en seulement quelques pages ! Servi par une écriture sans fioriture, droit au but, presque brutale, qui n'en délivre pas moins un roman touchant de sensibilité, mais sans concession. Quelle claque inattendue à la fin ! Le dénouement m'a vraiment cueillie par surprise car je ne connaissais pas l'histoire, même dans ses grandes lignes, et je n'avais pas vu le film de 1992 réalisé par Gary Sinise.
Que de réflexions suscitées en seulement quelques pages sur le sens de l'amitié, les responsabilités qui nous lient aux autres et les choix cornéliens auxquels la vie peut nous confronter - "il y a des choses que l'on est obligés de faire, des fois" (cette phrase !) - mais aussi sur la solitude de l'homme, à laquelle s'oppose ce besoin dévorant de compagnie, qu'elle soit animale ou humaine (oui, certes, l'homme est un animal, mais je me comprends^^).
Je m'attendais toutefois à une toute autre histoire, je ne sais pas exactement laquelle, mais ce titre ne m'aurait pas fait imaginer ce genre d'intrigue, ce qui m'a un peu déroutée.
Noté 4/5 étoiles sur Goodreads avec cette appréciation synthétique qui résume assez bien mon ressenti 😁 :
Je suis plus sur un 3,5/5 qu'un franc 4/5 mais le dernier quart du livre a tranché.
Les éditions françaises font environ 170 pages, mais mon édition Penguin en compte 120 (c'était écrit petit, bien tassé😆).
Je ne pense pas l'avoir lui celui-là, mais tant d'années ont passé depuis que j'ai lu Steinbeck que ce que j'ai lu s'est évaporé (ce qui me fait dire comme toi qu'il ne m'a pas marquée tant que cela).
RépondreSupprimerAprès, quand les lectures sont aussi lointaines, ce n'est pas plus mal de revenir à un auteur pour reprendre la température, idéalement avec un roman court.^^
SupprimerAlleez, tu me suis dans l'aventure Les raisins de la colère? (une relecture). Des souris et des hommes, je l'ai découvert dans la version 'Dautremer', une splendeur!
RépondreSupprimer@keisha : je te compte dans la LC prévue pour fin juin/début juillet alors ?
SupprimerLe roman graphique de Dautremer a l'air vraiment splendide ! Je vais enfin pouvoir m'y atteler maintenant que j'ai lu l'oeuvre originale.
SupprimerIl y a une LC prévue pour les Raisins de la colère ? Ouh c'est tentant, mais je ne me sens pas encore prête pour enchaîner aussi vite avec Steinbeck. En plus, c'est pavéesque et j'ai déjà quelques pavés prévus sur l'année.^^ À voir d'ici quelques mois ceci dit si j'ai bien avancé dans ma PAL.;)
Bravo pour cette proposition (en VO en plus) ! Je ne suis pas sûre d'oser me lancer dans la lecture d'un auteur classique comme Steinbeck en Anglais. 120 pages en VO, c'est ok pour le challenge. Je parie que la version française compte au moins 20 pages de préface, postface, notes et analyses ! ^_-
RépondreSupprimerAh si, Steinbeck tu peux te lancer sans problème en VO, surtout si tu as déjà l'habitude de lire en anglais. C'est très accessible, très fluide. Je regarderai en librairie, mais tu as raison, la version française doit être enrichie.^^ Quoique j'ai remarqué que les traductions étaient toujours plus longues que les textes originaux.:)
SupprimerNormal, je pense que l'anglais est plus 'concis'. A vérifier.
SupprimerOK pour les Raisins!
Oui, possible pour l'anglais, quoique le vocabulaire joue aussi beaucoup. Des équivalences précises qui n'existent pas et qui obligent le traducteur à la périphrase. Il faudrait voir dans le sens romans français traduits en anglais, mais d'une manière générale, les Anglo-saxons n'hésitent pas à publier tout petit et serré. Vive la liseuse pour ça !:)
SupprimerIl faut vraiment que je (re)lise Steinbeck, comme toi, j'en ai lu mais je ne sais plus lesquels (et ça fait loooooongtemps !) J'ai trouvé Rue de la sardine dans une boîte à livres, ce sera sans doute le premier...
RépondreSupprimerQuel titre ! Je serais tombée dessus, je l'aurais probablement embarqué aussi.:)
SupprimerJ'ai vu le film de Lewis Milestone, de 1939, cet été, et j'ai détesté l'histoire. J'ai trouvé les hommes très unidimensionnels et la femme n'est vue que comme la cause de tous les malheurs des hommes - ce qui rend le tout très misogyne. Est-ce que tu as ressenti ça aussi dans le livre ?
RépondreSupprimerNon, mais en tant que lectrice, j'ai ressenti beaucoup d'antipathie envers la femme de Curley et j'étais plutôt du côté des hommes pour le coup.^^ Après, la société de l'époque était certainement plus misogyne que de nos jours et peut-être que Steinbeck l'était un peu, mais ça ne m'a pas frappée ici. C'est beaucoup plus flagrant en revanche dans les romans SF classiques.:)
SupprimerPeut-être aussi que le film de 1939 a rajouté une couche sans le vouloir... Et j'ai encore moins envie de lire de la SF classique maintenant ;-)
SupprimerIl y a du très bon, notamment le cycle de Fondation d'Asimov, mais les femmes y ont un rôle minime (quand il y en a^^).
SupprimerLes Raisins de la colère est très marquant, j'ajoute celui ci à ma liste d'envies!
RépondreSupprimerIl faudra vraiment que je me lance dans les Raisins de la colère un jour !
SupprimerJ'ai tellement aimé ce titre que je me suis procurée sa superbe version illustrée par Rebecca Dautremer, rien que pour le relire... le film, avec John Malkovich, est de mémoire pas mal aussi..
RépondreSupprimerJe suis très curieuse de ce film depuis ma lecture. Malkovich et Sinise sont en plus deux acteurs que j'aime beaucoup. Quant au roman graphique de Dautremer, j'ai hâte de le savourer maintenant que j'ai lu le texte original !
SupprimerJe ne sais pas si ce classique me tente vraiment....la crise de 29 reste une tragedie....
RépondreSupprimerCe n'est pas le coeur de l'intrigue même si ça en est le contexte (au loin, en fond). Peut-être qu'un jour la curiosité te prendra. C'est un roman court en tout cas.;)
SupprimerJ'ai adoré ce livre et j'ai été très touchée par Lennie, sa relation avec Gaspard, par tout en fait. Un incontournable pour moi.
RépondreSupprimerJe suis d'accord. Plus j'y repense et plus je me dis qu'il n'y a aucune fausse note dans ce livre. Mais pour ma part, c'est un roman qui se digère, qui s'apprécie véritablement après-coup.
SupprimerJ'aime beaucoup ce roman que je connais assez pour l'avoir étudié avec des 3e en début de carrière.
RépondreSupprimerIls ont dû apprécier le choix de lecture !:)
Supprimerj'adore cet auteur, je le lis en anglais - donc ravie de voir que tu as aimé et que tu te lances dans la lecture en vo - il me reste Les raisins de la colère à lire et le Voyage de Charley.
RépondreSupprimerJe préfère lire en VO dans la mesure du possible.:) Les raisins de la colère est en projet aussi, mais je ne table pas trop sur cette année. Il y a une LC prévue fin-juin/début juillet ceci dit.;)
SupprimerLe titre m'avait surpris également. Mais quel roman.
RépondreSupprimerOui, la fin en particulier, quelle claque !
SupprimerJ'ai préféré Les raisons de la colère (très, très bon roman de la Grande dépression) mais j'ai aimé Des souris et des hommes, lu il y a longtemps cependant (adolescence je dirai). Pour la VF, je confirme que les traductions en francais sont environ 20% plus longs que l'original anglais. C'est ce qu'on appelle le taux de foisonnement, un joli casse-tête pour les éditions bilingues :-D
RépondreSupprimerOh très intéressant ! J'entends souvent dire (et je l'ai remarqué moi-même) que les traductions en français sont plus longues, mais sans plus de développement. Grâce au terme que tu m'apprends et après recherche, tout s'explique un peu plus clairement.:)
SupprimerJe me réjouis d'avoir encore Les raisins de la colère à découvrir !
Un texte qui, comme toi, m'avait saisie et cette fin ! C'est l'un des rares livres que j'ai relu plusieurs fois...
RépondreSupprimerJ'ai prévu de le lire une deuxième fois, mais dans son adaptation illustrée par Rébecca Dautremer.:)
SupprimerPour une fois que j'ai lu un classique avant toi et il y a longtemps ! Et je l'avais adoré ! En format audio, donc du vivant de mon blog tout de même !!!
RépondreSupprimerJe viens de retrouver ton billet avec même mon commentaire de l'époque. En effet, ça remonte.:) En te relisant, ça m'a bien donné envie de tester la version audio !
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