mardi 13 décembre 2011

BIENVENUE DANS LA VRAIE VIE


BIENVENUE DANS LA VRAIE VIE
  
Milieu boursier, marchés financiers, voilà très précisément des thèmes que je ne traque pas, voire même que je contourne minutieusement, lorsque je flâne en librairie, dans les bib' ou sur les blogs, à la recherche d'une bonne lecture détente. Le sujet m'est tout simplement suspectement nébuleux et je fais un méga blackout dès qu'il est évoqué aux nouvelles, alors choisir de me plonger dans un roman centré précisément là-dessus était un des plus gros risques de blocage que j'ai pris dans ma vie de lectrice (après Musso ^^).

L'argument clé qui fait que j'y ai quand même risqué mes quelques neurones, c'est la promesse de l'humour dévastateur de l'auteur, Bernard Foglino, et à ce propos, c'est bingo, il a le verbe qui claque, l'esprit vif, l'humour caustique, un sens de l'analyse aiguisé qui, d'office, me l'ont fait classer dans les auteurs à lire quand on a le moral en berne.

Et je trouve ça personnellement assez fort de pouvoir traiter d'un tel sujet en réussissant à faire au moins sourire son lecteur (très réticent au départ, rappelons-le). Car on ne rigole pas tout le long, non, ou alors, jaune, voire jaune fluo au fur et à mesure que l'histoire progresse, avec son lot de surprises et retournements de situations. Car "la vraie vie" ici, c'est le Marché et son (air connu) univeeeers impitoyaaaable, l'auteur retranscrit si bien tout ce que ce système peut avoir de retors, pernicieux et malsain, que j'en avais presque autant de sueurs froides que Franck Medrano, le personnage principal de ce récit.
Jouant sur les frontières entre la réalité et le virtuel, l'auteur brosse avec lucidité et une bonne dose de cynisme jubilatoire, un portrait inquiétant de ce qui régit notre monde dans une grande mesure.   

"Rien n'a de valeur, tout a un prix, notre job est de le deviner."

L'auteur traite son sujet avec beaucoup de clarté, bien qu'il ne s'agisse pas d'un "le milieu boursier pour les nuls", ce qui fait que, l'espace de ma lecture, je n'ai pas vraiment eu l'impression de patauger dans la semoule. Entendons-nous cela dit, je ne me suis pas prise de passion subite pour le milieu boursier pour autant, mais ce roman a le mérite de me l'avoir rendu intéressant (le temps du récit).
J'ai trouvé aussi l'intrigue vraiment bien traitée et développée, mais j'ai failli perdre pied quand même vers la fin car à un moment, ça s'enchaîne, ça va vite, ça se mélange, c'est vertigineux, autant dans les faits que dans l'écriture, miroir de ce que traverse Franck. Le récit est toutefois de longueur raisonnable et se termine pile poil quand il est temps!

L'auteur
Né à Bordeaux en 1958, Bernard Foglino vit à Paris, et travaille dans la Finance. Il a publié son premier roman, Le Théâtre des rêves, chez Buchet/Chastel, puis en 2008, La Mécanique du monde, qui vient de paraître en poche chez 10/18.  
  
Lu dans le cadre de mon Challenge Géraldine (3/3) - yes! 3/3 ! 

8 commentaires:

  1. ah ! Je respire. Tu trouveras bien, en 2012, sur mon blog, de quoi te lancer dans un autre challenge "moi" puisque finalement, tu as tout de même passé de bons moments !!!

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    1. J'ai franchement tellement aimé ce délire qui m'a permis de m'ouvrir des horizons improbables que je referais bien un challenge similaire oui! Le "problème" c'est que je ne suis pas réfractaire à tant de thèmes, genres, ou auteurs que ça à la base, donc le choix est relativement limité. Mais en farfouillant bien...:)

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  2. Bravo!
    Remarque, après le billet de géraldine, cela avait l'air dans tes cordes, quand même!

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    1. Oui, tu remarqueras que je ne me suis risquée que dans des improbables avec potentiel quand même!^^ Je ne suis pas assez téméraire pour m'aventurer sur le terrain des recueils de poésie, mon vrai tue-l'amour-de-la-lecture à ce jour! Bon, à moins qu'un jour, quelqu'un tombe sur un recueil qui l'a fait hurler de rire, mais j'en doute...:)

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    2. J'avoue avoir du mal avec la poésie aussi... Point trop n'en faut, quand même.Un haiku, OK, plus long, euh... Je préfère de la prose bien écrite (tiens, les poèmes en pros, je pourrais tenter?)

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    3. Oui, moi je suis totalement hermétique à la poésie, et ce n'est pas faute d'avoir essayé...

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  3. J'avais aimé son premier roman (le seul que j'ai lu de lui ... j'avais aussi trouvé l'auteur très sympa lors d'une rencontre à la biblio) alors j'ai noté aussi les deux autres, même si je ne suis pas passionnée par le milieu de la finance. Mais comme tout le monde s'accorde à dire que ce n'est pas un problème pour lire ce titre, ça devrait le faire ;) mdr !

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    1. Oui, je dois lui reconnaître qu'il a réussi à me rendre le sujet intéressant (le temps de la lecture comme je précise car je ne me suis pas, par la suite, plongée dans tous les livres sur la finance pour m'en imprégner davantage ) et j'aime bien son cynisme, son humour caustique.
      J'ai prévu de lire ses autres romans aussi du coup.

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