vendredi 13 juillet 2012

ROOM


ROOM
  
J'aime ces lectures qui vous font passer par tous les stades émotionnels et prennent possession de votre corps et de votre esprit, vous marquent et vous affectent comme s'il ne s'agissait pas d'un simple récit mais d'une épreuve réelle, presque difficile à gérer.
Room fait partie de cette catégorie de livres, qui ne laissent pas indemne.
  
Stade émotionnel 1, premier tiers du livre : j'ai été immédiatement conquise par le style, prise dans ce quotidien dont l'auteure, à travers les mots et le point de vue d'un enfant de 5 ans qui n'a jamais connu d'autre univers que cette chambre, parvient à étouffer quelque peu l'horreur.

Stade émotionnel 2, premier tiers du livre : l'horreur prend le dessus malgré tout quand on se rend vraiment compte de l'énormité de cette situation, des conditions de vie de Jack et de sa mère, dont la relation est unique, et les liens particulièrement forts.
Admiration pour cette femme qui vit un calvaire sans nom mais n'en laisse rien paraître à son fils, tout en essayant de lui offrir une enfance avec les moyens du bord. Attachement pour ce petit garçon à la fois retardé de par ce contexte mais également très éveillé. Sentiment de révolte et d'impuissance, frissons et incrédulité face à la folie et la cruauté de l'homme en repensant aux affaires Kampusch et Fitzl qu'évoque cette captivité de cette mère et de son fils.

J'avais le coeur serré tout le long, c'était particulièrement éprouvant en réalité ce premier tiers du livre. Je me demandais même comment les lecteurs enthousiastes avaient pu dévorer ce livre comme j'avais cru le comprendre. Moi j'avais dû poser le livre par moment et m'atteler à d'autres activités pour me divertir. J'ai cru ne pas pouvoir tenir deux tiers de lecture de plus dans cette veine.

Ça c'était jusqu'au premier tiers du livre.

Stade émotionnel 3, passé le premier tiers du livre, épisode du tapis.
Là tout bascule, incroyablement, quel choc, je ne m'y attendais pas ! Je passe ma première nuit blanche, agrippée au livre, il est 1h du mat', je dois me lever à 7h30 mais impossible de lâcher le livre. Le récit est tellement stressant que j'en ai de vrais sueurs froides et que je lis les phrases dans le désordre en psalmodiant des "ohlala, ohlala". Il est 2h30, il faut raisonnablement dormir.
Le lendemain, métro, puis le soir, deuxième nuit blanche, le récit est toujours aussi captivant, et réellement passionnant.
Oui, moi aussi je dévore, ça y est j'ai compris ce que voulaient dire les autres lecteurs !

Je n'aurais jamais cru que je recommanderais aussi ce livre car j'appréhendais un peu le sujet, mais vraiment, je recommande à mon tour !


Je ne développerai pas trop l'intrigue car j'en avais une vague notion en l'abordant, et c'est ainsi que j'ai pris plaisir à le découvrir. Je dirai juste que ce que j'ai trouvé formidable dans ce livre, c'est le réalisme de situation que l'auteure a su si bien rendre, elle a dû en quelque sorte inventer un langage, une façon de voir le monde, et j'ai trouvé ça épatant.
Les personnages sont extraordinairement attachants (je ne parle pas de Old Nick bien sûr...).
Tout est réaliste et crédible dans cette histoire, j'ai aimé la relation fusionnelle entre les personnages, cette démonstration d'amour maternelle m'a bouleversée, les réactions du fils m'ont tour à tour amusée, serré le coeur, bouleversée, parfois énervée, il est parfaitement crédible, et toute la partie attention SPOILER après leur évasion, avec les médias, la façon dont Jack a dû y faire face, au monde, la réaction de l'entourage, des médecins, m'a également passionnée, captivée, tout est parfaitement réaliste, j'avais d'ailleurs envie de vomir dans les épisodes média (oui je disais qu'on passait par tous les stades émotionnels).
  
Pfiou donc, pour conclure, et c'est peu dire !
  
Repéré chez Zarline, largement commenté sur la blogo depuis, rappel coup de fouet chez Géraldine.


L'auteure
Emma Donoghue est l’auteur de plusieurs romans, parmi lesquels Room, qui a été dans la shortlist du Booker Prize. Née en 1969 à Dublin, elle vit aujourd’hui au Canada. Elle est la mère de deux enfants.

10 commentaires:

  1. Un de mes coups de coeur de l'année aussi !

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    1. Ah il est fort ce livre ! D'autant plus que j'avais de gros a priori quand même, vu le sujet. Je ne pensais pas aimer autant !

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  2. un beau livre, même si le sujet est "horrible"

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    1. Oui, quel récit effroyable en réalité, mais l'auteure a su le traiter intelligemment et sans sensationnalisme.

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  3. Les avis sur ce livre sont très mitigés. certains disent que la première partie est émouvante, et que la fin est moins intéressante... j'hésite....

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    1. Aah il y aura toujours des lecteurs tatillons et il peut toujours y avoir à redire sur un livre, ou ça peut ne pas correspondre à certaines personnes, mais dans la majorité, les avis sont franchement positifs (de ce que j'ai vu en tout cas) et je les rejoins.;)

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  4. Tout pareil que toi, l'épisode des médias m'a écoeurée et révoltée. J'adore quand tu te décris pendant ta lecture. Là, j'aimerais bien te voir psalmodier tes olala !!!

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    1. J'adore vraiment ressentir que je vis un livre ! Ça peut me mettre vraiment dans ces états... J'ose espérer ne pas être la seule !^^ Oui, les médias dans toute leur splendeur...

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  5. Euh... je résiste encore...Pas tentée à priori par les livres où on ressent trop d'émotions

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    1. Mmmh... on en ressort indemne, je te rassure. Cela dit, c'est vrai que je ne sais pas quel est ton degré de résistance émotionnelle aux histoires particulièrement bouleversantes alors je n'insisterai pas.:)

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