LA CIGALE DU HUITIÈME JOUR

LA CIGALE DU HUITIÈME JOUR

traduit du japonais par Isabelle Sakaï

Une femme en cavale après avoir enlevé un bébé... Des vrais liens qui se tissent et se renforcent progressivement entre cette petite fille et cette femme malgré la peur et l'insécurité ambiantes...

Un achat qui date, une impulsion, peut-être motivée par la mention "succès au Japon", je ne sais plus, en tout cas, au fur et à mesure que le temps passait, ça me disait de moins en moins. J'ai fini par me décider à sortir ce roman de ma PAL cette année pour l'en débarrasser. Et en fin de compte, ce fut une très agréable surprise !

Au début, on a donc cette histoire d'enlèvement que j'ai suivie sans trop savoir où cela allait me mener et sans presque trop m'y intéresser, mais très vite, on se pose des questions sur le passé de cette femme, et surtout sur l'issue de cette cavale. 

L'intrigue est surprenante de bout en bout, dans son développement et ses rebondissements inattendus. On n'est pourtant pas dans l'action à tout-va mais on ne s'ennuie pas une seconde. Chaque étape de la cavale a son lot de curiosité et d'intérêt, et le tout est tellement réaliste et crédible que je me suis demandé à plusieurs reprises si ce roman n'était pas inspiré d'une histoire vraie. J'ai été très surprise à mi-parcours quand l'intrigue a pris un tournant auquel je ne m'attendais pas du tout. Rien de dément mais narrativement, ça fait son petit effet.

J'ai beaucoup aimé la fin et la sorte de morale, si on peut dire, la façon dont l'intrigue s'est dénouée en tout cas, sans verser dans le rose mais ni totalement dans le gris non plus.

J'ai aussi été frappée par la justesse du ton et du rythme de l'intrigue. J'aime beaucoup ce soin tout japonais pour raconter une histoire. Rien n'est laissé au hasard ou à l'abandon, ni survolé là où on s'y attendrait pourtant, et en même temps, le récit est fluide et ne donne pas l'impression qu'on s'attarde inutilement sur des faits, des dialogues, des regards ou des émotions. Tout est admirablement bien rendu, les sentiments, les réflexions, les réactions, les attitudes, la profondeur psychologique des personnages, sans que ce soit ostensible. Fluide, quoi !

Un roman qui suscite beaucoup de réflexions, notamment sur la notion de famille et de vraie parentalité. Je me suis demandé si attention SPOILER (et je corse d'un cran la sécurité du masque car c'est un méchant spoil que je lâche là donc s'il est lu, c'est que c'est volontaire^^) snןd uou xnǝ 'sǝןèpoɯ sʇuǝɹɐd ǝp uǝıɹ ʇuo,u sןı ʇuǝɯɯoɔ nʌ 'ǝsnǝddɐupıʞ ɐs ɔǝʌɐ ǝןןıɟ ɹnǝן ɹǝssıɐן ǝp ʇıɐɟ xnǝıɯ sɐd ʇuǝıɐɹnɐ,u sʇuǝɹɐd sıɐɹʌ sǝן. Fin du spoil. 😊

Mon avis Goodreads

Un bon 4,5/5 étoiles. L'auteure a réussi à rendre captivante et émouvante une intrigue dont le postulat de départ m'avait semblé un brin casse-gueule.

L'auteure

Mitsuyo Kakuta, née en 1967 à Yokohama, a tout d'abord publié des livres pour la jeunesse. Avec son roman Celle de l'autre rive (2008), elle obtient le prestigieux prix Naoki. Elle a également publié en France La Maison dans l'arbre (2014) et Lune de papier (2021).