MEURTRES À L'ACADÉMIE
traduit du portugais (Brésil) par François Rosso
Alors que je cherchais une lecture idéale de vacances en septembre, j'ai été intriguée par ce titre inconnu de mes services. Enfin, c'est surtout l'auteur qui a attiré mon oeil, car il m'évoquait le Brésil, et je ne me suis pas trompée. Le Portugal aurait fait l'affaire aussi, ceci dit.^^ Ce sont des pays dont j'aimerais explorer davantage la littérature, et côté polar, ça changeait des nordiques et des anglo-saxons.
Bien sûr, ce critère seul n'a pas suffi à faire pencher la balance en sa faveur, mais un coup d'oeil rapide au résumé m'a convaincue que je pourrais y trouver mon compte.
L'Académie du titre, c'est l'Académie brésilienne des Lettres, or tout ce qui tourne autour du monde des livres et de la littérature a toujours toute ma sympathie. Il y est, de plus, question d'un écrivain médiocre (mes préférés en fiction^^), auteur d'un roman intitulé Meurtres à l'Académie (tiens donc !), et qui est retrouvé mort le jour même de son entrée à l'Académie ! Lors de ses obsèques, un de ses collègues académiciens s'écroule à son tour, et cela semble n'être que le début d'une longue série. Le commissaire Machado Machado (son père idolâtrait l'écrivain Machado de Assis dont j'ai adoré Mémoires posthumes de Brás Cubas !) entre alors en scène. Cerise sur le gâteau, c'est un policier lettré !
L'intrigue se déroule à Rio de Janeiro dans les années 1920.
Le résumé se termine sur cette phrase que j'aurais pu reprendre moi-même pour synthétiser mes impressions de lecture : "Entre érudition et humour, suspense et satire, une délicieuse incursion dans le Rio historique sur les traces du meurtrier de l'Académie."
J'ai en effet passé un très bon moment de lecture avec ce polar brésilien bien sympathique et rafraîchissant, plein d'ironie et de malice, assaisonnée de littérature, de poésie, d'humour et d'anecdotes historiques entre fictives et réelles, et qui donne beaucoup plus de fil à retordre qu'on ne s'y attendrait.
J'ai particulièrement aimé ce commissaire insolite, amoureux de la poésie et de la littérature, qui s'est, malgré cela (mais est-ce incompatible ?), senti une vocation irrépressible et incongrue pour le métier de policier. Quant à l'univers des académiciens, je n'ai pas été déçue ! J'ai adoré mon incursion dans ce monde un peu à part, délicieusement cocasse, au milieu de ces Immortels que le ridicule n'empêche pas de se prendre au sérieux.
Ce roman, en revanche, ne se prend pas trop au sérieux, on n'est pas loin du vaudeville, mais l'intrigue policière est traitée avec soin tout de même.
Une jolie surprise que ce polar brésilien dont je n'attendais en réalité pas tant.
Un petit extrait :
"Aucun doute n'était permis au sujet du talent de Belizário Bezerra : en tant qu'écrivain, la postérité lui réserverait le plus grand anonymat. L'insipidité était sa muse inspiratrice, et, avec une ténacité surprenante, il pontifiait en plusieurs langues sur des sujets dont il ne savait rien."
L'auteur
Né en 1938 à Rio de Janeiro, Jô Soares, de son vrai nom José Eugênio Soares, est un journaliste, écrivain, dramaturge et humoriste brésilien, auteur de roman policier.
Tiens donc, une bonne pioche qui pourrait me tenter!!
RépondreSupprimerC'est catégorie littérature brésilienne sans risques.;) Oui, n'hésite pas si tu le croises au détour d'une bib'.
SupprimerLa littérature sera mon seul voyage au Brésil, puisque je sais que je n'irai jamais ! Donc pourquoi pas, d'autant que tu avances de bons arguments pour me séduire !
RépondreSupprimerJe réfléchis vraiment au projet d'en faire un de mes prochains voyages sur les 2-3 ans à venir, quoique je sois plus inquiète côté danger et sécurité sur place que quand je me suis lancée dans le projet Mexique. En attendant, je voyage par la littérature (et la danse^^) aussi.
SupprimerOui didonc....cela semble bien sympathique didonc....
RépondreSupprimerC'est plutôt réjouissant, oui, je confirme.;)
SupprimerIl a l'air bien sympathique cet enquêteur ; et tu ne mentionnes pas qu'il picole trop. Un petit tour au Brésil de cette manière là, c'est à envisager.
RépondreSupprimerIl s'enivre peut-être déjà assez à la poésie, haha ! Mais la picole, ça me semble plus typique des polars nordiques. Bon, par contre comme souvent dans les romans latino-américains, et particulièrement brésiliens, il a le sang chaud, et il n'est pas le seul.;)
SupprimerOn n'est rarement déçu avec un polar, alors, pourquoi pas?
RépondreSupprimerJe crois quand même avoir eu quelques déceptions, dont un PD James dont j'attendais énormément, mais sinon, oui, généralement ça se laisse lire plutôt bien.
SupprimerC'est tentant ! merci pour la découverte :)
RépondreSupprimerAvec plaisir.:)
SupprimerBonsoir A_girl_from_earth, de Soares, j'avais lu Les yeux plus grand que le ventre, un roman policier très sympa et pas cassant. Bonne soirée.
RépondreSupprimerÇa a l'air d'être son créneau.:) Je reviendrai sûrement à cet auteur pour des envies de divertissant "exotique".^^
SupprimerC'est un auteur qui m'a fait rire... J'ai lu une de ses réécriture de Sherlock Holmes
RépondreSupprimerÇa doit être "Élémentaire, ma chère Sarah !".^^ Le livre semble épuisé et non réédité depuis, mais je le trouverai peut-être à la bibli.
SupprimerTu nous dégottes toujours de petites merveilles ! Un flic amoureux des livres, il ne m'en faut pas plus !
RépondreSupprimerJ'avoue que ça me l'a rendu tout de suite sympathique, et que ce roman a rapidement eu mes faveurs.^^
Supprimer