jeudi 24 août 2023

SWAN SONG

  
                                                                                     (édition française en deux tomes)

Un énième récit post-apo ? Oui, mais c'est chez Monsieur Toussaint Louverture, l'éditeur qui a souvent le nez pour les vieilleries culte inédites dans notre coin du globe, qui rafraîchissent et bousculent le paysage des parutions un peu lisses et uniformes des dernières années dans le domaine de l'imaginaire. J'ai lu la VO, mais j'ai rajouté à droite ci-dessus l'édition française dont les couvertures vous seront peut-être familières.

Avant de m'y plonger, je n'en savais pas plus sur ce roman de Robert McCammon, si ce n'est qu'il était souvent comparé au Fléau de Stephen King que j'avais adoré à l'époque. On est donc dans le domaine de l'horreur à la King, avec tous les ingrédients efficaces pour une lecture thrillante, palpitante, mystérieuse et addictive à souhait. 

Les Américains et les Russes ont franchi le seuil de non-retour et déclenché la guerre nucléaire. C'est l'Apocalypse ! La Terre est ravagée par des tornades de feu, les poussières radioactives voilent le soleil, il n'y a quasiment plus aucune trace de vie. Quelques survivants tout de même : dans une plaine déserte du Kansas, Black Frankenstein, un ancien boxeur noir, se retrouve seul avec Swan, une enfant au don particulier, dont il doit assurer la protection. Dans les décombres de New York, Sister, une clocharde, découvre un mystérieux anneau de verre qui lui donne d'étranges visions. Et dans les ruines d'un camp survivaliste des montagnes de l'Idaho, un adolescent s'associe à un ancien colonel de l'armée pour survivre à la fin du monde. Comme si la situation n'était pas assez tendue et désespérée, un personnage inquiétant, l'incarnation de Mal absolu, se réjouit du désastre et semble déterminé à éradiquer tout espoir.

L'histoire alterne les parcours et points de vue de chaque personnage et j'ai beaucoup aimé cette structure narrative dynamique. L'intrigue se divise en deux parties (publiées en deux tomes en français) que sept années séparent. 

La première partie m'a vraiment enthousiasmée. C'était de la pure montée d'adrénaline à chaque page ! Sombre, inquiétant, énigmatique, captivant, un vrai page-turner palpitant et addictif ! Les personnages étaient intrigants, je me souciais vraiment de leur sort. L'auteur a réussi à retranscrire de manière convaincante toute l'horreur d'une telle situation (fin du monde en cas de guerre nucléaire), autant d'un point de vue descriptif qu'à travers les réactions et comportements des personnages. C'était très réaliste et visuel. La narration était si fluide et efficace que je suivais l'intrigue comme on regarderait un film. J'ai beaucoup aimé le mélange de faits et situations très terre à terre, et les éléments fantastiques qui s'y greffent très subtilement, de façon à ce qu'ils nous semblent tout naturel. C'était juste assez pour fasciner, mais pas prédominant non plus.

Et puis, arrivée à la deuxième partie, qui se déroule sept ans plus tard donc, changement total de perception pour ma part ! Au début, je commençais à fatiguer et désespérer de tous les malheurs traversés par les personnages, c'était un peu trop, vraiment bien stressant, et puis subitement, ça s'est transformé en fantasy type conte de fée, on nageait en plein merveilleux. Les extrêmes, quoi. Gros revirement d'ambiance dans la tournure des événements, ce qui m'a un peu déroutée. Pas jusqu'à gâcher ma lecture, mais on n'était clairement plus dans l'esprit de la première partie, et je n'étais plus aussi bluffée.

En résumé :
Une première partie bien bien sombre et addictive qui crée des attentes, et subitement, en deuxième partie, un revirement de situation déconcertant. Ça devient presque gentillet, manichéen sans nuances, l'auteur enchaîne les grosses ficelles ou les facilités, ça manque de sel et de consistance en comparaison de la première partie. Ça m'a un peu fait l'effet d'une adaptation qui déçoit parce qu'on n'est plus dans l'esprit initial du roman.
Malgré tout, ça reste un roman bien divertissant dans le genre post-apo, une jolie fantasy conte de fée un peu (sacrément même) trash au début, disons.

LC avec Stéphanie et Sarah.

Intègre le Défi lecture 2023 (29/30/100) => catégorie 65 (livre dont une scène se déroule dans les airs (avion, montgolfière...))
et le Défi imaginaire (7/42) => catégorie M4C1 (un livre avec un personnage désagréable) (il y en a même plusieurs 😆)

L'auteur
Robert McCammon, né en 1952 à Birmingham, dans l'Alabama, est l'auteur d'une vingtaine de livres qui vont du roman historique à la dystopie en passant par le fantastique. Il a reçu de nombreux prix, dont plusieurs Bram Stoker Award. Il fait partie de ces créateurs qui, dans les années 1980, ont su façonner un imaginaire vif, libre et pétri de nostalgie qui intrigue aujourd'hui de grands pans de la culture populaire.

12 commentaires:

  1. Je passe vite, hors maison QQ jours, j'ai bien démarré nein nein nein, il y a du lourd.
    Tu en es où?

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    1. Je l'ai fini.:) Ravie que tu accroches bien ! Bon, on a encore un grand bavard adepte de la digression (soupirs), mais le propos en lui-même est super intéressant. Tu l'as embarqué en voyage ?^^ Bonne escapade !

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    2. Oui, en voyage avec d'autres, j'en suis à la moitié. Un peu 'grand malade de la digression' comme Grégoire boutillier, tu te souviens? Mais plus court.
      J'apprends des choses mais faut trier.

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    3. Bouillier, oui, c'est bien à lui que je pensais (hélas).^^ Grand malade, comme tu dis. D'ailleurs ça a pesé quand même lourd dans mon appréciation générale. Sinon oui, c'est vraiment très instructif et ça fait bien sûr beaucoup réfléchir...

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  2. Apriori, je ne suis pas amatrice d'univers postapocalyptiques et survivalistes mais tu parles très bien de ce roman. Il a l'air très cinématographique. Dommage que la seconde partie soit moins palpitante parce que j'étais à deux doigts de céder... Les couvertures de la version française sont un peu vintage, non ? Je préfère les couverture plus élégantes comme celles de la série "Blackwater"

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    1. Ah les couvertures de Blackwater sont hors catégorie.^^ Celles de Swan Song sont différentes, c'est sûr, mais je les trouve graphiquement intéressantes. Il y a un vrai parti pris et c'est un joli clin d'oeil aux couvertures de romans ou magazines d'horreur d'époque.
      Mon ressenti sur la seconde partie n'engage que moi. Beaucoup ont été enthousiasmés par cette intrigue jusqu'au bout. Peut-être que ça pourrait passer aussi pour toi si tu n'es pas rôdée aux romans d'horreur post-apo.

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  3. bon je l'avais vu sur les sites...il ne m'avait pas attire....et la cela continue......

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    1. Parfois il faut se fier à son instinct. On n'a pas le choix avec tout ce qu'on a à lire.;)

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  4. Stéphanie24 août, 2023

    C'est vrai que la 2de partie est moins palpitante mais je me suis vraiment regalee avec ce Swansong!

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    1. J'en suis témoin.:) Ça restera un excellent souvenir de LC en tout cas.

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  5. Ca me tente bien, on verra si j'arrive à le terminer...

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    1. C'est un page-turner efficace et addictif, même dans la deuxième partie qui m'a moins convaincue.;)

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