Probablement mon avant-dernière contribution au book trip en mer si j'arrive à caser l'incontournable Emmanuel Lepage d'ici la fin de l'aventure qui, j'en profite pour le rappeler, se termine à la fin du mois. Cela dit, j'intègrerai au récap les éventuels billets qui déborderont sur la première semaine de décembre.
Disons jusqu'au 3 décembre pour se fixer une limite.:)
Merci à Miriam d'avoir attiré mon attention ce mois-ci sur cette toute nouvelle parution de la série de BD de Catel & Bocquet qui, depuis plusieurs années, font le portrait en BD de femmes remarquables. Ça faisait un moment que j'avais le projet d'explorer cette série, en commençant par Kiki de Montparnasse ou Joséphine Baker, mais c'est finalement Anita Conti, surnommée la "Dame de la mer", première femme océanographe française, qui ouvrira le bal. C'est que ça tombait vraiment à pic pour le book trip en mer, mais au-delà de cette opportunité, il y avait quelque chose de fascinant chez cette océanographe pionnière de l'écologie dont je voulais découvrir l'histoire et le parcours.
Née en 1899, elle est très tôt passionnée par l'univers marin et embarque souvent avec des pêcheurs qui lui donnent le goût de la mer. Après la Première Guerre mondiale, elle s'installe à Paris où elle est relieuse d'art, mais elle ne tarde pas à trouver l'occasion de devenir reporter à bord de harenguiers ou de morutiers où elle observe le quotidien des travailleurs de la mer. Dès lors, elle ne quittera quasiment plus jamais le monde aquatique et cherchera toute sa vie à percer les mystères de l'océan, de Terre-Neuve aux côtes mauritaniennes, de l'Adriatique à la mer de Barents. Entre les deux guerres mondiales, elle commence à dresser les premières cartes des zones de pêches et s'adonne à des activités scientifiques qui visent à rationaliser les pratiques de pêche en haute mer. Elle s'inquiète en effet des effets de la surpêche et lance l'alerte sur ses dangers dès les années 30.
C'est un récit biographique assez linéaire et très factuel, mais mis en scène avec beaucoup de clarté et assez de rythme pour qu'on ne s'essouffle pas sur 360 pages de vie bien remplie. Les dessins sont plutôt plaisants dans leur sobriété et participent à la fluidité du récit. J'étais toutefois un peu perdue parfois dans les noms des personnages dont on ne donne parfois que le prénom.
Le parcours d'Anita Conti est assez fascinant. C'est une époque où tout était possible finalement, pour peu que le hasard vous mette sur le chemin des bonnes personnes et que vous alliez au bout de vos passions et convictions. Dire qu'elle a commencé comme relieuse d'art pour devenir ensuite reporter et photographe en haute mer, puis scientifique carrément, sans oublier essayiste et même cinéaste ! Malgré tout ça, elle finit sa vie sans sécurité sociale ni retraite. Ahurissant !
J'ai trouvé très intéressant aussi la grande Histoire qui se dessinait en parallèle. Anita Conti a vécu 98 ans, on traverse donc avec elle quasi un siècle d'histoire, la petite se mêlant à la grande, et l'on voit évoluer les époques, les modes, les moeurs, les actualités de chaque décennie, les technologies, les prises de conscience écologiques. À ce propos, elle-même au début se souciait principalement d'étudier comment exploiter au mieux les richesses en mer pour pouvoir nourrir tout le monde, pour finalement se concentrer sur les solutions pour éviter la surpêche. Il faut dire que la pêche industrielle génère un vilain gâchis. Si ce n'est pas le bon poisson qui a été pris dans les filets, on s'en débarrasse purement et simplement. Il ne se vendra pas. Et c'est assez dramatique quand il se dit qu'il n'y aura peut-être plus de poisson en mer d'ici cinquante ans.
Cette BD s'achève sur une chronologie de la vie d'Anita Conti, complétée encore de quelques détails historiques parallèles. J'avoue que je l'ai un peu lue en diagonale, de même pour les fiches biographiques des personnages croisés en cours d'histoire (et il y en avait beaucoup). J'en ai même zappées au bout d'un moment. Il y en avait trop, tous ne m'intéressaient pas et les textes étaient très bavards. Certes, ça évite de passer par Wikipédia si on veut en savoir plus sur les personnages, mais bon, quand je lis des BD, ce n'est pas pour me retrouver à devoir lire d'aussi longs textes.^^
Cette série de Catel & Bocquet me plaît bien en tout cas. Me voici prête pour "enchaîner" avec les autres tomes.
Les auteurs
Dessin : Née en 1964 à Strasbourg, Catel Muller, dite aussi Catel, s'est imposée comme une autrice majeure de la bande dessinée. Elle s'est spécialisée dans le portrait en bandes dessinées de femmes remarquables. Ses oeuvres sont multiprimées et traduites dans le monde entier.
Scénario : Né en 1962 à Neuilly-sur-Seine, José-Louis Bocquet est un romancier, biographe, journaliste, éditeur et scénariste de bande dessinée.
Merci pour ton avis et d'avoir attiré mon attention sur cet ouvrage d'une collection que j'apprécie. Cette femme a l'air d'avoir eu plusieurs vies et son parcours semble des plus impressionnants.
RépondreSupprimerUn album qui est arrivé à la bibliothèque ; je vais pouvoir l'emprunter.
RépondreSupprimerTu les sais, j'ai repéré cette BD et cette dame là aussi bien sûr, je l'ai croisée. Actuellement la BD est à l'équipement...Je connais aussi la série, et le principe du dossier bien dense à la fin, bref on en fait ce qu'on veut. ^_^ Mais ça permet de connaitre un héros (une héroïne plutôt, telle Joséphine Baker, olympe de gouges, etc.)
RépondreSupprimerLe book trip? Ah oui tu permets un p'tit rab? Actuellement j'accélère pour caser les lectures déjà faites et les billets, j'ai un Lepage, mais oui, je pourrais l'ajouter in extremis, là je suis en train de le lire...
Puis on va laisser souffler nos visiteurs éreintés par ces naufrages. ^_^
Cette collection permet de découvrir des femmes connues du grand public, ou un peu moins comme Anna Conti. Pour ma part, je ne savais pas qu'elle avait exercé ces différents métiers.
RépondreSupprimerLa honte, je ne connaissais pas Anita Conti, dont la vie semble passionnante ! Par contre, j'ai déjà repéré d'autres BD sur des femmes par Catel, il va falloir que je les mette à mon programme.
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