traduit de l'hébreu par Rosie Pinhas-Delpuech
C'est d'abord à travers une BD étonnamment captivante, Pizzeria Kamikaze (adaptée d'un de ses propres romans) que j'ai découvert l'auteur israélien Etgar Keret, avec qui j'ai renoué quelques années plus tard en lisant son recueil de nouvelles, Sept années de bonheur, dont je me suis délectée et qui m'avait même valu des rires de hyène hilare. Un exploit quand on sait que je ne suis pas très nouvelles à la base.
Ce n'est que 11 ans plus tard que je reviens vers lui avec son dernier recueil, mais il faut dire qu'il s'était plutôt fait discret avec uniquement quatre parutions dont une réédition sur les cinq dernières années, et rien les six années précédentes.
Je me réjouissais de ces retrouvailles, mais même si la plupart de ces nouvelles m'ont plutôt amusée, je l'y ai trouvé un peu plus sombre que dans Sept années de bonheur.
Mon avis Goodreads
Un 3/5, mais un 3 étoiles très positif pour un recueil de nouvelles (venant d'une non-fan du genre comme moi), de 33 (!!!) nouvelles plus précisément (assez courtes), que j'ai d'ailleurs dévorées en un jour sans une once de lassitude, sourire aux lèvres la plupart du temps. La première nouvelle, "Un monde sans perche à selfies", était vraiment excellente.
Une expérience de lecture très positive donc, c'est juste que, comme il fallait s'y attendre, seule une poignée ressortent vraiment du lot et certaines m'ont un peu laissée sur le bord, surtout leur chute. Cela dit, dans l'ensemble, elles sont vivaces, ironiques, parfois touchantes, explorant notre rapport à la réalité dans une sorte de doux délire tragi-comique teinté d'absurde. J'ai beaucoup aimé l'inventivité de l'auteur pour certaines, bien ancrées dans notre époque (technologie, réseaux, intelligence artificielle...), et parfois au-delà (voyage dans le temps, mondes parallèles...).
Extrait
"Il serait temps de le reconnaître, les humains ne sont pas bons pour se souvenir des choses sans les déformer. Si le vécu est un vêtement, alors le souvenir est ce vêtement après avoir été maintes fois lavé sans suivre les conseils de l'étiquette : les couleurs sont passées, il a rétréci, et l'odeur originale et nostalgique a depuis longtemps été remplacé par le parfum artificiel de l'assouplissant à l'orchidée."

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