lundi 21 décembre 2015

THE GINGER TREE


THE GINGER TREE

( UNE ODEUR DE GINGEMBRE )

J'avais souvent croisé des avis plutôt enthousiastes, très positifs sur ce roman, de l'ordre du coup de coeur même pour certains, à tel point que je me l'étais noté, il y a un sacré moment déjà, comme une urgence PALesque, sans trop savoir toutefois de quoi ça parlait réellement (il fut un temps où je notais les coups de coeur quasiment les yeux fermés - mouahaha) (mais ça n'empêche qu'ils pouvaient rester en statut LAL très longtemps - 10 ans peut-être pour celui-là...).

Le mois kiltissime arrive. Après un rapide coup d'oeil dans ma LAL, je réalise que l'auteur, Oswald Wynd, est écossais ! Comme ça tombait bien, c'était l'occasion de le lire enfin ! J'étais d'autant plus intriguée quand j'ai découvert qu'il était né au Japon au début du 20è siècle et y avait passé une partie de sa jeunesse.

Je découvre aussi, en m'intéressant enfin au résumé (que je lis en diagonale quand même), que son roman se déroule pour partie en Chine, pour grande partie au Japon, dans la première moitié du 20è siècle. Voilà qui était prometteur, un univers qui me parlait indéniablement, moi qui suis fan du Japon ! J'étais très curieuse des portraits de ces pays, de leur population et de leurs civilisations au début du 20è siècle, sous le prisme du regard d'un expat' en quelque sorte, ou plus exactement, d'un Écossais à la double culture finalement, qui connaît en tout cas parfaitement son sujet. Un témoignage en or, même si romancé.

L'histoire est celui du destin tragique d'une jeune Écossaise, partie en Chine pour rejoindre son futur mari, un Anglais. Déjà les premières difficultés se dessinent, liées à leurs différences sociales et culturelles, un aspect du récit bien développé que j'ai trouvé très intéressant. Notre Écossaise s'adapte pourtant à son nouvel environnement et à sa nouvelle vie, au milieu de diplomates européens et des mondanités. Et puis, la rencontre avec l'autre. Celle qui va bouleverser son existence, mais de manière imperceptible, comme en sourdine, sans tambours ni trompettes, une parenthèse dans sa vie, mais décisive, qui va tout basculer et qui aura plus de sens que tout le reste.

La fin m'a complètement bouleversée, sa rencontre avec l'officier japonais et l'histoire des photos, tout ce que cela évoque sans que cela ne soit dit. J'ai trouvé ça extraordinaire le geste de cette femme, son attitude vis-à-vis de cet homme, et en même temps, on s'imagine comme ça ne doit pas être évident. J'ai trouvé cette fin formidable, formidablement tragique.

Finalement, ce récit est celui d'une expat' du début du 20è siècle, ce que j'ai trouvé particulièrement intéressant à la lumière de cette époque. Une femme qui, par ailleurs, vivait seule, dans un contexte différent de notre siècle, et qui a dû s'adapter à son nouvel environnement. Tout un pan de vie passé à l'étranger, au départ pour une vie qui n'avait rien à voir avec ce qu'elle est devenue. Son pays natal qui n'est plus tout à fait le sien, où elle ne serait plus la bienvenue même, et son pays d'adoption où elle sera à jamais une étrangère.

Mon bémol, c'est le manque d'âme dans l'écriture, elle énumère les faits dans son journal, de façon très linéaire, sans y mettre d'empathie réellement, il m'a manqué cette petite étincelle dans le ton, comme si elle n'était pas affectée, et du coup ça nous distancie un peu des événements aussi. J'ai trouvé cette distance loin de tout sentimentalisme un peu déconcertante parfois, mais avec le recul, je réalise que le ton est finalement très juste.

Il y a en tout cas quelque chose de magnétique et d'émouvant dans cette histoire atypique et peu conventionnelle, qui est en même temps riche d'événements, d'informations, de détails sur le quotidien, les mentalités de l'époque, avec quelques passages qui prêtent à sourire à travers les remarques et observations de notre Écossaise.

"Like everyone, she talks about England when she means Great-Britain, but I have stopped telling people that Scotland is not part of England, it does no good."

J'ai beaucoup aimé ce roman mais j'ai eu du mal à me prononcer aussi clairement au sortir du récit. Il a fallu que j'absorbe. Comme un petit choc.

LC avec Yueyin.

L'auteur
Oswald Wynd est un auteur écossais de roman policier ayant publié une grande partie de son oeuvre sous le nom de plume de Gavin Black. Né à Tokyo en 1913, il y vécut jusqu'à l'âge de 20 ans puis, après un court séjour aux États-Unis, rejoint l'Écosse avec sa famille. Il ne signa de son nom que cet unique roman historique, Une odeur de gingembre, aux fortes résonances autobiographiques. Dès sa publication en 1977, ce roman s'est imposé comme un livre culte. 

Intègre le  

20 commentaires:

  1. Je l'ai lu avec grandes difficultés, je n'ai pas accroché !

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    1. Je me demande si ce n'est pas dû au style (assumé) dont je parle dans mon billet. Peut-être une question de thématique aussi. Question de goût en tout cas.:-)

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  2. Je me souviens que tout le monde avait adoré ce roman à sa sortie et j'étais totalement restée en dehors.

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    1. Comme je disais à Hélène plus haut, probable que le style et/ou la thématique y soient pour beaucoup. Je conçois tout à fait qu'on puisse rester sur le bord avec ce type de récit.

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  3. C'est un roman choc hé suis bien d'accord, je suis encore dedans alors que j'ai lu une demi-douzaine de livres depuis... J'ai réfléchi à ce manque de sentimentalisme et il me semble que c'est trés britannique (pour le coup anglais et écossais) de refuser l'epanchement des sentiments ce qui ne veut pas dire qu'on ne les ressent pas profondément... Je pense à lz façon dont elle relate son refus d'épouser son amant sur le tard :-) et puis la fin bien sûr :-)

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    1. C'est amusant ce que tu dis parce que ce récit m'a perturbée un moment aussi. J'y pensais et repensais. Quelque chose dedans me laissait perplexe. Et j'en étais venue à la conclusion que cette absence d'effusion qui me dérangeait un peu, cette pudeur, ces non-dits, cette singularité dans la narration des événements, cette distance, c'était en fait très japonais. Haha ! L'auteur étant finalement de double culture, écossaise et japonaise, ce n'est pas impossible qu'il y ait des deux.;-)

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  4. Le sujet m'intéresse mais comme pour toi je pense que la distance mise par l'auteur risque de me gêner.

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    1. Difficile à dire. J'étais tombée sur beaucoup d'avis positifs, beaucoup d'enthousiasme, et là je me rends compte que plusieurs lecteurs sont restés sur le bord avec ce roman. Donc tu pourrais être autant emballée que ne pas accrocher. Il faut le lire pour savoir.;-)

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  5. Bon, mais sans urgence alors (voir la liste des LC)

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    1. OK, pour cette fois.;-)
      J'ai été sympa sur le coup, t'as vu ? Je ne t'ai pas harcelée juste avant LC, ni pendant LC pour nous rejoindre.

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  6. Moi je n'en ai pas lu que du bien de ce roman, donc je suis plus circonspecte...surtout vu ton enthousiasme.

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    1. C'est le genre de romans qu'il faut lire pour savoir de quel côté de la barrière on va se trouver.;-) Je ne pourrais pas te garantir que tu apprécieras. Je ne suis pas convaincue que tu détesteras. Des fois ce n'est pas aussi simple que "aimer"/"ne pas aimer". Pour moi, ce n'est pas un coup de coeur mais c'est un récit qui m'a quand même secouée par certains aspects.

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  7. Jamais entendu parler mais clairement, je n'en ferai pas une priorité.

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    1. Tu peux aller en paix. Je ne suis pas convaincue que ce soit ton genre de lecture, en effet. Quoique, on ne sait jamais...;-)

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  8. Aucun rapport, mais pour lire sous la contrainte, je réalise que le mot oiseau contient les 5 voyelles, alors reste juste à trouver un titre avec oiseau!J'en ai un!

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    1. Ah mais oui, bien vu ! Pffrt, j'en ai un aussi mais je n'aurai pas le temps de lire pour cette session. Par contre, j'ai pas mal d'autres titres qui marcheraient pour ce challenge.:-)

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  9. commencé pas terminé , je retenterai , là je ne suis tout simplement pas dedans !

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    1. Il ne faut pas forcer en effet. Lire quand c'est le bon moment, sinon ce n'est plus un plaisir.:-)

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  10. J'avais aussi noté ce titre dans ma wish list suite au coup de coeur de blogueurs, j'aurais voulu participer à cette LC mais avec le boulot en décembre c'était trop short, dommage! En tout cas ton billet vient raviver un peu mon envie de le lire!

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    1. Je serai très curieuse de ton avis si tu le lisais. Apparemment il y a le camp des très enthousiastes, et celui de ceux qui n'ont pas aimé, voire qui ont décroché. Curieuse de savoir dans lequel tu te situeras.:-)

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