jeudi 1 juin 2023

FONDUE AU NOIR


FONDUE AU NOIR

Ça faisait longtemps que je voulais découvrir, côté littérature jeunesse, Hervé Jubert, dont on m'avait recommandé à l'époque (je crois - ou alors j'étais tombée sur de très bons avis) Blanche et la triple contrainte de l'enferChoup a présenté plus récemment cet autre roman qui parlait - thématiques assez irrésistibles pour moi - cuisine et compétition culinaire façon Top Chef, mais au niveau apprentis. J'ai donc plutôt opté pour ce roman-ci pour ma découverte de l'auteur, d'autant plus que cela m'évoquait une autre lecture que j'avais beaucoup aimée, Graines de cheffes, au rayon BD.

Lola est en seconde professionnelle dans un lycée hôtelier du Périgord. Elle fait partie d'une brigade de six apprentis coachés par le Bosco, une cheffe renommée et imprévisible. L'occasion se présente pour nos jeunes élèves de participer à l'émission Sur le Gril ! Spéciale Apprentis, mais seuls deux d'entre eux seront sélectionnés. Trop facile sinon, non ?^^

C'est assez convenu comme intrigue, mais ça reste efficace. C'est une lecture divertissante avec ce qu'il faut d'aventures, de rythme, de suspense et de rebondissements même s'il n'y a pas vraiment de grandes surprises. Dans la brigade, on a l'héroïne, le beau gosse, la peste, le bon copain, le frimeur, une élève au rôle très secondaire et la prof au sacré tempérament. C'est un peu lisse, encore une fois convenu, archétypé et cliché, mais ça fonctionne. J'ai moins adhéré au délire autour de Madame Nao, une femme d'affaires chinoise mise en scène dans une sous-intrigue un peu grotesque, mais bon, pourquoi pas pour l'action.

Côté cuisine, les événements sont assez classiques. Je m'attendais à ce que ce soit un peu plus centré sur cet aspect, mais même si c'est bien présent, j'avais l'impression que c'était anecdotique, balayé un peu vite fait, un décor davantage que le sujet, l'action est ailleurs, dans les relations et les histoires personnelles de nos apprentis, centrées bien évidemment sur notre héroïne. Quant au reality show culinaire, là aussi on est dans le prévisible bien que quelques rebondissements dévient un peu la voie toute tracée de l'intrigue.
L'aspect le plus rafraîchissant et convaincant finalement dans cette histoire, c'est le Périgord et la région du Sud-Ouest dont on fait la sympathique découverte en cours de récit.

L'écriture est très contemporaine, assez orale, ce n'est pas mal écrit pour autant, mais ça manque d'élégance, disons. L'auteur implique le lecteur dans le récit, est très à l'aise avec lui et en fait en quelque sorte son complice. Il n'y a pas forcément de réciprocité qui se crée mais on s'en remet.
Bon, on repassera en revanche pour la diversité des prénoms. Les prénoms de filles qui commencent tous par L et à deux syllabes, ça m'a un peu perdue (Louna, Lola, Lucie, Louise...).

Une lecture sympathique mais qui m'a manqué un peu de saveurs tout de même, de piquant, de corsé, de rondeurs aussi, de nuances, de mâche, même si je ne peux pas dire que c'était fade. C'était plutôt bien assaisonné, généreux, mais ça manquait de contrastes. C'était comme un plat servi tiède. J'aurais préféré que ce soit plus chaud, ou carrément un plat froid, mais c'était correct quand même tel quel.

Extrait (bon, j'en rajoute encore une couche, mais ce roman m'a vraiment traumatisée) :
"Elle attrapa le roman-photo. L'histoire était idiote et les personnages, pourtant adultes, s'exprimaient comme des ados à qui on aurait retiré la moitié du cerveau."

L'auteur
Hervé Jubert, né en 1970 à Reims, est un auteur de romans destinés à la jeunesse, aux adolescents, et aux adultes qui le sont restés. Il aime Sherlock Holmes, Harry Potter et Doctor Who. Entre autres.

14 commentaires:

  1. Bon, ça va, connais pas l'auteur, on va en rester là. Pour les prénoms, j'aurais eu le même problème, ce n'est pas à l' auteur de faciliter les travail du lecteur, non?

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    1. J'ai trouvé ça assez frappant ce qui s'apparentait soit à une paresse sur la recherche de prénoms variés, soit à un manque flagrant d'imagination, soit à une obsession pour ce genre de prénoms. C'est un peu la première fois que je vois ça d'ailleurs...

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  2. J'adore le Périgord, mais c'est peut-être un peu léger pour me lancer, surtout au vu de tes réserves.

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    1. Si c'est pour le Périgord, oui, il doit y avoir d'autres livres qui valent davantage le détour.;)

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  3. Ouep...mais nop....je passe pour le coup....;)

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    1. Je n'essaierai pas de te convaincre du contraire.;)

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  4. "traumatisée", carrément? ;) La thématique me plaît énormément (et je ne la lis jamais, je m'en rends compte)

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    1. Ah, je tiens à préciser que le "traumatisée" se référait au roman de dos Santos lu récemment et que j'ai mis en lien. L'écriture ici est bien meilleure et si la thématique te plaît, tu devrais y trouver ton compte, tout comme moi.:)

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  5. rien que la thématique, ça ne m'attire pas trop...

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    1. Ah, la thématique cuisine ne te parle pas ? Chez moi, c'est assez fatal.^^

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  6. Je ne pense pas lire ce roman mais ta chronique est elle un régal ;-D

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    1. Merci. :) C'est vrai que j'étais inspirée par le thème sur la fin.;)

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