HEADING OUT TO WONDERFUL
( ARRIVE UN VAGABOND )
J'écrivais sur FB, deux minutes après avoir tourné la dernière page (enfin, cliqué le dernier clic) (lu sur Kindle...) :
"J'ai eu un passage "en mode dubitative" avec Arrive un vagabond, après lui avoir trouvé un certain charme au départ, et finalement, à la fin, je suis quand même assez remuée - en mode "hochement de tête approbateur et admiratif"."
La version extensive serait celle-ci :
Alléchée par les réactions d'une collègue qui s'enthousiasmait d'avoir enfin trouvé le livre qui ne lui tombait pas des mains depuis le début de l'année, soupirant du plaisir de lire cette écriture, ralentissant sa lecture au fur et à mesure qu'elle se rapprochait de la fin, il n'en fallait pas plus pour me décider à me plonger à mon tour dans ce roman qui, entre parenthèses, a eu le prix des lectrices Elle cette année.
Me voilà donc à la recherche du titre sur Kindle car je préfère toujours lire en VO quand cela est possible. Et là, grand doute face au titre et à la couverture américaine (ci-dessus) qui ne sont pas sans m'évoquer du Harlequin et du mélo. Le titre français me plaisait bien plus, j'avoue, plus sobre, plus mystérieux aussi, et fatalement intrigant.
Heureusement, le titre en anglais trouve rapidement son explication dès les premières pages, et replacé dans son contexte, perd de son apparente "guimauverie".
"When you're young, and you head out to wonderful, everything is fresh and bright as a brand-new penny, but before you get to wonderful you're going to have to pass through all right. And when you get to all right, stop and take a good, long look, because that may be as far as you're ever going to go."
Voilà qui donne un peu le ton de ce récit qui commence en 1948 et raconte l'arrivée de Charlie à Brownburg, petite bourgade tranquille et sans histoire en Virginie, avec pour seuls biens deux valises, une remplie de couteaux, l'autre d'argent, et la volonté farouche de croire que la vie lui sourira enfin.
J'ai beaucoup aimé les premiers chapitres qui décrivent l'arrivée de cet homme au passé mystérieux, et son installation progressive dans cette petite ville de Virginie, l'évolution de ses rapports avec les habitants, l'atmosphère bien rendue de la région et de la mentalité, et du coin, et de l'époque, avec entre autres, ses tensions raciales.
J'ai été touchée par la quête personnelle de Charlie qui veut croire en une seconde chance dans cette vie qui semble l'avoir malmené jusqu'à lors, cette recherche du chez-soi, de la paix intérieure, du petit bonheur simple, ce à quoi on aspire tous finalement.
"He wasn't a poetic man. Thirty-nine years on the planet had beaten the poetry out of him."
"He was home, finally, at the happy and complete end of his long and troubled road.
He was home."
Hélas, un jour, tel l'instant où Adam et Eve croisent le serpent, lorsque le regard de Charlie croise celui de Sylvan, une jeune paysanne qui dort, mange et parle Hollywood, tout bascule, et le paradis commence à se ternir des teintes de l'enfer.
C'est ce moment du récit qui m'a laissée dubitative et m'a un peu déçue car je ne suis pas très romance à la base, et les histoires d'adultère ne me passionnent pas du tout. J'aurais préféré un autre type d'intrigue pour tout dire.
Cela dit, ce récit n'est pas à prendre séquence par séquence, événement par événement, mais comme un tout, car l'ensemble, avec le recul, et surtout cette fin, a cette dimension de mythe qui le rend troublant et touchant, très beau dans sa noirceur.
J'ai beaucoup aimé les notes de l'auteur, Robert Goolrick, sur la genèse de ce roman. C'est ce qui replace le tout dans son contexte et donne à ce récit une dimension plus forte et poignante encore, car en réalité ce récit est basé sur des faits réels que lui a racontés un ami dont la vie a été affectée par la suite. L'auteur a tout de même mis 30 ans avant de pouvoir enfin relater ce récit sous cette forme. C'est le genre de légende autour d'un livre qui me bouleverse assez.
Comme je le disais au début, un très beau récit, à la dimension de mythe sombre mais touchant, servi par de jolis moments d'écriture, mais dont l'intrigue ne me marquera, malgré tout, pas très longtemps je pense.
Également commenté par Jérôme.
Oh la version VO a une couverture épatante, non?
RépondreSupprimerJ'en ai vu d'autres depuis (suivant que ce soit l'édition UK, US, etc...), beaucoup plus sobres et plus dans l'esprit du livre, mais j'ai tenu à mettre celle-ci car c'était la première sur laquelle j'étais tombée et elle m'avait vraiment inquiétée.^_^
SupprimerMoi j'ai trouvé la présentation de tous les protagonistes un peu longuette et il y a deux-trois choses qui m'ont chiffonné (notamment pourquoi emmène-t-il le gamin à chaque fois qu'il va "rendre visite" à Sylvan. Pas la meilleure façon de garder une totale discrétion quand tu es en plein adultère, non ?).
RépondreSupprimerMais au final le plaisir de la lecture l'a emporté, notamment grâce à la fin crépusculaire que j'ai trouvé très belle.
C'est vrai, j'ai eu quelques froncements de sourcils aussi sur quelques points. Sans être experte en adultère, effectivement on peut se poser la question.^_^ Cela dit, ne plus emmener le gamin aurait tout de suite soulevé des interrogations chez les parents, la balade semblait être une habitude bien instaurée. Ça le couvrait quelque part, et vu l'âge du gamin, il devait se dire qu'il ne capterait pas la situation et qu'il n'y avait pas trop de risques. Il n'avait pas la conscience bien tranquille ceci dit. On va dire qu'il a perdu toute lucidité à partir du moment où il a vu Sylvan.^_^
SupprimerLes questions qui m'ont chiffonnée, ce sont surtout celles autour de son passé mystérieux et la provenance de son argent.
Je veux du marquant... J'ai déjà tant de mal à lire en ce moment; En plus, je viens d'entamer un SP complètement... catastrophique !!! Mais comme je ne sais pas abandonner une lecture...
RépondreSupprimerJe suis désespérée moi aussi avec tout ce que j'aimerais lire simultanément, instantanément ! Cette année a été vraiment catastrophique en terme de rythme de lecture comparé à mon rythme habituel, peut-être parce que je baigne complètement dans le milieu du livre maintenant, et il y a comme une distance que j'instaure inconsciemment. C'est assez étrange. Heureusement, je reprends petit à petit, mais le retard pris et les PAL/LAL allongées... !!! Aaaargh !
SupprimerJ'avais emporté un roman de cet auteur en vacances, et voilà, il est passé à la trappe...
RépondreSupprimerComme tant d'autres livres qui ornent nos PAL...;-)
SupprimerBonjour A girl, j'avais apprécié Féroces du même écrivain mais on n'en sort pas guilleret. Le sujet, c'était du "lourd". C'est pourquoi, j'hésite pour celui-ci. Bonne journée.
RépondreSupprimerBonsoir Dasola, apparemment, cet auteur est réputé pour son talent à glisser du "lourd", du "âpre", du "dur" dans ce qui semblait pourtant au premier abord presque enchanteresque. C'est un peu le cas ici mais la thématique est autre (je viens de lire le résumé de Féroces). On n'en ressort pas déprimé, mais ça secoue quand même, c'est fort, émouvant. Pas joyeux non plus, mais ça reste une "belle" histoire. Bonne soirée.:-)
SupprimerGloups! Heureusement que ton billet est là parce qu'en tombant sur cette couverture, j'aurais carrément zappé le truc sans même y réfléchir deux fois. Ton billet est par contre beaucoup plus tentateur. Je vais jeter un oeil à la couverture british, voire si je peux passer outre (et m'afficher dans les transports publics avec, autrement je le lirai moi aussi sur kindle ;-))
RépondreSupprimerCette couverture est assez trompeuse en effet, mais il existe d'autres couvertures, plus sobres, plus dans l'esprit du livre, suivant le pays anglophone qui l'édite. Je trouve aussi que cette couverture fait tache sur mon blog ^_^, mais bon, elle a une histoire dans mon processus de lecture, alors j'assume.;-)
SupprimerJe me rappelle d'"une femme simple et honnête" qui sentait la guimauve aussi et m'a bien scotchée en cours de lecture ... comme une sortie de route.
RépondreSupprimerApparemment cet auteur est très fort pour tromper son monde et il ne faut pas s'arrêter aux apparences. Ses récits sont plus durs qu'il n'y parait au premier abord. Enfin, je n'ai lu que celui-ci mais c'est le ressenti général sur ses autres romans d'après les avis que j'ai pu lire.
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