jeudi 29 février 2024

POUR MOURIR, LE MONDE


Paraît-il (sources fiables) que Presqu'îles du même auteur, Yan Lespoux, est un pur régal. Je ne l'ai pas lu, mais étant plus roman que nouvelles, je me suis risquée laissée aller à la curiosité de ce nouveau talent confirmé sur la scène littéraire française en commençant par son roman. Je n'avais aucune idée du thème quand on se l'est programmé en LC avec Stéphanie quelques semaines avant ma lubie du Book trip en mer, mais finalement, c'est très bien tombé !^^

Le titre au départ ne m'inspirait rien, il me rebutait même, c'est donc plutôt inquiète que j'ai embarqué, mais éclairé par le poème en exergue et remis dans ce contexte, je l'ai finalement trouvé très beau et on ne peut mieux choisi !
Rapidement, j'ai été gagnée par l'esprit d'aventures en mer porté par ce roman historique qui nous ancre sur la côte du Médoc au 17e siècle, ce que j'ai trouvé particulièrement original, d'autant plus qu'à l'époque, la région n'était pas moins dépaysante, sauvage, primitive même, et déconcertante (autres temps, autres moeurs) que certaines contrées exotiques que nous aurons également l'occasion d'explorer dans cette épopée pleine de détours et de surprises.

Yan LESPOUX

 

dimanche 25 février 2024

TU PARLES COMME LA NUIT


traduit de l'espagnol (Venezuela) par Alexandra Carrasco

Extrait de la quatrième de couv :
"En 2018, comme plus d'un million de ses compatriotes, une jeune Vénézuélienne fuit son pays ravagé par la crise économique. Exilée en Colombie, dans la banlieue de Bogotá, la voici dans la peau de l'étranger démuni et rejeté. S'identifiant au personnage K du Château, dans un monde où rien ne lui est rassurant ni compréhensible, c'est à travers des lettres adressées à Kafka qu'elle parvient à dépasser son expérience."

C'est le sujet qui m'a attirée d'emblée, celui de l'exil, encore une thématique qui me parle, et j'étais d'autant plus intéressée qu'il touchait cette fois à ce qu'on a appelé l'une des pires crises migratoires d'Amérique du Sud sans toutefois que sa médiatisation ne m'ait franchement marquée, peut-être trop éloignée géographiquement. Sur la diaspora vénézuélienne, j'avais beaucoup à apprendre et ce court roman m'en a donné l'occasion. Je l'ai saisie.

Vaitiere ROJAS MANRIQUE

 

mercredi 21 février 2024

LE JOURNAL DE GURTY - TOME 12


VACANCES À PARIS

À la publication de ce billet, moi, ce sera vacances en Grèce, plus dépaysant que Paris où je vis et travaille.^^ Cela dit, cela m'intéresse et m'amuse toujours de lire ce que les auteurs, dessinateurs, touristes, expats et même Parisiens ont à dire sur Paris.
Quant à Gurty, c'est toujours du divertissement garanti, j'y retourne avec plaisir. Je ne me les fais pas tous (d'ailleurs je n'ai lu que le tome 1 😆), mais c'est l'idéal pour les envies de lecture-détente, et ces vacances à Paris étaient irrésistibles pour moi avec la curiosité du traitement de la thématique parisienne par l'auteur, Bertrand Santini.

Gurty est une petite chienne rigolote qui tient un journal. Il y a un côté Le petit Nicolas dans le ton et l'esprit de cette série qui me plaît beaucoup, avec quelques réflexions très justes sous couvert à la fois de naïveté et d'ironie, et l'imagination de ce qui se passe dans la petite tête de cet animal avec son interprétation du monde qui l'entoure.

dimanche 18 février 2024

AYA DE YOPOUGON - TOME 8


Avec quel enthousiasme j'avais accueilli la parution du tome précédent, assez inespérée après bien dix ans à (ne plus) l'attendre ! La découverte de l'existence de ce tome-ci en fin d'année m'a tout aussi mise en joie. La série est donc bien repartie, chouette !

Très pratique, le récapitulatif des événements à travers la présentation des personnages en début d'album m'a permis de me remettre l'intrigue en tête. C'est qu'il y a tellement de sous-intrigues qu'un rappel de la situation en cours n'est pas du luxe.

C'est toujours un plaisir de retrouver l'univers d'Aya, la Côte d'Ivoire, la verve de l'auteure, Marguerite Abouet, les couleurs vives et chaleureuses du dessinateur, Clément Oubrerie. D'ailleurs, pour combattre la grisaille, cette série est une chromothérapie très efficace.^^

jeudi 15 février 2024

LUNE DE PAPIER


traduit du japonais par Sophie Refle

De l'autrice, Mitsuyo Kakuta, j'avais beaucoup aimé La Cigale du huitième jour qui m'avait frappée par la justesse du ton et du rythme de l'intrigue. J'avais aimé la fluidité du récit et ce soin tout japonais pour raconter une histoire. J'étais donc ravie de retrouver tout ce qui m'avait plu chez elle ici, dans une intrigue où elle a pourtant su se renouveler.

Ici, nous avons encore une femme en cavale, non pas pour avoir enlevé un bébé comme dans le roman précédent, mais pour avoir mis en place une escroquerie de grande ampleur : rien moins qu'un détournement de fonds (une somme colossale) dans la banque où elle travaillait. Enfin, en cavale, pas vraiment, mais Rika a dû fuir le Japon et se terrer en Thaïlande où débute l'intrigue. Elle n'est pas non plus gangster dans l'âme comme on pourrait le penser, mais les circonstances l'ont amenée, presque à l'insu de son plein gré comme on ne dit pas, à commettre des malversations. 

lundi 12 février 2024

SAMBRE : RADIOSCOPIE D'UN FAIT DIVERS


"Durant trente ans, dans le nord de la France, des dizaines et des dizaines de femmes sont agressées sexuellement ou violées au petit matin le long de la Sambre. Elles portent plainte. Mais elles ne sont pas toujours crues. Et pendant longtemps, personne ne fait le lien entre ces viols. En février 2018, "le violeur de la Sambre" est (enfin) arrêté. C'est un monsieur tout le monde, père de famille et ouvrier apprécié de son entourage. Comment a-t-il pu commettre autant de crimes, aussi longtemps, sur un si petit territoire, sans jamais être inquiété ? C'est par cette question que la journaliste Alice Géraud débute son enquête."

Repéré sur la blogosphère qui l'a rapidement hissé au rang d'incontournable, j'ai mis du temps à me lancer dans ce livre car je pressentais que cette lecture pourrait bien me mettre dans tous mes états et je craignais d'être très énervée tout le long. Ça a été le cas, sans grande surprise. Et je le hisse à mon tour au rang de lecture indispensable.

Alice GÉRAUD

 

samedi 10 février 2024

NOS MONDES PERDUS


Un album de Marion Montaigne, c'est, pour moi, la garantie d'un excellent moment de lecture avec hyène hilare au rendez-vous. Quasi incontournable donc ! Surtout depuis que j'ai lu Dans la combi de Thomas Pesquet qui m'a tellement appris sur le quotidien des astronautes et grâce auquel j'aurai bien ri ! Quand j'ai découvert la parution de ce titre et sa disponibilité en prêt numérique, je lui ai littéralement sauté dessus ! Une BD sur les dinos à la sauce Montaigne, c'était complètement irrésistible ! J'étais très curieuse de son traitement de cette thématique. Et cette couverture était franchement prometteuse (la tête de ces dinos 😄) !

Las (oui, j'annonce la couleur tout de suite), Nos mondes perdus m'a un peu perdue...

Alors oui, le fil rouge dino est là. Tout commence en 1993 à la sortie du film "Jurassic Park" qui ne manque pas d'impressionner Marion Montaigne, 13 ans à l'époque.

mercredi 7 février 2024

ULTRAMARINS


Celles et ceux qui auront lu Les Naufragés du Wager de David Grann se souviendront que le départ du navire s'est confronté à diverses difficultés et qu'il a mis un peu de temps avant de vraiment quitter les quais.

Mon départ pour le Book Trip en mer ressemble un peu à ça, une sorte de faux départ, mais me voilà tout de même sur les flots. Un départ raté parce que voilà, je suis infoutue de dire ce que j'ai lu, de ce qu'il aurait fallu comprendre ou retenir de cette lecture.

À bord d'un cargo marchand qui traverse l'Atlantique à destination des Antilles, l'équipage décide un jour, parce que ça leur prend comme une envie de, euh, se baigner, de s'offrir une baignade en pleine mer. La commandante leur accorde cette récréation qui est tout de même une entorse au règlement, mais n'y participe pas elle-même, préférant se perdre dans ses pensées. 

Mariette NAVARRO

 

dimanche 4 février 2024

BRANDEBOURG


traduit de l'allemand par Rose Labourie

Malgré l'excellent souvenir que je garde de L'ultime question de Juli Zeh lu il y a un moment (quinze ans ! 😱), je ne suis pas revenue à cette autrice depuis. Peut-être la crainte de ne pas être aussi enthousiasmée par ses autres romans. 
J'ai fini par répondre à l'appel de ce livre qui se présentait, résumé très brièvement, comme une histoire de voisinage. Ah ça, c'est une thématique qui me parle énormément ! J'aime assez ces contextes de petites communautés qui vivent quasi en vase clos et où l'on observe le quotidien et les interactions entre voisins, leurs querelles, les conflits, les embrouilles, les rivalités, les petits secrets mais aussi les élans de solidarité qui les soudent entre eux. C'est évidemment plus palpitant encore quand tout cela préfigure un meurtre, façon whodunit, mais même sans meurtre, je me régale vraiment de ce genre d'ambiance. 
On a encore mieux ici d'ailleurs, car c'est une véritable partie d'échecs pleine de suspense qui se déroule sous nos yeux entre les villageois avec, en jeu, un projet de parc éolien qui pourrait rapporter gros à son propriétaire. Qui sera-t-il ? 

jeudi 1 février 2024

TOUT LE MONDE N'A PAS LA CHANCE D'AIMER LA CARPE FARCIE


... ou la cuisine ashkénaze, une cuisine que l'autrice, Élise Goldberg, assume d'emblée comme peu sexy (oignons à gogo, genoux de veau, cou farci - là je me suis dit, tiens il y a une coquille, il manque le "h", mais non, c'est bien du cou (de poulet) farci). En réalité, c'est une cuisine authentique, conviviale, familiale, transmise de génération en génération, qui a du corps, du coeur, voire une âme.

Rien que le titre m'aurait attirée dans ses filets, thème cuisine oblige, mais Aifelle, chez qui je l'ai repéré, me l'a rendu encore plus incontournable en le décrivant comme un "récit où se côtoient l'humour, la légèreté, la tendresse, mais aussi la mélancolie et le drame. Lorsque l'on est issue de branches maternelle et paternelle juives de Pologne, les tragédies ne manquent pas."
Je me réjouissais de cette lecture qui avait tout pour me séduire : cuisine ashkénaze, langue yiddish, plongée dans une culture où j'avais beaucoup à apprendre, témoignages d'un drame historique à travers l'histoire familiale.

Élise GOLDBERG