ESCAPE FROM CAMP 14

( RESCAPÉ DU CAMP 14 )

          DE L'ENFER NORD-CORÉEN À LA LIBERTÉ

Il y a six ans, je découvrais L'Anniversaire de Kim Jong-il d'Aurélien Ducoudray, un superbe album que lui avait inspiré la lecture de Rescapé du camp 14, que je me suis du coup empressée d'ajouter à ma PAL. Un an plus tard, Le Voyage de Phoenix de Jung m'a fait craindre que ce récit ne soit trop éprouvant pour ma sensibilité. Les années sont passées et ce livre commençait à croupir dans ma PAL. Heureusement, cet été, Je lis, je blogue, motivée par une LC, m'a donné le courage de sauter enfin le pas.

Cet ouvrage recueille le témoignage d'un transfuge nord-coréen sur son expérience des camps de travail en Corée du Nord, dont le redoutable camp 14, et le récit de sa fuite, en passant par la Chine (un périple de malade), qui l'a conduit en Corée du Sud puis aux États-Unis.

Blaine HARDEN

 

ESCAPE FROM CAMP 14

GOG MAGOG

traduit du portugais (Brésil) par Vitalie Lemerre et Eliana Machado

Le titre m'a longtemps fait hésiter car il ne m'inspirait rien. En revanche, le résumé me parlait bien :

"Dans un immeuble de São Paulo, un professeur de biologie souffre des nuisances sonores provoquées par Ygor, son voisin du dessus. L'énervement vire à l'obsession et tout l'insupporte : la musique, le téléphone, les voix, les grincements du sommier ; la vie, quoi...

Les tentatives pour régler le problème ne font qu'accroître l'animosité entre les deux hommes. Avec la haine, irréversible, vient la volonté de vengeance. [...]"

La pollution sonore et un voisin incommodant qui rend tout bruit maléfique peuvent-ils suffire à vous faire perdre toute empathie ? Pour notre professeur, aucun doute :

"Quand le bruit envahit notre maison, notre paix, il agit comme un voleur qui nous vole et nous viole, sans pitié. On nous prend nos biens les plus précieux : notre paix et notre raison."

Patrícia MELO

 

GOG MAGOG

CÉCIL ET LES OBJETS CASSÉS

Non mais je crois qu'on peut le dire, je suis fan de l'univers d'Élodie Shanta, autant graphique que mental, et pourtant, j'en suis parfaitement consciente, ça ne paie pas de mine comme ça à première vue. Déjà séduite par son album Résine, davantage axé ado/adulte, je savais que je m'embarquais ici dans une histoire 100% jeunesse, mais j'étais irrésistiblement attirée.

Tout, dès les premières pages, dès la présentation des personnages même, est très engageant et amusant. On sait qu'on va passer un bon moment de lecture, simple mais savoureux. Rien de plus efficace que la simplicité.

L'histoire en quelques mots : Cécil est une petite grenouille qui tient une boutique d'herboristerie dans une bourgade paisible. Un jour, une cliente de passage, une rate un peu revêche, laisse tomber derrière elle un mystérieux plan avec une liste d'objets et d'ingrédients.

SWAN SONG

  

                                                                                     (édition française en deux tomes)

Un énième récit post-apo ? Oui, mais c'est chez Monsieur Toussaint Louverture, l'éditeur qui a souvent le nez pour les vieilleries culte inédites dans notre coin du globe, qui rafraîchissent et bousculent le paysage des parutions un peu lisses et uniformes des dernières années dans le domaine de l'imaginaire. J'ai lu la VO, mais j'ai rajouté à droite ci-dessus l'édition française dont les couvertures vous seront peut-être familières.

Robert McCAMMON

 

SWAN SONG

LA RECETTE MAGIQUE DE TANTE PALMA

traduit du portugais (Brésil) par Daniel Matias

Au début, je pensais m'embarquer dans une histoire de cuisine, tout ce que j'aime, avec, à l'honneur, des recettes familiales qui se transmettent de génération en génération, le tout dans un mood un peu cozy/feel-good. Rien à voir. Zéro recette. Bon, il y a quelques plats et mets typiques ici et là, il faut bien que les personnages de ce roman se nourrissent^^, et cette plongée dans la culture gastronomique brésilienne dans ces occasions est toujours bonne à prendre, mais c'est loin d'être le sujet principal. 

En réalité, on embarque ici dans une histoire de famille, du type saga, mais en moins dramatique et qui tient sur moins de 450 pages. Normalement les histoires de famille, ce n'est pas trop ce que je préfère, mais son originalité, c'est qu'elle gravite autour d'un riz très spécial. 

Francisco AZEVEDO

 

LA RECETTE MAGIQUE DE TANTE PALMA

DRAME DE PIQUE

Quel plaisir de retrouver la brigade des "Poulets grillés" que je suis depuis leur tout début ! Et ce, malgré des intrigues pas forcément wahou ou moins convaincantes sur les derniers tomes. C'est une série dont je guette la suite chaque année, principalement pour ses personnages hauts en couleur et attachants, leur synergie d'équipe, les dialogues, le sens de la formule et de la répartie de l'auteure, Sophie Hénaff, le cocasse de situation, un humour auquel j'adhère bien, et si l'enquête est tenue et cohérente, c'est encore mieux.

C'était le cas ici. Nous sommes en 2022 et notre brigade atypique, toujours au placard, "suit avec attention le phénomène des "piqûres en soirée" qui se propage sur tout le territoire. Jusqu'à ce que trois femmes s'effondrent, empoisonnées, devant les Galeries Lafayette... Un indice rappelle une affaire des années 1990, celle d'un serial killer qui vient d'être libéré..."

LES CONTEMPLÉES

 

Ce livre est le récit du séjour de l'auteure, Pauline Hillier, à la Manouba, la prison pour femmes de Tunis. Elle y a été incarcérée suite à une manifestation pour la libération d'une militante tunisienne. Je ne m'y serais peut-être pas arrêtée si je n'avais repéré chez Keisha ces phrases qui m'ont saisie d'emblée :

"D'une bande de tueuses, de voleuses et de petites délinquantes, j'ai reçu la plus magistrale des leçons d'humanité. Moi qui venais en féministe expérimentée (je le croyais), j'ai découvert là-bas ce que la violence patriarcale pouvait produire de plus abjecte, de plus sournois et de plus sombre."

Au départ, je craignais un peu la "petite française middle-class, pleine de bonnes intentions et croyant tout savoir", le personnage horripilant qui allait en faire des caisses et autour de qui tout tournerait. Les premières pages, c'était comme je le pressentais. Elle débarque, elle s'offusque, elle trouve tout horrible. Et ça l'est. Car elle n'est pas venue en touriste et le système carcéral tunisien ne l'a pas été épargnée, loin de là.

Pauline HILLIER

 

LES CONTEMPLÉES

DARWIN'S INCIDENT - TOME 1

Ça faisait un moment que je croisais ce titre au rayon manga en librairie, sans être particulièrement attirée. Côté animaux, étrangement, les chimpanzés ou autres primates sont parmi ceux qui me fascinent le moins. L'idée d'une intrigue autour d'un hybride mi-humain mi-chimpanzé, le "humanzee", n'éveillait pas plus ma curiosité que ça. J'avais une vague idée du genre d'histoire et des thèmes qui pouvaient être explorés (une sorte de Tarzan en ville, adaptabilité ou non dans la société humaine, etc), et ça me suffisait.

J'ai fini par me laisser tenter au détour d'une bibliothèque quand j'ai découvert que ce manga était en lice pour le Prix Asie de la Critique ACBD (Association des Critiques et journalistes de Bande Dessinée) qui lui a finalement été décerné le mois dernier. Ce prix distingue une bande dessinée asiatique remarquable parue en français entre juillet de l'année précédente et juin de l'année en cours. Qu'un tel prix soit attribué à ce manga parmi tant d'autres, voilà qui m'intriguait !

UMEZAWA Shun

 

DARWIN'S INCIDENT - 1

DARWIN'S INCIDENT - 2 ET 3

DARWIN'S INCIDENT - 4

IN

IN

( AU-DEDANS* )

Une trouvaille qui m'a mise en joie quand je l'ai repérée au rayon BD en anglais de ma bibliothèque. 

Will McPhail, un auteur inconnu de mes services, certes, mais un album de belle taille, une couverture intrigante, un titre qui invite à l'exploration... Un coup d'oeil rapide à la quatrième de couv et c'était emballé/pesé/emprunté.

J'ai bien aimé le thème de ce roman graphique tel que je l'avais compris en feuilletant rapidement l'album et à la lecture rapide du résumé.

Nick est un jeune illustrateur dont le quotidien est plutôt banal et routinier. Quelques projets personnels. Un travail alimentaire au sein d'une agence de publicité. Une mère, une soeur, qu'il voit de temps à autre. Des voisins qu'il croise, ou non. Des poses dans des cafés et bars du quartier. De brefs échanges et menus propos qui vont avec. Et justement, ce qui le contrarie de plus en plus vivement, c'est l'absence d'interaction humaine plus consistante, que ce soit avec la barista au coin de sa rue, les membres de sa famille, la vieille voisine, le plombier...

Will McPHAIL

 

IN

LE DERNIER DES SIENS

LE DERNIER DES SIENS

"1835. Gus, un jeune scientifique, est envoyé par le musée d'Histoire naturelle de Lille pour étudier la faune du nord de l'Europe. Lors d'une traversée, il assiste au massacre d'une colonie de grands pingouins et sauve l'un d'eux. Il le ramène chez lui aux Orcades et le nomme Prosp. Sans le savoir, Gus vient de récupérer le dernier spécimen sur Terre de l'espèce."

Ce récit fictif et romancé de l'apprivoisement réciproque entre un homme et un grand pingouin m'a franchement bouleversée. J'ai adoré !

C'était déjà bien parti pour moi qui résiste aussi mal aux pingouins qu'aux chats (et aux ours) en couverture, mais je ne m'attendais pas à être aussi prise au coeur par ce récit qui sonnait si vrai et d'autant plus tragique que les grands pingouins ont vraiment disparu.

Sibylle GRIMBERT

 

LE DERNIER DES SIENS

JOURNAL INQUIET D'ISTANBUL - TOME 1

JOURNAL INQUIET D'ISTANBUL - 1

traduit du turc par Didier Pasamonik

Une BD turque ? Voilà une opportunité que je ne pouvais pas rater ! S'agissant du premier volet d'une trilogie, j'aurais préféré patienter un peu pour ne pas vivre la frustration de l'attente de la suite, mais j'ai fini par céder à la curiosité face aux nombreux retours enthousiastes, chez Violette par exemple.

Dans cet album, l'auteur, Ersin Karabulut, raconte son histoire : "son parcours des banlieues déshéritées d'Istanbul aux sommets de l'édition et de la presse satirique ; comment il vécut, parfois en première ligne, les bouleversements et l'agitation politique de son pays, une Turquie transitant lentement d'une démocratie à un régime autoritaire."

Ersin KARABULUT

 

JOURNAL INQUIET D'ISTANBUL - TOME 1