traduit du thaï par Kong Rithdee
non (encore ?) traduit en français
Autrice thaïlandaise repérée chez Sunalee lors du lancement du challenge Littératures d'Asie du Sud-Est l'année dernière, j'ai tout de suite été intriguée par les titres et couvertures de ses romans : Memories of the Memories of the Black Rose Cat et celui-ci. Sans parler de son nom fascinant, Veeraporn Nitiprapha. Le rendez-vous d'aujourd'hui autour des littératures de l'Asie du Sud-Est était l'occasion idéale pour la découvrir.
Ce roman est décrit par l'autrice elle-même comme une romance mélodramatique, mais c'est plus du niveau d'un Romeo et Juliette, dans le sens, c'est plus Shakespearien, que feel good. Ooh la oui, on est très loin de la bluette.
Je ne me suis d'ailleurs pas doutée au début que l'intrigue partait dans cette direction thématique. On suit, pendant plusieurs chapitres, l'enfance des protagonistes, déjà marquée par le drame, certes, mais qui ne laisse rien présager de ce qui va suivre. Au centre de l'histoire, Chareeya, très fusionnelle avec sa soeur aînée Chalika, et Pran, un orphelin qui va intégrer leur famille. Ils grandissent, chacun essayant de trouver son chemin de vie, tout en restant, bon gré, mal gré, liés par le destin.
J'ai été un peu décontenancée par l'intrigue au fur et à mesure qu'elle évoluait. Il y avait quelques moments lumineux, chatoyants, et des situations assez drôles, souvent par le biais de personnages secondaires hauts en couleur, mais elle était traversée tout le long par une sorte de spleen lancinant. Il faut dire qu'on a affaire à des personnages principaux un peu paumés dans leur vie, pas franchement attachants, que j'ai regardés se mouvoir avec, non pas un ennui franc, mais une certaine indifférence.
"They had grown up, yes, but look at what they had become. They were eternal orphans : lost, isolated, estranged, different, living in the solitude of their own worlds, pursuing their own paths, and too desolate and lonely to be healed as they strayed into the black voids inside their hearts that could never be filled."
J'ai été en revanche sous le charme de l'écriture vivace et sensible de l'autrice (ou de sa traduction admirable). Il y a une certaine poésie entre les lignes et c'est assez littéraire tout en étant très accessible. Ça m'a fait penser à une oeuvre que j'aurais très bien pu trouver à mon programme universitaire. Un peu perchée, pas un plaisir immédiat à la lecture car c'est finalement très sensoriel, il y a plein de symbolismes, d'imageries, d'onirisme, avec une ombre de fantastique, et pas vraiment d'action, mais en creusant par le biais d'analyses fines et poussées, on pourrait sûrement en faire une pépite.
Contre toute attente, j'ai beaucoup aimé la fin qui, pour moi, était le climax du livre. Un très beau final, étrangement triste et touchant, qui serre le coeur et la gorge, comme un blues. Il est beaucoup question de musique dans ce roman (et aussi de nourriture, ça, c'est le bonus ++ du roman^^), majoritairement des classiques et du rock, mais je trouve que ce qui correspond le mieux à l'esprit de ce livre, c'est le blues.
Ce n'était pas la thématique idéale pour découvrir cette autrice me concernant, quoiqu'en termes de romance, c'était plutôt sophistiqué, mais il y avait assez d'éléments pour me convaincre de ne pas en rester là avec elle. Je me risquerais bien dans son autre roman, Memories of the Memories of the Black Rose Cat, qui m'a l'air très différent thématiquement, plus terre à terre. Peut-être lors d'un rendez-vous Asie du Sud-Est 2026 ?^^
LC avec Sunalee.
Prochain rendez-vous le 11 octobre.
L'autrice
Veeraporn Nitiprapha, née en 1962 à Bangkok, est une écrivaine thaïlandaise. Ses romans se vendent à des centaines de milliers d'exemplaires, fait rare dans un pays peu porté sur la lecture. C'est la première femme à remporter deux fois le prix des écrivains de l'Asie du Sud-Est (S.E.A Writer Award), l'équivalent du prix Goncourt en Asie du Sud-Est.
Bon, pas traduit, ça pourrait à la limite aller mais guère trouvable, PAL tout ça, et surtout tu n'es pas enthousiaste;..
RépondreSupprimerCe ne sont pas mes thématiques de prédilection, c'est sûr, mais j'ai apprécié l'écriture de l'autrice qui, pour moi, vaut le détour.
SupprimerEt mince, pas encore traduit en français ! Tu m'as bien donné envie pourtant de découvrir ce titre, tortueux à souhait, visiblement !
RépondreSupprimerJ'espère qu'elle sera traduite en français prochainement. C'est une voix vraiment originale que je n'aurais pas imaginée côté littérature thaïlandaise.
SupprimerAh, vos avis se rejoignent et diffèrent à la fois, c'est intéressant ! Je n'ai pas très envie de spleen et de blues ces temps-ci, mais pourquoi pas plus tard. La musicalité du texte et les références musicales me tentent pas mal.
RépondreSupprimerOui, avec Sunalee, on se rejoint pas mal sur le ressenti global, elle a été peut-être plus sensible que moi à l'histoire, mais on est d'accord sur la qualité de l'écriture.
SupprimerLe titre est en effet assez déconcertant et très intrigant. Je ne pense pas que mon niveau d'anglais me permette de pouvoir lire ce titre, mais peut-être un jour s'il est traduit en français.
RépondreSupprimerIl y a bien un éditeur français qui va s'intéresser à cette autrice quand même ! Je l'espère.:)
SupprimerEt cette auteure a vraiment de droles de titres....en tout cas oui cela semble vraiment bon....;)
RépondreSupprimerLes titres en disent long sur le fait qu'on n'a pas affaire à une autrice banale, c'est sûr.:)
SupprimerCe roman semble un peu trop mélancolique pour moi et je ne suis pas fan du côté onirique.
RépondreSupprimerPossible que tu n'y trouves pas ton compte à ce moment-là.
SupprimerJe suis sous le charme de la couverture et la plume semble très belle. Le côté spleen me fait un peu peur mais tu as titillé ma curiosité...
RépondreSupprimerAh cette couverture a toute sa place dans ta superbe bibliothèque de beaux livres.:)
Supprimerpas sûre d'apprécier... ai-je déjà lu thaïlandais? j'en doute.
RépondreSupprimerIl ne me semble pas encore en avoir vu par chez toi en effet.:)
SupprimerUne couverture très très spéciale et très chargée !
RépondreSupprimerJe lui trouve un certain charme.:)
SupprimerIl me faut du plus terre à terre pour lire en anglais... là, je relève "symbolisme, onirisme" dans ton commentaire...
RépondreSupprimerSon autre roman me semble davantage terre à terre. Je le confirmerai à sa lecture.:)
SupprimerJ'attendrai ton avis sur son autre titre pour me lancer ;-) Comme Kathel, les mots symbolisme et onirisme ont stoppé l'enthousiasme provoqué par le titre.
RépondreSupprimerSunalee l'a lu et commenté l'année dernière si tu veux d'ores et déjà te faire une idée. J'ai l'impression qu'en termes d'écriture, de style et d'ambiance, on retrouve ce qui semble être la signature ou la patte de l'autrice, mais les thèmes me parlent davantage.
SupprimerJe n'ai pas beaucoup parlé de l'aspect romance dans mon billet, et c'est vrai que c'est un point important du roman. Tu n'as pas autant accroché que moi, mais je suis contente que tu aies quand même aimé ce roman très particulier. Merci pour la lecture commune !
RépondreSupprimerAvec plaisir et merci à toi de m'avoir fait découvrir cette autrice ! C'était une occasion à ne pas rater et je ne regrette vraiment pas ce dépaysement culturel.:) Ce n'est pas tous les jours qu'on a la possibilité de pouvoir lire une autrice thaïlandaise, à succès qui plus est. C'était intéressant de voir le genre d'histoires et d'univers qui pouvaient toucher les lecteurs de ce pays.
SupprimerTu as apprécié l'écriture et en plus tu l'as lu en anglais, c'est déjà super ! Je ne crois pas que même traduit en français je me serais jetée dessus mais je ne dis jamais non. Mais c'est une autrice inconnue dans mes médiathèques, même celle de la grande ville...et apparemment sur les sites de vente en ligne il n'y a que les versions en anglais de deux de ses romans dont celui-ci...
RépondreSupprimerOui, elle n'est pas du tout traduite en français, mais ça viendra peut-être un jour.:) Je pense sincèrement qu'elle a toutes ses chances de trouver son public en France.
Supprimerje viens de lire le billet de Sunalee puis le tien. J'avoue que j'hésitais plus en lisant le billet de Sunalee que le tien, amusant non ? je pense que j'ai retrouvé dans ton billet ce que je vois dans les séries thaï du coup je comprends mieux ce foisonnement donc pourquoi pas ?
RépondreSupprimerFigure-toi qu'il semblerait que le succès de ce livre en Thaïlande soit dû, entre autres, au fait qu'il rappelle à ses lecteurs l'esprit des séries thaï justement. Je n'en ai jamais vu, mais en lisant ce livre, j'ai cru en percevoir l'essence.^^ Très curieuse de ton avis si tu le lis !
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