THE SLAP
( LA GIFLE )
Un barbecue familial, quelques amis et collègues dans le lot. Un après-midi banal où se profilent pourtant déjà quelques tensions. Rien d'alarmant. Les rapports humains ordinaires avec leur lot de convivialité et de mesquineries. Et puis soudain, la gifle ! Qu'un petit garçon pénible et mal élevé reçoit d'un adulte qui n'est pas son père. Choc, consternation, stupeur et tremblements ! L'événement n'en restera pas là, et c'est à travers le point de vue de huit témoins que nous allons suivre le dénouement de cette affaire.
Enfin, pas très exactement, à ma petite déception. Car si effectivement l'intrigue pivote autour de cet événement qui ne laissera aucun des convives indifférents, et que les réactions les plus diverses y sont décrites, il n'apparaît finalement que comme une parenthèse dans le flot d'événements qui suit. Car la vraie gifle, de mon point de vue, c'est celle qui réveille chacun des personnages à la réalité de sa vie, à l'évolution de son rapport à l'autre, à sa place dans la société, le mettant face à ses démons, ses désirs, ses rêves, ses échecs et le choc de la réalisation.
C'est un récit assez étrange du coup qui se déroule sous nos yeux. Lent, presque contemplatif, plein de réflexions personnelles, de remises en question sur de tout autre événement que cette gifle. Sans m'y ennuyer véritablement, je n'ai pas été particulièrement emballée par la vie de chacun. Je me sentais assez détachée tout le long, comme indifférente à leur sort, bien que par moment je m'identifiais à leurs pensées.
J'avoue que les introspections ne m'ont jamais trop passionnée dans les récits, surtout sur des sujets aussi classiques et pesants que l'adultère, la crise de quarantaine, les amitiés et les amours fragiles, l'homosexualité adolescente, et j'en passe. On y retrouve aussi la couguar type et la jeune ado éprise d'un quarantenaire... Des sujets de société de plus en plus récurrents à en devenir clichés. Rien d'épatant. Terrain connu. De l'évidence. Pas de révélation.
Ce n'est que lorsqu'on en revenait à l'enfant, à cet événement, et à l'affaire en cours, que je sentais mon intérêt se raviver véritablement. Le reste me semblait juste longuet, plein de détails insignifiants sur lesquels l'auteur, à mon grand dam, semblait prendre grand plaisir à s'étendre (perso, j'enlevais un bon tiers du livre !). Cela dit, je continuais à lire, comme bercée par le rythme lent et hypnotique imposé par l'auteur, mais sans passion donc.
J'ai beaucoup aimé suivre les réactions autour de cette gifle. J'avais moi-même mon opinion bien affirmée sur le sujet, dans ce contexte, bouillonnant en moi-même de l'irresponsabilité des parents envers leur enfant. J'aime ce genre de livre qui secoue, dérange, sur des sujets aussi sensibles. Ça m'a un peu rappelé Le dîner de Herman Koch pour les aspects moraux.
J'ai aimé également ce plongeon dans la communauté grecque australienne, largement représentée ici, avec des personnages hauts en couleur, le père et la mère d'Hector en particulier.
En fait, ce roman est une grande fresque sociale qui dresse un portrait vivant et réaliste de la société australienne de nos jours, et dont la gifle n'est qu'un prétexte pour la dessiner. L'écart des générations. Les nouvelles valeurs d'une société. Les rapports entre minorités et australiens pur souche aussi. Tout cet aspect sociologique valait le détour.
Un roman qui avait attiré mon attention il y a un moment déjà alors que je souhaitais élargir mes lectures sur la culture grecque. Le fait que l'auteur, Christos Tsiolkas, est australien d'origine grecque était un bonus plus puisque mes découvertes au rayon littérature australienne sont assez restreintes. J'ai tardé à m'y plonger cela dit, d'autres priorités noyant petit à petit ce livre dans ma LAL, mais l'annonce soudaine de la diffusion de l'adaptation en série de ce livre sur Arte l'a fait passer en top priorité PAL.
Pas un coup de coeur comme je le pressentais dès le départ au vu du thème, mais tout de même une plongée instructive dans la société australienne de nos jours, avec un focus intéressant sur la communauté grecque qui y semble bien implantée.
Intègre le
Pas lu, ni Le diner d'ailleurs donc pas de choc ici même. Bon, je peux passer, alors?
RépondreSupprimerPas trop l'impression que tu t'aventures beaucoup dans ce genre de lectures (encore que ça se passerait aux Etats-Unis, peut-être que...^^). Si tu veux passer, passe, je ne t'en voudrai pas.;)
Supprimerà lire sans urgence donc
RépondreSupprimerOui... à moins d'avoir une certaine curiosité pour la littérature et la société australiennes, et un poil d'intérêt pour la culture grecque.:)
SupprimerJ'avais beaucoup aimé. Il y a un coté cru, dérangeant, qui montre la face obscure d'une société australienne multi-ethnique et beaucoup plus complexe qu'il n'y paraît. Bref, c'est du tout bon pour moi.
RépondreSupprimerC'est clair que c'est un roman très intéressant pour cet aspect-là. C'est ce qui m'a véritablement plu. Après, dans l'écriture et le style, j'ai trouvé l'auteur quand même très pesant dans les détails. Pas sûre par exemple que je me précipiterais vers un autre de ses romans.
SupprimerLa construction autour d'une gifle est attirante,ainsi que cette communauté, mais peut-être que ce livre peut attendre ... Bon dimanche ;-)
RépondreSupprimerOui, ça dépend de chaque lecteur, de l'envie du moment, de l'humeur... comme pour tous livres...:) Bon début de semaine.
SupprimerCa peut être intéressant comme histoire de démarrer par une gifle et de voir comment chacun réagit. En tout cas il m'intéresse un peu plus que Le diner.
RépondreSupprimerLe dîner était plutôt intéressant aussi. Il secoue/dérange plus disons. Ici, le récit autour de la gifle est bien mené avec les différentes réactions exposées, mais au final, c'est loin d'être la thématique principale et on est plus dans le roman de société, avec un focus sur la vie privée de différents personnages, leurs pensées, questionnements, illusions, désillusions et problèmes divers...:)
Supprimerah flûte, je l'avais noté car le sujet me tentait vraiment... ça m'est arrivé souvent de me retenir de ne justement pas gifler un ou une sale gosse insolent...
RépondreSupprimerAlors lis-le, tu ne seras pas déçue par ce sujet qui, même s'il n'occupe pas tout le récit, s'étale sur une bonne partie du livre.
SupprimerEt ton commentaire me rassure quelque part car on a tendance à croire que seuls les personnes n'ayant pas d'enfants ont ce type de discours.:)
Mouais, pas trop envie. Ton billet me rappelle les avis publiés lors de la sortie du livre.... Plutôt mitigés, tous ou presque évoquaient la lenteur...
RépondreSupprimerJ'ai vu le 1er épisode de la série adaptée sur Arte en Replay ce week-end, hé bien c'est aussi lent que le roman en fait.^^ Il faut croire que nous sommes vraiment speed à notre époque, nous n'aimons plus les récits qui prennent le temps de se dérouler.^^
SupprimerLe seul intérêt, c'est de le lire en anglais. (J'exagère à peine.)
RépondreSupprimerPour moi, pas à ce point tout de même.:-) Si le livre m'était tombé des mains en cours de lecture, je n'aurais pas insisté. Mes PAL et LAL françaises et VO sont assez allongées pour que je n'hésite pas à passer à autre chose quand je m'ennuie vraiment dans un livre.;) Le débat soulevé autour de la gifle était quand même assez prenant, par contre on est d'accord, ce n'est pas le roman du siècle.^_^
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