THE PLIGHT HOUSE
( LA MAISON DES ÉPREUVES )
traduit de l'anglais (Canada) par Claro
Repéré chez Ingannmic, j'ai assez rapidement pressenti que ce livre était fait pour moi malgré un bref résumé du contexte de l'histoire qui m'avait laissée sceptique au départ. Je lui écrivais d'ailleurs :
"Les premières lignes ont failli me laisser penser que ce livre était très loin des histoires susceptibles de me parler (suicide d'une amie d'enfance, etc - bonjour glauque, haha), et puis au fur et à mesure que je te lisais, il devenait évident que ce livre avait tout pour me plaire ! J'adore tout ce qui est curieux ou original, que ce soit sur le fond ou la forme, et puis cette histoire de lecteur qui est également héros d'un jeu de rôle, c'est franchement intrigant ! Bon, je m'en vais chercher ça !"
Ce que je n'ai pas tardé à faire d'ailleurs, mon attrait pour l'original et le non-conventionnel étant diablement fort. Las ! Le glauque a pris le dessus et ne m'a pas laissé le loisir de véritablement apprécier ni le fond ni la forme au final.
Mon avis Goodreads :
"Bon, je ne sais pas trop comment noter ce livre car je ne suis pas sûre d'avoir compris comment le lire. Une chose est sûre. Je n'ai pas été emballée. Trop glauque... Trop... pas ma tasse de thé. "C'est particulier" disais-je au début. "C'est quand même bizarre", continuais-je par la suite. Peut-être faut-il avoir des affinités avec le morbide pour pleinement apprécier ce texte ?
Une autre chose est sûre. C'est un livre hautement original."
Et je rajouterais, "mais peut-être pas à la portée de tous, même quand on aime l'original."
Et je rajouterais, "mais peut-être pas à la portée de tous, même quand on aime l'original."
La présentation de l'éditeur pour situer le contexte de ce récit :
"Après le suicide de son amie d'enfance, un homme entreprend de poursuivre le carnet dans lequel ils avaient ensemble construit un monde imaginaire et terrible. À la fois lettre d'amour, tentative de rédemption et manuel de survie à nos pulsions autodestructrices, La Maison des Épreuves est un rêve fiévreux à ranger aux côtés de La Foire aux atrocités de J.G. Ballard et de La Maison des feuilles de Mark Z. Danielewski."
Un des intérêts de ce roman est son originalité narrative qui entraîne le lecteur dans des questions à choix multiples et le plonge dans un état quasi hypnotique en l'enjoignant à explorer des "cauchemars", comme pour exorciser ses peurs, ou des situations imaginaires parfois à dimension philosophique sur lesquelles il est amené à réfléchir. Ceci nous donne l'impression de participer à un jeu perturbant, sans règles clairement définies, et dont l'enjeu est tout aussi énigmatique car on en perçoit, comme en sourdine, la dimension tragique qui concerne une tierce personne qui n'est plus, et le cri d'amour, de détresse et de regret de celui qui l'a composé.
Je n'ai pas réussi à me connecter à cet univers assez singulier qui n'avait aucune résonance en moi. Je suis restée très extérieure tout le long, à de rares moments près. Je n'ai même pas eu le plaisir de vraiment "jouer" le jeu. Tout cela ne me concernait pas. Ça avait du coup quelque chose d'un peu frustrant.
Je me suis demandée en quoi ce livre aurait pu préserver la vie de Fiona ? Parce qu'il aurait repoussé son envie de suicide en l'occupant intellectuellement, de question en question dont la réponse est à développer, ou en enchaînant des mises en situation élaborées pour stimuler l'imaginaire ?
Je suis peut-être beaucoup plus terre-à-terre que je ne le pensais.:-)
À noter que ce livre a trouvé son public côté anglophone. Je suis une des rares voix dissonantes dans le lot, et encore, je ne dis pas que c'est un livre raté, mais juste que moi, je ne suis pas rentrée dans ce délire (pour une fois). Probable que je ne suis pas perméable aux pensées sombres, ou sensible à ce type de détresse humaine. Ça relève presque de la psychanalyse pour moi.
L'auteur
Jason Hrivnak est né en 1973 à Toronto. Titulaire d'un diplôme en littérature, il travaille dans le monde de l'édition canadienne. La Maison des Épreuves est son premier roman. Son travail d'écriture a été publié dans diverses revues littéraires aux États-Unis et au Japon.
J'ai lu des billets plus conquis, et il me semblait bien que la mayo n'avait pas pris chez toi. Bon, faut voir, mais c'est le genre de livre à tenter (je suis curieuse) mais en bibli. Prudence.
RépondreSupprimer(quel éditeur?)
Ah oui, à tenter ne serait-ce que par curiosité, après, ça passe ou ça casse.;-) J'ai relu quelques avis hier pour voir où on en était et il y a quand même une majorité de lecteurs conquis.
SupprimerC'est aux éditions de l'Ogre. Une maison d'édition à surveiller de près. Ils sortent totalement des sentiers battus.;-)
Je n'aime pas le morbide, je n'essayerai même pas, un de moins à noter, ouf ! ;-)
RépondreSupprimer:-) L'éditeur y voit tout de même un roman lumineux, plein de vie. Tout dépend, je pense, de ton angle d'approche, ou de ta capacité à voir plus loin que le texte brut.
SupprimerEncore un qui m'a l'air bien original, mais un peu complexe, non ? Je suis assez tentée, notamment si tu dis que "Ça relève presque de la psychanalyse", parce que j'adore tout ce qui tourne autour de la psychanalyse. Mais je vais faire comme Keisha : essayer de le dénicher en bibliothèque !
RépondreSupprimerDisons surtout que c'est assez expérimental. En tout cas, c'est une expérience de lecture assez unique.:-)
SupprimerHmmm... Quand je parle de "psychanalyse", en fait, il n'y a pas d'analyse du subconscient ou autres, avec interprétations à la clé, en revanche, les questions posées et les mises en situation m'ont fait penser au genre d'exercices auxquels on pourrait être confrontés pour explorer ses souvenirs et son subconscient (ceci se rapporterait donc spécifiquement aux protagonistes), ou son imaginaire (ceci pour le lecteur extérieur à leur histoire ou à un vécu similaire). Et replacé dans le contexte du roman, ce travail du narrateur m'a fait penser à une tentative de thérapie personnelle. D'où cette notion de psychanalyse que j'évoque.
Une des difficultés de lecture d'ailleurs (me concernant en tout cas), c'était de dissocier, ou au contraire justement, d'associer, l'histoire, le vécu et l'expérience des deux protagonistes, et la mienne.
Je serais bien curieuse de ton avis sur ce livre ! :-)
Ah, je suis désolée que tu n'aies pas accroché. Mais je peux comprendre, comme je l’écrivais en réponse à ton commentaire sur mon billet... en fait pendant ma lecture, je crois que j'ai inconsciemment gardé à l'esprit en permanence le but de cette Maison des épreuves. Est-ce qu'elle aurait permis de sauver Fiona ? Difficile de le savoir, je crois que l'important c'est que le narrateur lui, y croit. Et croire que l'on peut redonner goût à la vie par imagination et la poésie, même si elle est peu morbide (ou très morbide), j'ai trouvé ça très beau !!
RépondreSupprimerAh ne sois pas désolée.;-) C'était une expérience de lecture à faire tout de même, et j'avais bien compris en te lisant que je prenais un risque en me lançant dans l'aventure vu le contexte de l'histoire mais j'étais très curieuse de ce roman assez unique en son genre. Je ne regrette pas la découverte. Ça n'a pas pris, c'est tout, mais c'est le risque de toute lecture.:-)
SupprimerJ'aime beaucoup ta perception de ce livre et effectivement, quand je le vois sous ton angle, je comprends mieux la dimension qui t'a charmée et touchée dans ce roman. Je viens de jeter un oeil sur le site de la maison d'édition (l'Ogre), et il y a une interview de l'auteur sur ce livre. Je ne sais pas si tu l'as lue. Je l'ai parcourue en diagonale et j'ai cru comprendre qu'au départ, il n'y avait pas l'introduction qui crée le contexte de l'histoire, mais juste les sections 1 à 3 sous des versions un peu différentes. Je trouve ça très intéressant le travail de réécriture et l'évolution de ce roman en y injectant un contexte qu'il n'avait pas en tête au départ, mais qui finalement se greffe de façon cohérente à l'ensemble.
Non, je n'ai pas vu cette interview mais je vais y jeter un œil !
SupprimerJe trouve qu'elle éclaire le roman de manière à le rendre encore plus intrigant et unique en son genre. En tout cas, quand je sens que j'ai eu du mal à cerner un roman ou l'ambition de l'auteur, je bénis ce genre d'interviews !
SupprimerJe ne connais pas, mais je pense que je peux passer...
RépondreSupprimerBon weekend.
Connaissant un peu mieux tes goûts depuis le temps, je pense que tu peux passer en effet.;-) Bon weekend !
SupprimerJe me rends compte que je n'ai jamais lu une traduction de Claro.
RépondreSupprimerIl est plutôt doué dans cette discipline. C'est le deuxième roman traduit de Claro que je lis, et dans un tout autre genre que le premier.
SupprimerJ'aime bien les voix dissonantes, surtout quand elle me permettent de ne pas augmenter ma pal^^
RépondreSupprimerDe toute façon je crois que même si tu avais adoré j'aurais fait l'impasse...
Ah mais ça se trouve, tu adorerais, toi !;-) En fait, quand les avis sont aussi divergents, je reste curieuse car je ne sais jamais de quel côté de la barrière je vais me trouver. Bon, tout dépend de la thématique aussi. Ici, c'était risqué mais je n'ai pas résisté à la tentation.:-)
SupprimerDis-toi au moins que ce n’est pas faute de lui avoir donné une chance à ce roman :P
RépondreSupprimerJe me demande jusqu’à quel point il trouverait une résonance en moi, y’a fort à parier que comme toi je ne connecterais pas et que je ne saurais pas apprécier le fond.
J’ai lu du Claro mais je ne crois pas avoir jamais croisé un ouvrage qu’il a traduit. Souvent il faut dire que, lorsque le roman est canadien anglais (surtout s'il est canadien anglais en fait), j’ai tendance à apprécier de le lire dans la langue originale.
(rien que mardi........ chut............ pfffffffffffffff mais je suppose que tes vacances arrivent bientôt et je me réjouis pour toi!) :-*
Bisousssss
Ah ça, j'aurai tenté !:-) Et je ne regrette pas parce que ça reste un OLNI qui est une expérience de lecture assez unique, rien que pour la forme, mais j'avoue que le fond m'a vraiment laissée perplexe, et je ne pourrais garantir que tu accrocherais (mais ce n'est pas impossible^^).
SupprimerJ'aurais bien aimé le lire en VO aussi mais j'aimais bien l'édition française, et quand j'ai vu que c'était Claro le traducteur, je me suis lancée sans hésiter. Je n'ai rien lu de lui en revanche. J'avoue que son univers me fait un peu peur.:-)
Oh oui oui, vacances demain, et pour un bon break ! Ça va être bien !^^ Bisoussss