LE CAS EDUARD EINSTEIN
Avant de lire ce roman, pour moi, Einstein (Albert), c'était "juste" (méga guillemets) un génie, un peu facétieux (cf sa célébrissime photo quand il tire la langue).
A travers ce livre, j'ai découvert un être humain plein de lourds secrets et de douleurs, avec qui la vie ne fut pas tendre. On le sait, il a dû fuir l'Allemagne nazie pour les États-Unis, mais ces derniers, loin d'être accueillants, n'ont pas facilité son intégration. L'époque était au racisme virulent, on se méfiait entre autres des Juifs, et par ailleurs, Einstein défendait la cause des Noirs et s'opposait à la ségrégation. Suspecté d'alliance communiste et d'espionnage, et ce, encore davantage pendant la guerre froide, puis accusé d'une certaine responsabilité dans la guerre du nucléaire, ses ennemis dans les hautes sphères de la politique et les médias ne le laissaient jamais vraiment tranquille.
A travers ce livre, j'ai découvert un être humain plein de lourds secrets et de douleurs, avec qui la vie ne fut pas tendre. On le sait, il a dû fuir l'Allemagne nazie pour les États-Unis, mais ces derniers, loin d'être accueillants, n'ont pas facilité son intégration. L'époque était au racisme virulent, on se méfiait entre autres des Juifs, et par ailleurs, Einstein défendait la cause des Noirs et s'opposait à la ségrégation. Suspecté d'alliance communiste et d'espionnage, et ce, encore davantage pendant la guerre froide, puis accusé d'une certaine responsabilité dans la guerre du nucléaire, ses ennemis dans les hautes sphères de la politique et les médias ne le laissaient jamais vraiment tranquille.
Et le comble du comble de la malédiction, c'est qu'il avait un fils brillant, Eduard, reconnu schizophrène à 20 ans, et interné jusqu'à la fin de sa vie.
C'est sur cette terrible réalité que se focalise ce roman dont le bandeau est assez émouvant car il présente une photo d'époque d'Einstein et de son fils, la dernière les réunissant avant son départ aux États-Unis, avec cette phrase qui sonne comme un coup de masse, le coup du sort, la fatalité, et qui résume le drame de toute une vie : "Les gens prétendent que je suis fou. Je suis le fils d'Einstein."
C'est sur cette terrible réalité que se focalise ce roman dont le bandeau est assez émouvant car il présente une photo d'époque d'Einstein et de son fils, la dernière les réunissant avant son départ aux États-Unis, avec cette phrase qui sonne comme un coup de masse, le coup du sort, la fatalité, et qui résume le drame de toute une vie : "Les gens prétendent que je suis fou. Je suis le fils d'Einstein."
Einstein lui-même disait : "Mon fils est le seul problème qui demeure sans solution."
Si d'emblée j'ai trouvé ce tragique destin fascinant et émouvant, éveillant ma curiosité sur cette facette de la vie d'Einstein, sur le sort de son fils et sur leurs relations, le récit en lui-même ne m'a étrangement pas convaincue, ni captivée, ni bouleversée.
J'ai ressenti une certaine distance tout le long. Certains événements, pensées et dialogues sonnaient inventés, reconstruits, imaginés, du coup je n'étais jamais certaine que les choses se soient réellement passées ainsi.
J'ai ressenti une certaine distance tout le long. Certains événements, pensées et dialogues sonnaient inventés, reconstruits, imaginés, du coup je n'étais jamais certaine que les choses se soient réellement passées ainsi.
Bien sûr, il s'agit là d'un roman, normal que l'auteur, Laurent Seksik, brode autour des faits et comble le reste au gré de sa fantaisie, mais même si des lettres d'origine alimentent le récit et qu'il s'appuie sur de nombreuses sources référencées en annexe, la voix de l'auteur s'entendait trop clairement dans sa façon de réinterpréter les événements, d'imaginer ce qui pouvait se dérouler dans la tête du père, du fils, et de la mère, et ça me perturbait. Peut-être sur le sujet aurais-je préféré un vrai documentaire.
Le style aussi, pourtant agréable, bien écrit, fluide, m'a distanciée des événements. Trois angles de vue sur la situation, celui de la mère, celui du père et celui du fils, "trois destins qui s'entrecroisent sur fond de tragédie du siècle et d'épopée d'un géant" mentionne la couverture, c'est tout à fait ça, c'était bien parti mais je n'ai presque pas ressenti d'empathie, toujours cette voix de l'auteur qui écrasait la singularité dramatique de la situation. Et malgré le croisement des récits, il y avait également quelque chose de trop linéaire, séquencé, un enchaînement des événements de manière chronologique et un peu froide, qui m'a tenue à distance.
La fin m'a tout de même plu, comme un peu d'émotion qui revenait.
L'auteur
Laurent Seksik est écrivain et médecin. Il est l'auteur de La légende des fils et des Derniers jours de Stefan Zweig, bestseller traduit dans quinze langues. Le cas Eduard Einstein est son sixième roman.
J'ai vu ton appel sur Faceb++k, comme quoi tu aurais un coeur de pierre? Mais on, mais non, et puis tu expliques fort bien ce qui n'a pas marché pour toi dans ce livre. Comme toi , quand il s'agit de personnages ou faits réels, je préfère une bonne non fiction (même ardue)
RépondreSupprimerSi je le vois, ce livre, je pourrai tenter..
Peut-être que c'est quand ça touche à l'intime, à la vie privée, que ça me dérange qu'on substitue des pensées et motivations aux personnages qui ont réellement existé. Enfin, des personnages relativement proches de nous dans le temps disons. Comme par exemple Diana, dont le film tout récent ne m'a pas du tout attiré. Par contre les personnages historiques comme ceux que Dumas a pu romancer, ça me perturbe moins, voire pas du tout.:-)
SupprimerSi ce livre t'intéresse, je te l'offre volontiers (j'ai de nouveau un problème de place chez moi ^^)
ah tiens, intéressant! Je n'en sais pas plus sur Einstein que toi avant :-)
RépondreSupprimerAh ça on en apprend beaucoup sur Einstein à travers ce livre, au-delà de E=mc2, c'est sûr.;-) Tout l'aspect "famille" déjà m'était totalement inconnu. Je croyais que c'était un vieux scientifique type célibataire endurci moi ! ^_^
SupprimerLe cœur de pierre, ça me connait, c'est ma spécialité^^ Je sais pas si on peut te ranger dans cette catégorie (ça m'étonnerait quand même) mais ce que je sais c'est que ce livre ne m'attire pas du tout.
RépondreSupprimerBen écoute, j'ai quand même l'impression, à travers tes lectures et billets, que tu es moins coeur de pierre que moi.^^ Tu es en tout cas plus sensible que moi à la poésie déjà. Et puis moi, d'office, je fuis les mots "doux", "touchant", "nature", ce qui ne semble pas être ton cas. Ceci dit, rien de tout cela ici, donc si le sujet à la base ne te parle pas, je ne saurais t'encourager à t'y risquer.:-)
SupprimerDommage pour la forme d'un fond manifestement intéressant ! (jolie phrase non ?!)
RépondreSupprimerLa forme n'est pas en cause si ce n'est qu'elle manquait peut-être un peu de vie, à mon goût... Enfin, surtout, elle m'a tenue à distance, mais cela reste discutable, beaucoup l'ont appréciée telle quelle. (Superbe phrase sinon ^_^)
SupprimerJe le note quand même ! Bonne fin de semaine.
RépondreSupprimerCurieuse de ton avis ! Bonne fin de semaine également.
SupprimerTu m'en avais déjà assez dit pour ne pas me donner plus envie. Et je partage assez ton sentiment.
RépondreSupprimerOui, c'est vrai qu'on en avait parlé aussi de celui-là. Je n'aime pas ne pas donner envie de découvrir un livre car ce qui ne me correspond pas correspond peut-être à un autre lecteur, mais quand je n'ai pas de révélation, difficile de faire l'enthousiaste.:-)
SupprimerBonjour A_girl, je suis entièrement d'accord avec tes réserves. C'est un livre très froid malgré ce qu'il raconte. http://dasola.canalblog.com/archives/2013/07/31/27744911.html Bonne journée.
RépondreSupprimerBonjour Dasola, je viens de lire ton avis bref mais très clair, c'est exactement ce que j'ai ressenti aussi ! Quelque part, ça me rassure. :-)
SupprimerBon week-end !