dimanche 15 septembre 2019

POP. 1280


POP. 1280

( POTTSVILLE, 1280 HABITANTS )

Lire ce roman, c'est comme s'embarquer confiant sur une barque, en s'imaginant une traversée relativement calme avec quelques petites surprises qu'on balaie du revers de la main en se disant, "in ze pocket, j'en ai vu d'autres", et une fois le top départ donné, on perd totalement le contrôle, on ne peut que se laisser emporter par le courant, en tentant éventuellement quelques coups de rames pour se stabiliser mais en vain. Le mieux, vraiment, c'est de se laisser porter sous peine de culbuter. Et au final, on en ressort tout échevelé, le coeur battant mais vraiment content de ce trajet mouvementé et secouant.

Un roman qui m'a totalement conquise ! C'est cru, c'est trash, c'est noir, ça décoiffe, autant au niveau des personnages, que des dialogues, réparties et situations, mais c'est aussi diablement cocasse, la hyène hilare était au rendez-vous !

Le début de la quatrième de couv résume le contexte à la perfection :
"Shérif de Pottsville, 1280 habitants, Texas, au début du vingtième siècle, Nick Corey mène une vie routinière pas trop fatigante dans la mesure où il évite de se mêler des affaires de ses administrés. Débonnaire, apparemment pas très malin, il se laisse même contester et humilier en public. [...]"

Oui, ce shérif pourrait vraiment passer pour l'idiot du village doublé triplé d'un couard et d'un paresseux qui passe plus de temps à manger, dormir et papillonner qu'à faire régner l'ordre dans sa bourgade... jusqu'à la menace de la perte du seul emploi qu'il pourrait occuper (et pour cause, de son point de vue, ça ne demande pas trop de compétences) suite aux prochaines élections. Et là, retournement de situation ! Notre shérif se révèle alors bien plus machiavélique, dangereux, cynique et peut-être plus malin qu'on ne le penserait.

Ah, ça, c'était un des sacrés points forts de cette intrigue, l'ambiguïté du caractère de ce shérif. On est tellement manipulé, tout comme les autres personnages, qu'on ne sait plus si on l'est vraiment, ni à quel point on pourrait l'être !

Ce Nick Corey, c'est le Keyser Sözé de Pottsville !
La fin est juste grandiose !

Mon avis Goodreads
Au tiers : "C'est complètement déjanté ce livre, mais déjanté à la mine de rien. J'adore !!"
La dernière page tournée : "Puissant ! Jubilatoire ! Excellentissime ! Ce roman est un pur régal de cynisme et d'humour noir. C'est barge et complètement tordu, je n'avais jamais rien lu de tel et j'en redemande !"

À noter que ce roman a été initialement traduit sous le titre 1275 âmes et qu'il a également été adapté au cinéma par Bertrand Tavernier sous le titre "Coup de torchon".

LC avec Jackie Brown, une idée lancée un peu avant l'été et qui m'a grandement motivée à enfin découvrir cet auteur dont l'univers me tentait et m'inquiétait à la fois. J'ai été tellement conquise qu'il me tarde de me plonger dans d'autres romans de cet auteur, dont Une femme d'enfer.

L'auteur
James Myers Thompson dit Jim Thompson, né à Anadarko dans l'Oklahoma en 1906 et décédé à Los Angeles en 1977, est un écrivain américain de roman noir, un nouvelliste et un scénariste de cinéma.

18 commentaires:

  1. Si c'est déjanté, ça ne me m'étonne pas qu'un réalisateur comme Blier l'ait adapté ! Je ne connais pas cet auteur mais je note.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ah, tu peux ! Ça ne pèsera pas plus lourd qu'un manga dans ta PAL et ça se dévore presque aussi vite.;)

      Supprimer
  2. Purée je craque! Il est dans la réserve de ma bibli number three!

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Alors, fonce, n'hésite pas ! Je suis convaincue que tu sauras apprécier.:)

      Supprimer
  3. J'aime bien être manipulée (par un auteur hein, sinon, vaut mieux pas !) Donc je note ! (Dis t-elle, profitant des dernières 10 mn qui lui reste avant de prendre le bus, puis le train, puis l'avion !)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oh wow, ça y est, l'heure du départ a sonné ? Bonnes vacances et profites-en bien, ça va être un chouette voyage !

      Supprimer
  4. Réponses
    1. Je l'avais bien pressenti mais j'ai eu quelques doutes quand même. Envolés dès la première page ! Je me suis régalée de bout en bout.:)

      Supprimer
  5. Oh ! Coup de torchon, j'ai adoré ce film ! Je ne savais pas que c'était adapté d'un roman américain. Qu'est-ce qu'on apprend comme choses sur les blogs !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oui, j'ai été très étonnée de découvrir cette adaptation. J'ai regardé quelques extraits sur Youtube et j'ai trouvé ça très futé de la part de Tavernier d'avoir transposé l'intrigue dans une petite ville coloniale d'Afrique de l'Ouest. J'ai bien retrouvé une certaine ambiance du livre.

      Supprimer
  6. Une femme d'enfer est excellent aussi. Tu sais à quel point j'adore Thompson ;)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oui, c'est chez toi que j'avais noté Une femme d'enfer d'ailleurs, la version illustrée par Thomas Ott (ouioui, j'ai un très bon suivi de ma LAL^^).

      Supprimer
  7. Ça y est, j'ai posté mon billet. J'ai beaucoup aimé, mais j'ai trouvé la fin trop simpliste.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ah oui ? Je file voir chez toi le pourquoi du comment !^^ J'ai vraiment adoré cette fin qui, je le conçois, peut laisser le lecteur perplexe, mais ça reste cohérent avec l'esprit de l'intrigue.

      Supprimer
  8. Il faut que je le relise dans sa nouvelle traduction, l'ancienne ne lui faisait pas honneur, paraît-il...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. C'est là où je vois vraiment l'avantage de lire dans la langue originale.:)

      Supprimer
  9. Au fait, j'ai vu une hyène en Afrique du Sud. Elle n'était pas hilare, mais à l'ombre en train d'allaiter ses quelques bébés !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ahaha, elle avait trop chaud et était crevée avec ses petits. Pas de bonnes conditions pour induire l'hilarité.;)

      Supprimer

Merci pour votre petit mot. Les commentaires sont modérés par défaut, mais j'y réponds toujours.