jeudi 29 septembre 2022

LE CHAT QUI NE POUVAIT PAS TOURNER


LE CHAT QUI NE POUVAIT PAS TOURNER

Un titre intrigant, voire incompréhensible, un chat dedans, une couverture plutôt originale (même si elle ne sera pas du goût de tous^^), forcément, il me fallait en savoir plus (on ne se refait pas...).

En feuilletant les premières pages, j'avais cru y déceler de l'humour comme j'aime. Hélas, cela se cantonnait principalement aux premières pages, car après on n'est plus dans cette ambiance. Ça reste léger, on ne bascule pas dans le thriller noir, mais c'est plus classique au niveau de l'écriture, et clairement pas dans la veine hyène hilare, type Poulets grillés, même s'il y a quelques petites pointes d'humour et quelques bons mots et bonnes trouvailles ici et là. On est dans la veine renard souriant, disons. 🦊

L'intrigue en elle-même est assez classique (enquête sur une série de meurtres de femmes, fausses pistes, rebondissements... Je passe sur les détails), avec tout de même un petit retournement de situation du type "inattendu" à la fin.
Le tout m'a semblé moyen crédible même si le développement et le dénouement de l'intrigue restent cohérents. Je n'ai pas été vraiment prise dans l'histoire, mais ça reste un polar de facture honnête.

L'enquête est menée par David Sterling, capitaine de police, la quarantaine. Il est célibataire, séducteur, et enchaîne les aventures. Il écoute du Gainsbourg, lit Kundera, Houellebecq... Un flic un peu bobo intello, quoi. Bon, pourquoi pas, ça change. Le hic, c'est qu'il sombre facilement dans l'alcool. Dommage, il était presque parfait.^^
C'est très personnel comme ressenti mais j'ai eu l'impression d'un fantasme d'auteure dans ce personnage, et étrangement, j'ai vraiment ressenti que c'était un roman "de fille", écrit par une femme, disons (ce qui est d'ailleurs le cas, mais c'est rarement aussi flagrant à la lecture). Ça manquait en tout cas un peu d'âpreté, c'était beaucoup trop intello et blabla par moment, et même quand les hommes jouaient au dur sous sa plume, ça ne sonnait pas très convaincant.

On passe beaucoup de temps avec le capitaine, il n'y a pas vraiment de vie de brigade avec les collègues, cet aspect est très en surface, et les histoires du capitaine, ce sont ses aventures passagères, ses problèmes de boisson, ses états d'âme, et même pas assez son chat !
D'ailleurs un des personnages le décrit ainsi et je n'aurais pas dit mieux :
"Tu n'es qu'un petit morveux à l'ego disproportionné qui emmerde son entourage avec ses états d'âme à la con !"

Côté style, même si c'est plutôt bien écrit, il y a une tendance à la (longue) description physique détaillée des personnages qui n'apporte rien de particulier, comme je n'ai jamais aimé :
'Ils montèrent et sonnèrent à la porte. Une femme d'une cinquantaine d'années - cheveux de jais tombant sur les épaules, yeux noirs en amande légèrement ridés sur les côtés et bouche charnue découvrant des dents blanches - finit par leur ouvrir."

Quant au chat du titre, il est quasi anecdotique. Il y en a bien un dans l'histoire, celui du capitaine, deux même, mais vraiment, ils ont à peine un rôle de figurant.
Le titre, qui prend tout son sens en cours d'intrigue, fait référence aux chats épileptiques qui, dans des cas très rares, juste après une crise, ne peuvent qu'avancer tout droit, sans pouvoir tourner, car leur champ visuel latéral disparaît (phénomène d'hémianopsie). 
J'aurais appris quelque chose !

Quelques extraits dont l'humour m'avait amusée :
"David Sterling, la quarantaine fatiguée, finit par s'extirper de son lit. [...] Le cheveu brun aussi dense qu'hirsute, les yeux bleu-gris effilés, à peine visibles tant les paupières étaient lourdes, la bouche mince qui semblait s'affaisser sous le poids des années et la barbe de trois jours qui commençait à le démanger... le portrait n'était pas très engageant. Par chance, lors d'un rendez-vous avec un cadavre, l'apparence importe peu."

"- J'ai commencé une recherche de la liste des noyades sur la capitale. Sur les trente-quatre trouvées, regarde les cas résolus et les affaires toujours en cours.
- OK ! Je m'y colle.
- Utilise de la bonne glu, on a le commissaire en embuscade."

L'auteure
Anne Dhoquois est journaliste indépendante depuis 25 ans. Elle a publié de nombreux ouvrages sur les quartiers, l'économie sociale et solidaire, l'engagement... Depuis 2017, elle codirige une entreprise spécialisée dans la création de jeux de société. Le Chat qui ne pouvait pas tourner est son premier roman et la première enquête de David Sterling du 3ème DPJ.

13 commentaires:

  1. Et bin euh...tu ne donnes pas vraiment envie...lol...le chat de ma mere etait epileptique....jusqu'a sa sterilisation....c'etait pas beau a voir....et apres une crise bien il dormait beaucoup.....;)

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    1. "Le chat qui dormait beaucoup", peut-être le deuxième volet de cette série, alors, haha !

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  2. Bon manifestement, rien de transcendant ni de super félins !!! je passe donc mon tour !

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    1. Ce n'est que mon avis. J'ai vu passer d'autres retours très enthousiastes. Et c'était même un coup de coeur de mon libraire.;)

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  3. Bon, je pense qu'il n'est pas nécessaire que je m'attarde sur ce livre...

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  4. Je passe tranquillement mon chemin, sans culpabilité aucune... :)

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    1. Ça devrait être notre attitude permanente, nos PAL s'en porteraient bien mieux !^^

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  5. Bon ben voila, un chat dans le tire ou la couverture n'est pas forcément signe de bon bouquin, et hop je passe.

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    1. Ben disons, surtout s'il ne fait pas vraiment partie de l'intrigue, autrement que métaphoriquement !^^

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  6. Intrigant ! Mais je ne suis pas sûre d'avoir envie de le lire :-). Remarque, c'était peut-être ton but, nous mettre en garde :-)

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    1. Du tout, je pars du principe que ce qui peut me déplaire dans un livre peut plaire à d'autres et inversement.;) Mon but, c'est juste d'exprimer au mieux mes ressentis de lecture. À chacun ensuite de se faire son propre avis.;)

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