LE SYNDROME DE LA CHIMÈRE
traduit du portugais (Brésil) par Maryvonne Lapouge-Pettorelli
Repéré chez Sandrine qui avertissait ainsi le lecteur : "Rationalistes de tout poil, quittez ici toute espérance : ce livre est complètement loufoque !"
Tout à fait le genre de mot qui m'attire tel un chat au doux son de ses croquettes ! Le loufoque, le délirant, le déjanté, le décalé, l'absurde, le fantaisiste, j'en raffole ! Et ici, j'ai été gâtée, il est vrai.^^
Sans préambule, on rentre dans un univers où les anomalies et les aberrations physiologiques sont tellement fréquentes qu'elles finissent par nous apparaître normales et l'on guette la suivante avec avidité et amusement, l'auteur, Max Mallmann, ne manquant pas d'imagination. Vito, le narrateur, a un serpent lové autour du coeur. Sa soeur est une ballerine de boîte à musique haute de deux centimètres. Son ami, Bruno, a un couvercle sur la tête et peut sortir son cerveau à sa guise pour arrêter de penser et simplement se divertir, devant la TV par exemple.
Lorsque Vito et Bruno décident d'ouvrir un café-librairie, La Chimère, ce dernier "devient vite le lieu de rendez-vous des tous les gens pittoresques de Porto Alegre. Théâtre d'événements surprenants, le café réunit des personnages plus fantaisistes les uns que les autres et riches d'une humanité attendrissante."
On y croisera Geraldo, à la peau perméable, ou encore Antonio dont le système nerveux fonctionne à l'électricité et qui doit régulièrement se faire des shoots d'électricité pour rester en vie. Cyan, elle, aime les livres au point de les dévorer littéralement. Elle doit de toute façon manger du papier, car tout son corps est en fibre de cellulose, et il lui faut, bien sûr, éviter tout contact avec les termites. J'ai bien aimé aussi le délire autour de Phalène, mais là je laisse la surprise à qui souhaiterait s'aventurer dans cette histoire rocambolesque.
J'ai pris beaucoup de plaisir à cette lecture jusqu'à la première moitié du livre, puis tout a basculé dans un délire un peu trop fantaisiste pour moi peut-être, et trop fantastique, ça très certainement, faisant intervenir les méchants de l'histoire, le Maître des Inclémences et ses sbires, à la recherche du père de Vito qui est en réalité... un mégasminthe (sorte de rat géant anthropophage...) ! Le tout était un peu trop capillotracté, caricatural et grotesque pour que j'adhère encore au délire qui était arrivé au stade champignons hallucinogènes.
Heureusement, à la fin, l'auteur retombe sur ses pattes. L'intrigue se conclut de façon satisfaisante, et même assez joliment. J'y ai retrouvé tout le charme du début (et de la bonne moitié du livre), mais le mal était fait, le traumatisme de la deuxième partie était encore là.^^
Je ne m'attendais pas à lire aussi délirant côté brésilien en tout cas, et ça, c'est un grand bonus plus.
Extraits
"Tout individu qui boit en société, ou, pour le dire avec davantage d'honnêteté, tout buveur invétéré qui n'aime pas picoler en solitaire et mène une vie sociale afin de pouvoir écluser en bonne compagnie, un jour s'avise, aux abords, je dirais, de la trentaine, avec une marge d'erreur de quatre ou cinq ans en plus ou en moins, qu'il serait plus astucieux d'être propriétaire d'un bar."
"Nous n'avions aucune idée de comment procéder au classement des livres. Le critère qui finit par l'emporter fut l'intuition." 😂
🦜Book Trip Brésilien => 1 point (128 pages)
Total à date => 31 points (séjour à São Luis)
L'auteur
Max Mallmann, né en 1968 à Porto Alegre et décédé en 2016 à Rio de Janeiro, était un romancier, nouvelliste et scénariste brésilien, spécialisé dans la fiction historique, la fantasy urbaine et le réalisme magique.
Oui oui oui, le barré c'est mon truc, mais là j'hésite...
RépondreSupprimerAaah merci, il me manquait le "barré" dans ma liste de qualificatifs au sens plus ou moins similaire.^^
SupprimerPeut-être un peu trop déjanté pour moi
RépondreSupprimerOui, on n'a pas le même seuil de tolérance au "déjanté, barré, délirant, loufoque, etc". Même moi qui adore vraiment ça, ici j'ai trouvé que ça allait un peu trop loin.:)
SupprimerContente de te l'avoir fait découvrir en tout cas, et qu'il t'ait un peu plus qu'à moitié plu ;-)
RépondreSupprimerMais pourquoi est-il allé se perdre dans cette histoire de mégasminthe ?! C'était tellement bien jusque là.^^
SupprimerJ'ai vu le mot "loufoque", alors je passe tout de suite...
RépondreSupprimerOui, c'est un mot qui n'a pas le même effet sur tout le monde.^^
SupprimerJe pense que c'est trop délirant pour moi :-)
RépondreSupprimerProbablement.:)
SupprimerAh oui, effectivement :) un poil trop, non? "Le Maître des Inclémences"...
RépondreSupprimerAhaha, j'avoue que ce titre ronflant et improbable est une des gouttes d'eau qui a fait déborder le vase de ma tolérance au barré.:)
SupprimerDommage, ça partait bien ! Mais cela semble devenir aussi un peu too much pour moi !
RépondreSupprimerProbablement.:) Après ça reste un roman court.;)
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