traduit de l'allemand (Autriche) par Élisabeth Landes
Voilà encore un de ces livres qu'on voyait pas mal sur les réseaux il y a 7-8 ans, peut-être 9 (pfiou, le temps file), et que je n'ai casé que maintenant. Malgré ma curiosité, il aurait pu attendre encore longtemps avant d'être lu si ce n'est qu'une librairie parisienne avait récemment organisé une rencontre avec l'auteur, Robert Seethaler, pour son dernier livre, et qu'il me semblait impensable de m'y rendre sans avoir rien lu de lui. Finalement, je n'ai pas pu aller à cette rencontre, mais j'aurai tout de même (enfin) lu ce roman. Sans regret !
En août 1937, le jeune Franz quitte le nid familial pour venir travailler à Vienne dans le bureau de tabac d'Otto Tresniek, une vieille connaissance de sa mère. Là, il y fera l'apprentissage de la vie qui, dans les premiers temps, consistera surtout à gérer ses sentiments amoureux pour Anezka et trouver un moyen de la séduire. Il bénéficiera entre autres des conseils du vieux Sigmund Freud himself, fidèle client du Tabac Tresniek. Hormis ses émois qui le mettent dans tous ses états, la vie est plutôt routinière et paisible pour notre jeune candide, mais la montée du nazisme en Autriche menace ce quotidien tranquille et le Tabac Tresniek fréquenté par les Juifs.
Dès les premières pages, j'ai été séduite par le style, agréablement fluide, et le ton, savoureux tout le long, frais, vivant et assez drôle, surtout dans les dialogues et dans les correspondances entre Franz et sa mère. Je me suis aussi beaucoup amusée du délire avec Freud, dépeint comme un personnage assez blasé (il a 80 ans et on l'embête encore avec des problèmes qui n'ont pas besoin de lui pour être résolu^^) et que Franz ne cessera de harceler.
Ensuite, au dernier tiers du livre, on bascule progressivement dans une autre ambiance, Anschluss oblige, et c'est bien moins drôle. J'ai presque eu du mal à m'en remettre de ce changement d'ambiance, mais il est très finement amené et développé tout de même, presque tout en délicatesse. La fin était quand même sacrément triste...
Intègre le Défi lecture 2023 (36/40/100) => catégorie 94 (couverture qui comporte un élément de vaisselle : tasse et verre ici)
L'auteur
Robert Seethaler, né à Vienne en 1966, est un écrivain, acteur et scénariste autrichien. Il vit à Berlin. Le Tabac Tresniek, son quatrième roman, a remporté dans les pays germanophones un grand succès, et en France un bel accueil critique et public.
Je lis actuellement le dernier paru "le café sans nom". J'ai aimé "le tabac Tresniek" et encore plus "Une vie entière". J'aimerais bien rencontrer l'auteur.
RépondreSupprimerJ'aurais bien aimé aussi rencontrer l'auteur, surtout maintenant que je l'ai lu.^^
SupprimerLe premier lu, je ne l'ai pas oublié. Et depuis je lis Robert Seethaler à chaque parution, je collectionne ( éditions Sabine Wespeiser, cela ne gâche rien ;)). Pour son nouveau livre, j'ai vu qu'il n'allait que des quelques librairies parisiennes, dommage. J'avais apprécié les précédentes rencontres.
RépondreSupprimerJe peux comprendre qu'on revienne à cet auteur avec plaisir.:) Je me suis complètement ratée avec cette rencontre.:( Il y aura d'autres opportunités sûrement. J'espère.
SupprimerJ'ai lu "Le champ" l'année dernière. J'ai adoré le style de l'auteur. Je pense que je lirai celui-ci un jour ou l'autre
RépondreSupprimerOui, son style est vraiment savoureux, un petit goût de reviens-y.:) Je n'en ai pas fini non plus avec cet auteur.
SupprimerJ'ai beaucoup aimé aussi ce roman, ainsi que Une vie entière...
RépondreSupprimerJe me réjouis d'avoir encore ses autres romans à découvrir.
SupprimerEt bin tout un livre qui pourrait entrer dans mon envie de lire des germanophones....
RépondreSupprimerAh oui, lui tu peux le noter sans hésiter !
SupprimerAuteur noté pour les feuilles allemandes de novembre... (?) Pfff, j'ai vraiment du mal avec les auteurs de langue allemande (sauf Zweig, valeur refuge)
RépondreSupprimerAh ? Je n'en ai pas lu tant que ça mais je n'ai pas de mauvais souvenirs. En tout cas, avec lui, tu peux y aller sans problème.
SupprimerBonsoir A_girl_from_earth, j'ai adoré ce roman de R. Seethaler, c'était le premier livre que je lisais de cet écrivain. Je compte bien lire le dernier paru. Bonne soirée.
RépondreSupprimerDécidément, tout le monde a été enthousiasmé par cette lecture !
SupprimerJe n'ai jamais entendu parler de cet auteur, mais ce livre-ci me tenterait bien...
RépondreSupprimerLaisse-toi donc tenter, aucun regret à l'horizon.;)
SupprimerTu es en avance pour Les feuilles allemandes ! J'ai prévu de le lire mais en novembre... et j'ai beaucoup aimé Le champ, lu pour la précédente édition du mois germanophone.
RépondreSupprimerJe lis aussi en dehors et pas que dans le cadre des mois thématiques.;)
SupprimerJe m'étais promis de lire ce roman après l'avoir découvert avec Le dernier mouvement qui m'avait charmée, notamment par son style. Tu me le remets en mémoire!
RépondreSupprimerSon style est absolument charmant, en effet ! Il n'y a pas un roman qui semble avoir déçu ses lecteurs, tant mieux, tant mieux !
SupprimerJe ne connaissais pas du tout ce roman et si la fin triste me fait un peu peur, je serais curieuse de découvrir cette histoire, son ton non dénué d'humour et le revirement qui t'a plu.
RépondreSupprimerLa fin est triste mais réaliste, ce qui est plutôt appréciable. C'est un roman qui vaut clairement le détour en tout cas.
SupprimerIl me semblait avoir déjà commenté... c'est un roman que j'ai beaucoup aimé aussi : http://doucettement.over-blog.com/2022/06/le-tabac-tresniek-de-robert-seethaler.html
RépondreSupprimerQui n'a pas aimé ce roman ?^^ Et je vois que tu recommandes Le Champ tout particulièrement.
SupprimerJ'ai beaucoup aimé aussi, surtout la plume en fait. C'est manifestement un auteur à approfondir !
RépondreSupprimerOui, la qualité de son style fait l'unanimité et semble être une constante de livre en livre.
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