dimanche 4 janvier 2009

L'ULTIME QUESTION


traduit de l'allemand par Brigitte Hébert et Jean-Claude Colbus

Quatrième de couv :
"Un jeune homme accusé de meurtres s’est prétendu originaire du futur où ses victimes vivaient bel et bien. Il aurait commis ses crimes pour prouver l’existence de mondes multiples. La presse demande alors à Sebastian, jeune physicien de renom, d’expliquer cette théorie à ses lecteurs. Il s’affranchit de cette tâche sans prendre position.
Pour son ami Oskar, chercheur en physique fondamentale, cette “compromission” est inacceptable. Il défie Sebastian, et lui propose un débat télévisé sur des questions cruciales : Qu’est-ce que la réalité ? Est-elle unique ? Existe-t-elle en dehors de notre perception ?
Quelques jours plus tard, un homme meurt et un enfant est enlevé. Les notions qui préoccupaient les deux hommes changent alors de signification.
Le commissaire Schilf se fraye un chemin à travers la jungle des indices présents ici-bas, dans le seul monde réel qu’il nous soit permis de connaître.

Mêlant métaphysique et physique quantique à la question de notre rapport au réel et au virtuel, le nouveau roman de Juli Zeh offre, de la première à la dernière ligne, suspense, intelligence et plaisir littéraire."

Complètement bluffée par ce roman et cette autrice à l'intelligence vive, découverte complètement par hasard au détour d'une bib' (encore une fois 😆). Une quatrième de couv très intrigante, un thème qui me parle, hop, adjugé, embarqué ! Et quelle bonne pioche !

Voici un thriller psychologique d'une grande finesse et d'une subtilité rare et vivifiante. Un récit inattendu qui frise la quasi-perfection dans la narration et dans l'art d'un suspense au profil inhabituel.

 

Le thème oscille entre physique et philosophie en abordant la question du temps d'un point de vue philosophique, celle de la réalité, du sens de la vie, et autres questionnements existentiels qui se greffent à bien d'autres réflexions, notamment celles concernant la notion de justice.

 

Ce qui m'a frappée dès les premières lignes, c'est qu'on a l'impression que l'autrice prend son temps pour raconter les événements, mettre en place chaque détail de l'histoire, planter un décor – impression de détails superflus mais ces derniers ancrent le récit dans une réalité palpable et confèrent aux personnages une épaisseur psychologique très appréciable.

 

Ces détails n'ont d'ailleurs de superflu que l'apparence, car au-delà de la création d'une atmosphère et d'une ambiance d'un réalisme troublant, ils ont véritablement leur place dans ce récit et ne sont pas à sous-estimer... mais n'en disons pas plus ! 😉

 

Enfin si, un dernier mot à propos de ces détails en citant un passage de ce roman qui m'a fait sourire car c'est comme si l'autrice, par le biais d'un de ses personnages, se moquait et justifiait sa propre manie du détail : 

"Après deux ou trois phrases cohérentes (dimanche soir, l'aire de repos, le cachet contre le mal des transports), il commence à se perdre dans les détails. Il parle pêle-mêle de chauffeurs routiers hilares, de fourmis transportant des cadavres de chenilles, de chasseurs de papillons et d'une typologie élargie de l'attente. Les paroles s'enchaînent à merveille, il arrive à tout dire, tous ces détails sans importance qui, mis bout à bout, finissent par dérouler une histoire."

 

Un thriller psychologique bluffant donc je disais plus haut, étonnant, détonant !, surprenant de bout en bout, et pourtant, qui se déroule à l'allure d'une balade tranquille, sans précipitation, sans générer vraiment de palpitations, mais qui tient tout de même en haleine, quelle prouesse !

 

La fin, j'entends par là l'explication de ce petit détail qui est en fait tout le pilier de l'affaire, m'a sciée ! Je me suis même écriée "Ooh nooon ! Aaah les boules !!", tellement ça m'a retournée (et je ne m'écrie jamais en lisant normalement...).

 

Excellent aussi tous les chapitres concernant la commissaire principale, Rita Skura ! Dès l'instant où elle entre en scène, on bascule dans un autre registre qui révèle l'humour franchement désopilant de l'autrice – inattendu car jusqu'alors, on était plutôt dans une ambiance grave et sérieuse, due entre autres aux discussions quelque peu prise de tête de nos protagonistes sur la physique.

J'ai adoré aussi le personnage du commissaire Schilf ! À noter d'ailleurs que le titre original est Schilf, du nom de ce commissaire donc.

 

Bref, un très très bon moment de lecture que je recommande vraiment, une découverte heureuse d'une autrice allemande dont je vais me procurer les autres romans, notamment La fille sans qualités dont le titre m'intrigue et qui a reçu le prix Cévennes du meilleur roman européen (2008).


L'autrice
Née en 1974 à Bonn, Juli Zeh a d'abord suivi des études de droit international. Son premier roman, L'Aigle et l'Ange, rencontre immédiatement un grand succès international. À ce jour, Juli Zeh compte sept ouvrages à son actif. Son oeuvre d'essayiste et de romancière a été récompensée par une dizaine de prix et distinctions. En 2008, elle se consacre à une thèse en droit international.

8 commentaires:

  1. Ouaw! J'en veux ! Ton billet est très très intrigant (et tentateur) ! Je note, donc. ^_^

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    1. Oui, là, je ne peux qu'inciter les gens à lire ce roman, c'est une très belle découverte inattendue pour ma part et du très bon cru (à mon sens).

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  2. C'est ce qu'on appelle de l'enthousiasme ou je ne m'y connais pas. Il semble que ta petite période panne de lecture soit terminée ! Tant mieux !!

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    1. Je confirme, tu t'y connais en enthousiasme !
      Vi, là ça va mieux côté lecture et surtout j'ai de nouveau une connexion Internet qui fonctionne ! Ouf !

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  3. Tu n'es pas la première qui ressort très enthousiasmée du livre de cet auteur, ça m'a poussée à en prendre note ! ;-)

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    1. Aaah ! Il faut que je fouine sur le net alors pour trouver ces avis sur ce roman. Justement je me demandais ce qu'il en était !

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  4. Houlà, j'avais repéré le nom de cet auteur sur les tables de lecture, pour d'autres ouvrages, celui-là pourrait me plaire !

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    1. C'est drôle, j'ai un souvenir très vif de mon enthousiasme à cette lecture, on me reposerait la question, je recommanderais ce roman sans sourciller, je me souviens avoir vraiment été bluffée par ce livre, mais les détails de l'histoire m'échappent là !! Terrible ! Limite s'il ne faudrait pas que je le relise !!:)

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