FLANAGAN'S RUN
( LA GRANDE COURSE DE FLANAGAN )
Si on m'avait dit un jour que je serais aussi prise par un récit sur une course à pied (extraordinaire certes, s'agissant de la Trans-America), j'aurais ri à grands éclats. J'ai d'ailleurs mis du temps à me décider enfin à tester mon endurance sur ce livre qui m'a pourtant été recommandé par plusieurs personnes de mon entourage, toutes très enthousiastes à l'évocation et au souvenir de ce roman.
2000 participants, dont 121 femmes, venus du monde entier, s'engagent dans une course improbable au départ de Los Angeles, terminus New York, 5063 km en 3 mois, à raison de 80 km par jour ! La carotte : 150000 dollars à la clé, et quelques primes en cours de route.
Un pari insensé lancé par Charles Flanagan, organisateur de manifestations sportives. Les médias se saisissent évidemment de ce scoop et vont le suivre tout le long. Nous sommes en 1931, le monde est encore plongé dans la crise de 1929. Parmi ces hommes et ces femmes, quelques athlètes et sportifs, mais surtout, des accidentés de la vie, des chômeurs, des pauvres hères motivés par l'appât du gain et qui, de toute façon, n'ont rien à perdre dans cette course.
C'est là que ça devient particulièrement intéressant car au-delà de la description de cette course démente, au demeurant franchement captivante et instructive, dont l'effet drogue est presque communicatif, en tout cas, se fait bien comprendre aux non férus de course de fond (dont je fais partie), ce récit est avant tout une grande aventure humaine et se penche sur l'histoire personnelle de ces hommes et ces femmes aux parcours et passés très variés. Je me suis particulièrement attachée à Doc Cole, marathonien expérimenté, à l'écossais Hugh McPhail, coureur du 100 m, à Mike Morgan, ancien boxeur, Lord Peter Turleigh, Kate Sheridan, ancienne danseuse de marathon. La présence de cette femme était particulièrement bienvenue, solidarité oblige, mais surtout elle est crédible et apporte un petit plus à l'histoire. J'ai été totalement bouleversée aussi par ce Mexicain qui court pour son village dans le but de remporter la prime qui leur permettra de subvenir à leurs besoins. J'ai aimé suivre l'évolution de leurs motivations et des relations qui s'affinent entre eux tous, menant à des élans de solidarité. Très vite, cette course n'est plus une compétition contre les autres mais un combat contre soi.
Aux épreuves naturelles, traversée de déserts brûlants, tempêtes de neige, et autres joyeusetés, s'ajoutent coups du sort, intrigues politiques et enjeux financiers qui menacent maintes fois de faire capoter cette grande manifestation sportive. C'est l'époque aussi où on se méfie des communistes, anarchistes et syndicalistes. Les dirigeants du pays voient cette course d'un mauvais oeil, tout rassemblement étant suspicieux. Même le FBI s'en mêle.
J'ai aimé cette arrière-plan historique, bien que cela m'ait inquiétée au départ de devoir me plonger dans la politique de cette époque (pas ma période de prédilection) mais qu'est-ce que j'ai aimé finalement voir tout ce petit monde mis en scène, avec en bonus, Al Capone himself !
Quel personnage soufflant aussi ce Flanagan, dans le genre "pas froid aux yeux", j'en ai rarement vu de pareil, et son entourage ne manquait pas d'intérêt non plus.
Si j'ai été prise dès les premières pages, l'auteur entrant assez vite dans le vif du sujet, nous faisant partager cette tension montante ressentie par les participants et cette excitation de l'événement pour les spectateurs que nous sommes, tout ceci dans un style agréable et efficace, et un procédé narratif très prenant, qui rend aussi le tout très réaliste, alternant récits sur chaque personnage, course, et articles de journaux, sans omettre quelques touches d'humour, à mi-parcours, j'avoue, je me suis essoufflée (tels les coureurs par moment), mais le temps de me ressaisir, et j'ai tracé jusqu'à la fin du livre sans faillir.
Ce livre est aussi un bel hommage à l'esprit sportif, son côté noble. Mental d'acier et détermination sont les maîtres-mots, l'auteur a très bien su le retranscrire et j'ai adoré ressentir cet esprit et suivre l'obstination de ces coureurs pour se surpasser.
Enfin, j'ai a-do-ré le grand final, ça m'a quasi transcendée tellement j'étais prise dans cette course et ses enjeux.
Bref, un grand moment de lecture qui me marquera. Me voilà prête et très motivée pour (enfin) lire Autobiographie d'un coureur de fond d'un de mes auteurs chouchou, Murakami (voui car le sujet décidément me bloquait un peu jusque là...).
Également commenté par Galéa, entre autres.
Également commenté par Galéa, entre autres.
L'auteur
Tom McNab est un romancier écossais, ancien athlète et coach olympique. Il a été conseiller technique sur le tournage du film aux 4 oscars, "Les chariots de feu". La grande course de Flanagan, son premier roman, best-seller à sa sortie en 1981, a été traduit dans une quinzaine de langues.
Royaume-Uni => 4/28
Malgré tes éloges et ceux de Galéa, je n'arrive pas à m'y intéresser ... Dommage.
RépondreSupprimerJe peux comprendre, j'ai été dubitative très longtemps. Mais j'encourage tout le monde à sauter le pas, ce livre est juste super prenant !;-)
SupprimerJe l'avais repéré, d'autant qu'il est à ma médiathèque, je vais passer le pas et l'emprunter; J'avais beaucoup aimé "autobiographie d'un coureur de fond"
RépondreSupprimerOh oui, ne résiste plus, surtout si le sujet ne te rebute pas ! Tant mieux pour le Murakami, ça me motive encore plus à le lire !
SupprimerHé oui, encore un de ces bouquins lus il y a ... longtemps, et qui ressortent. Bien envie de le relire.
RépondreSupprimerPour la course, j'ai eu ma période (je peux le prouver) et pour l'instant les footings sont un peu abandonnés (mais ça me fourmille dans les pieds, toujours)
Nouvelles du chat : toujours dans le garage (froid). Elle mange beaucoup plus, mais je me demande si un chat du voisinage ne considère pas le garage (et le bol de croquettes) comme open bar la nuit. ^_^
J'ai vu l'expo Hokusaï. Extraordinaire!!!
Ah oui, super le Hokusaï hein !!! Je le referais bien, d'autant plus qu'ils comptent changer les estampes exposées actuellement.
SupprimerSi tu n'avais pas lu ce roman, je t'aurais furieusement poussée à le lire (bien que je doute que j'en aurais eu besoin^^). Quand j'ai commencé ce livre, j'ai tout de suite pensé à toi, connaissant ton grand intérêt pour la marche et tout ce qui s'y assimile.^^
Quant au chat, sacré survivor dis-donc ! Mais voui, tant qu'il y a des croquettes à portées de pattes, tout va bien.;-)
Moui, là je sais pas si c'est pour moi.... la course = torture dans ma tête, je ne peux pas comprendre une seule seconde que ça puisse devenir une drogue !!
RépondreSupprimerMais je note que c'est fait pour le UK :-)
Sisi je suis sûre que tu aimerais, car il y a plus qu'une histoire de course à pied dans le fond, il y a une formidable histoire d'aventure humaine, moi c'est ce qui m'a plu avant tout. Et n'étant pas fan de courses non plus, je peux t'assurer que sisi, on comprend comment cela peut devenir une drogue.;-)
SupprimerBref, à nous les cupcakes !!! ^^
Mais c'est une drogue, c'est scientifique! Après 35-40 minutes de course, les endorphines sont secrétées (voui, le plaisir), l'impression d'avoir le second carburateur en route et d'être capable de courir des heures (bon, on se calme).
SupprimerJe veux bien le croire. Tous ceux de mon entourage qui courent m'ont l'air assez accro, et certains n'appréciaient pas la course avant de commencer. Ça vaut pour tous les sports, ou toute activité impliquant un effort physique j'ai l'impression. On y prend vraiment goût au bout d'un moment, ça devient même un besoin.
Supprimerfaute de traverser l'Amérique, je vais aller une heure au sport !!!! Trève de plaisanterie, voilà le style de bouquin qui a tout pour me plaire ! Transpirer depuis mon canap, le pied !!!
RépondreSupprimerHaha oui, je suis convaincue que tu saurais apprécier ce livre. Je te le recommande chaudement d'ailleurs !
SupprimerJe crois que ça me plairait beaucoup mais en VF il fait plus de 600 pages et j'avoue que ça me calme un peu !
RépondreSupprimerPetit joueur ! Ce sont 600 pages qui se dévorent ! Tu en as vu d'autres, allez !;-)
SupprimerBonjour A_girl, j'avoue que moi que le livre de Murakami m'est tombé des mains, cela ne m'empêche pas que je note ce roman (en français) mais pas tout de suite. Bonne journée.
RépondreSupprimerBonjour Dasola, aïe, tu n'as pas accroché au Murakami ? Bon, j'espère que je l'apprécierai davantage que toi ! Bon weekend.
SupprimerVous m'intriguez avec ce titre que me conseille aussi une amie. Comme toi, je suis dubitative sur le fait d'aimer un livre sur la course à pied mais je crois que je vais le lire tout de même.
RépondreSupprimerAh oui, tente l'aventure !^^ Tu verras, c'est surprenant de voir comment on arrive à s'intéresser follement à quelque chose qui au départ, nous laisse de marbre, ou ne nous motive pas du tout. Hâte de lire ton avis sur ce récit si tu te lances !
SupprimerTres tres heureuse de lire ce billet !! Bravo il convaincra meme les non-coureurs ! Et j'ai adoré le Murakami !
RépondreSupprimerAaah je n'arrête pas d'encourager les non-coureurs (et les autres aussi d'ailleurs) à lire ce livre ! J'ai été tellement prise par ce récit que je sais que c'est tout à fait possible d'apprécier (voire plus) ce roman sans être féru de course à pied.:-) Très curieuse de voir si le Murakami me fera le même effet !
SupprimerEt j'aime ton lapsus sur la danseuse de marathon (plutôt que de cabaret)
RépondreSupprimerHaha oui, c'est vrai, bien vu ! Je le laisse du coup, c'est plutôt drôle.:-)
SupprimerJe cours à mon petit niveau et j'ai découvert ce livre il y a peu, j'ai beaucoup aimé !!!!!! je demandais ce que l'auteur pouvait bien raconter sur une course aussi longue. J'ai été captivée.
RépondreSupprimerC'est étonnant, n'est-ce pas ? Je ne m'attendais pas non plus à être aussi prise par ce récit, ni à la richese des événements qui s'y déroulent. Une course qui n'a rien de monotone, du début jusqu'à la fin !
SupprimerJ'ai préféré celui-ci au Murakami que j'avais pourtant apprécié
RépondreSupprimerAïe, bon, me voilà prévenue.:-) Enfin, pour le Murakami, je ne m'attends pas non plus à la révélation mais déjà, après avoir lu le Flanagan, je sens que son livre me sera plus accessible que je ne le pensais.
Supprimertiens c'est drôle, après la lecture de Courir d'Echenoz, je cherchais d'autres titres sur ce thème. Me voilà comblée, merci ! Je ne suis pas fan de Murakami mais ça m'intrigue aussi.
RépondreSupprimerDécidément, c'est une thématique dont on semble devenir accro une fois qu'on y a goûté !^^ Moi ça m'avait presque donné envie de courir mais bon, je connais mes limites !^^ Quoique ça ne me ferait vraiment pas de mal de courir un peu, mais bon, ça c'est un autre sujet...:-)
SupprimerC'est noté aussi. Mais c'est plutôt pour le côté traversée des Etats-Unis. Parce que courir... (Mais ça me décidera peut-être à enfin acheter ce "treadmill" dont j'ai envie depuis dix ans.)
RépondreSupprimerPour le côté "traversée des Etats-Unis", ça te plaira, c'est sûr, mais tu verras, la course te fascinera aussi, sisi, je suis passée par là ! ;-) Et moi, courir, marcher, etc, c'est vraiment pas ma grande passion.^^ Par contre, si je devais me coller à la course, ce serait à l'extérieur, en live. Les machines, c'est encore moins mon créneau.:-)
SupprimerA l'extérieur, en live, c'est sûr que c'est mieux. Mais quand ici les trottoirs sont recouverts par la neige, le "treadmill" te permet de continuer ton entraînement. Hum-hum...
SupprimerAh ouioui, c'est sûr ! :-) Mais je me connais, une machine chez moi hibernerait l'hiver, et puis le temps de se souvenir de sa présence au printemps, c'est déjà l'été, l'automne qui suit, et hop, déjà l'hiver.^^
SupprimerJe ne connais pas mais je ne m'attarderais pas devant une telle couverture...
RépondreSupprimerBonne fin de semaine.
Ah oui ?^^ Ce n'est pas celle de mon livre car je l'ai lu en version ebook, mais je l'ai choisie pour ce billet car je l'aimais bien, moi.;-) A noter que la couverture française est encore différente, plus sobre.:-)
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