TRENTE-SIX CHANDELLES
Étrangement, je me suis aventurée dans ce récit en ayant une toute autre idée de son contenu. J'avais cru comprendre, en lisant rapidement le résumé, que c'était l'histoire d'un homme qui s'attendait à mourir à ses 36 ans, comme tous les hommes de sa famille depuis des générations, et que ses 36 ans sonnés, il échappait, à son grand étonnement, à ce funeste sort. Jusque-là, j'avais tout bon.
Là où je me suis fourvoyée, c'est que j'avais compris que l'histoire tournait du coup autour de la façon dont il allait devoir rebondir sur sa nouvelle vie, celle qu'il n'attendait pas. Une intrigue dans ce sens m'avait semblé plutôt intéressante. En effet, comment poursuivre sa vie quand on l'a vécue toute entière à se préparer à mourir à un âge précis ?
Et c'est à peu près l'inverse qu'on découvre puisque le récit développe, sur une bonne partie, l'histoire de sa vie de quasi sa naissance à ses 36 ans, en passant par l'adolescence, la vingtaine, etc - ce qui du coup est une intrigue plus classique, balayant le mal-être des trentenaires dans nos sociétés, poursuivis en plus par la scoumoune.
J'ai été un peu déçue par cette évolution de l'intrigue pour le coup, mais rien de grave car en réalité, ce récit se laisse tout de même savourer. J'avais d'ailleurs même adoré les premières pages que je trouvais brillantes d'un humour frais et ravageur (l'esprit de la hyène hilare m'avait de nouveau possédée !). J'ai trouvé que l'auteure excellait véritablement dans l'art de la métaphore et des expressions imagées, et j'étais plutôt bon public de son humour, un peu facile parfois, mais indéniablement efficace.
Quelques extraits :
"Dans ma famille paternelle non seulement les garçons [...] sont affligés d'une espérance de vie de serf pestiféré au coeur du Moyen-Âge [...]."
"Pendant des mois, je me suis conformé aux règles en vigueur : arrivée à 9h30, café jusqu'à 10 heures, travail (?), pause cantine de 12h30 à 13h30, travail (?), pause café de 16 heures à 16h25."
"[...] je m'étais fait quelques amis de bureau, qui sont aux amis véritables ce que le hamburger est à la vraie cuisine : plutôt lourd, insipide, mais parfois suffisant pour caler une faim."
Assez rapidement malheureusement, je voyais tous ces bons mots venir et j'ai commencé à être un peu blasée de cet humour percutant certes, mais redondant, qui m'a tour à tour évoqué Gilles Legardinier, et Romain Monnery dans un style plus relevé. Le développement de l'intrigue tel que je ne l'attendais pas a aussi contribué à rendre ce récit moins intéressant. Ça s'est transformé en histoire sympatoche avec la bonne Paquita et le non moins bon Nassardine, des personnages hauts en couleur, toujours présents pour le pauvre Decime.
C'est un récit qui illustre en quelque sorte de façon un peu gentillette nos choix de vie. Doit-on risquer de rater notre vie en s'empêchant de la vivre à force d'anticipation, se résigner à notre triste sort, ou prendre en main notre destin ?
Le débat ne sera pas très long et la réponse sera facile.
Le débat ne sera pas très long et la réponse sera facile.
Une lecture très sympathique malgré mes bémols, l'humour de l'auteure vaut le détour. J'ai beaucoup aimé son côté malicieux, farceur, je-m'éclate-en-écrivant. J'ai quelques auteurs français masculins dans cette catégorie dans mon petit carnet, mais j'avoue que côté femme, c'était un peu le désert. Je suis donc plutôt admirative de son talent à faire rire, et elle est désormais notée dans mes auteurs à lire pour leur humour truculent et la lecture fraîcheur divertissante garantie.
L'auteure
Marie-Sabine Roger est notamment l'auteure, au Rouergue, de La tête en friche (adapté au cinéma par Jean Becker), de Vivement l'avenir (prix des Hebdos en région et prix Handi-Livres), et de Bon rétablissement (prix des lecteurs de L'Express), également adapté au cinéma Par Jean Becker.
Sympatoche, comme tu dis (évidemment j'ai le billet prêt depuis un mois...) j'ai moins senti les jeux de mots un peu forcés que dans Bon rétablissement, et note l'auteur pour mes envies de lecture facile mais pas niaise. Quoiqu'elle aborde aussi des sujets plus sérieux, et je veux lire Les encombrants (sur les personnes âgées)
RépondreSupprimerNews des cats : statu quo. En ne bougeant ni poil ni patte, j'ai réussi à apercevoir le chaton quand il a l'estomac vide le matin et que des croquettes fraiches arrivent. Il est superbe, gris, yeux bleus craquants. Sexe non déterminé. Maintenant il miaule quand j'arrive. Sans se montrer, faut pas pousser quand même.
Tu connais le pouvoir des chats. Il t'aura un jour, il t'aura ! Le plan conquête a déjà commencé d'ailleurs.;-)
SupprimerQuant à Marie-Sabine Roger, oui, c'est exactement ça, bon plan lecture pour les envies de lecture facile mais pas niaise. Je note Les encombrants, ça pourrait m'intéresser aussi !
Tes bémols suffisent à me convaincre que ce n'est pas pour moi.
RépondreSupprimerJ'avais failli opter pour "Sous les couvertures" de Bertrand Guillot dans le cadre des MRL 2014, mais je ne regrette pas mon choix au final, malgré ces bémols. Ceci dit, c'est vrai que je ne sens pas ce roman pour toi.:-)
SupprimerC'est vrai que ça a des airs de "Demain j'arrête", le seul livre de Legardinier que j'ai lu jusqu'à présent.
RépondreSupprimerC'est bien aimé même si ce n'est pas le genre que je lis habituellement.
Passe un bon dimanche.
C'est moins 100è degré que Legardinier tout de même au niveau de l'intrigue, moins délire, loufoque et gaguesque aussi. Dans le genre léger et divertissant, c'est un ou deux crans plus consistant tout de même.:-)
SupprimerBon dimanche à toi aussi.
Je l'ai vu à la bibli celui ci mais la couverture ne m'a pas du tout attiré et je n'ai pas cherché non plus à savoir de quoi cela parlait ! Mais bon, la comparaison avec Legardinier ne me rassure pas du tout (vu que je n'ai vraiment pas aimé Demain j'arrête !).
RépondreSupprimerBon, ce n'est pas très exactement du Legardinier, j'ai hésité d'ailleurs à l'évoquer car c'est quand même moins gentillet côté intrigue, et moins humour bon enfant/grandguignolesque, mais par moment, justement quand l'auteure cède à la facilité, ça m'y a fait penser.:-)
Supprimerj'ai eu la même déception que vous, car j'avais les mêmes attentes!!!!!!!!!!!!!
RépondreSupprimerAaah ! Je pensais être la seule à m'être fait des films.:-) Ceci dit, la 4è de couv' n'a rien de mensonger, c'est juste qu'en survolant rapidement les résumés, j'ai tendance parfois à lire ce qui m'arrange et à m'imaginer l'histoire telle que j'ai envie de la lire... Une tendance qu'il faudrait que je corrige...:-)
Supprimerje crois que ce n'est pas une question de lecture du résumé, mais peut être d'horizon d'attentes que l'on peut se créer quand on commence à lire un résumé!
SupprimerOui, c'est vrai. En même temps, je lis rarement un résumé de bout en bout, je survole, et retiens les mots-clés. A partir de là, c'est très facile de se créer des attentes ou des idées par rapport à l'intrigue.:-)
SupprimerUn livre agréable mais sans plus, je rejoins tout à fait ton avis et tes réticences. Ca ne casse pas des briques...
RépondreSupprimerNon, mais ça reste de bonne facture, un roman honnête quoi.:-) Ceci dit, à la lecture de la 4è de couv', je savais à peu près à quoi m'attendre, et je n'ai pas été déçue côté style et humour. C'est juste l'intrigue qui manque d'épaisseur pour moi.
SupprimerJe suis sure que les prochains livres de l'auteur n'en seront que meilleurs!
SupprimerJ'en parlerai sûrement prochainement. Je compte lire Les encombrants qui a priori est dans un autre registre. A suivre donc.:-)
SupprimerIl ne laissera pas de trace excepté un léger souvenir de plaisir ...
RépondreSupprimerCe qui est déjà très bien car ce n'est pas donné à tous les livres qu'on lit.:-)
SupprimerTon billet résume bien mon souvenir de lecture de ce roman. Agréable, un chouette humour, mais une histoire pas si mémorable que ça !
RépondreSupprimerEn quelques mots, c'est très exactement ça.;-)
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