LE NOUVEAU

LE NOUVEAU

traduit du japonais par Sophie Refle

Je n'ai pas résisté longtemps au dernier Keigo Higashino, un de mes auteurs japonais chouchous. Après le fantastique Les Miracles du bazar de Namiya, il renoue ici avec le genre policier mais en s'essayant à un style encore différent de sa série avec le physicien (que j'adore !). 

La base de l'intrigue est assez classique : une femme a été retrouvée étranglée dans son appartement à Tokyo, au coeur d'un vieux quartier traditionnel, et Kaga, "le nouveau", récemment muté dans le commissariat du quartier, mène l'enquête. 

La structure de l'intrigue est plus originale : au fil de ses investigations, Kaga (visualiser un jeune Colombo japonais^^), comme pour simplement se familiariser avec son nouvel environnement, rend visite à différents commerces et familles du quartier, qui sont eux-mêmes sous le poids de secrets ou mystères, pas forcément liés au meurtre, que notre fin limier ne manquera pas d'éclaircir en passant. 

Chaque chapitre est consacré à chacune de ces familles ou boutiques et l'on découvre ainsi, de chapitre en chapitre, un véritable microcosme tokyoïte qui nous ferait presque oublier qu'on est dans un polar avec une histoire de meurtre à résoudre, ce qui était assez plaisant, cosy même. J'ai d'ailleurs cru au départ qu'il s'agissait d'un recueil de nouvelles mais toutes ces histoires sont bien reliées entre elles et forment une seule histoire dont la résolution du meurtre n'est qu'une étape.

Mon avis Goodreads

3,5/5 étoiles. J'ai trouvé ce roman très fraîchement sympathique et agréable.

Au niveau de l'enquête, c'est un sans-faute, jusque dans les moindres détails. Aucune faille dans les conclusions des sous-enquêtes à chaque fin de chapitre, c'était assez épatant de ce point de vue-là. Keigo Higashino balade allègrement son lecteur à la mine de rien tout le long pour quand même retomber sur ses pattes à la toute fin, et il y a une originalité pleine de charme dans la structure de l'intrigue. 

Ceci dit, je préfère quand même ses enquêtes avec le physicien, plus classiques, plus traditionnelles dans leur construction narrative mais non moins enthousiasmantes (à part L'Équation de plein été qui m'a déçue). Ici, ça manquait un peu de fluidité de par le parti pris de l'auteur de structurer son roman presque façon "nouvelles".

À noter qu'il s'agit de la deuxième enquête de Kaga, le premier opus s'intitulant Les Doigts rouges.

Extraits :

"Vous savez, un policier de quartier comme moi a souvent à faire des choses dont il ne comprend pas la raison. Du genre, puisqu'il est question de ciseaux de cuisine, aller voir ceux qu'on trouve ailleurs que dans le magasin où la victime a acheté les siens. Je suis vraiment désolé de vous déranger pour ça."

"Ne vous inquiétez pas, je le cherche. Mais le travail d'un enquêteur ne se limite pas à cela. Pour nous, les personnes affligées par un crime sont aussi des victimes. Et notre rôle est aussi de les aider."

Également commenté par Rachel.