Intriguée par la couverture, c'est surtout la phrase de la quatrième de couv, un brin triste mais si simplement et joliment tournée, qui a scellé mon sort, sans parler de la gentille dédicace des auteurs, Arnaud Le Gouëfflec et Obion, à l'attention de leurs lecteurs. Un coup d'oeil au résumé a achevé de me convaincre. Je suis ressortie de ma bibliothèque l'album sous le bras.
Dans un monde uchronique que l'on pourrait situer en France dans les années 50, les extra-terrestres ont débarqué sur Terre et cohabitent avec les humains dans une ambiance plutôt sereine malgré quelques incompréhensions mutuelles. Christian, un cinquantenaire un peu blasé, ne voit plus trop d'avenir dans son métier de disquaire, mais un jour, l'un de ces aliens franchit la porte de son magasin car il aimerait écouter de la "musique humaine". Au départ agacé, Christian finit par sympathiser petit à petit avec cet être venu d'ailleurs qui ne demande qu'à s'immerger dans la culture terrienne. Il lui fait découvrir le jazz, la musique classique, l'emmène également dans les musées, l'initie à la philosophie...
La phrase du résumé qui m'a véritablement interpelée est celle-ci : "Un jour, Christian découvre une chose incroyable : son ami de métal a le pouvoir de projeter les gens à l'intérieur des oeuvres !"
Et en effet, alors que l'intrique commençait à prendre une tournure un peu planplan, ce petit twist a relancé l'histoire de manière assez rafraîchissante et originale, mettant véritablement à l'honneur "l'art et son rôle dans les rapports humains (et non humains)". Un rôle salvateur par bien des aspects, une conception de l'art qui m'a beaucoup plu.
C'est une jolie histoire, baignée d'une poésie qui se traduit aussi dans certaines illustrations (comme ci-contre), mais d'une manière générale, j'ai trouvé cet album un poil trop mélancolique dans le ton, traversé d'une tristesse insondable (l'état dépressif et blasé de Christian n'aidant pas), accentuée par le fait que l'extra-terrestre ne parlait pas (la communication devait être télépathique) et n'exprimait aucune émotion, visible du moins. C'était assez frustrant car il restait un grand mystère tout le long (les aliens vivent parmi nous et ce sont de grands taiseux, quel manque de pot !) et les dialogues étaient à sens unique, même si Christian reformulait ce qu'a priori l'extra-terrestre lui communiquait.
L'intrigue ne manque toutefois pas de vie à travers d'autres personnages hauts en couleur, des réparties piquantes et des événements qui rythment l'histoire.
J'ai été perturbée aussi par l'allure robotique de l'extra-terrestre, du coup, j'ai plus eu l'impression d'une histoire entre un homme et un robot qu'entre un homme et un alien. La fin, assez détonante, lève toutefois clairement le doute.😊
Les auteurs
Scénario : Arnaud Le Gouëfflec, né en 1974 à Brest, est un écrivain, à la fois romancier, scénariste de bande dessinée, auteur de chansons et musicien.
Dessins : Obion, de son vrai nom Erwan Lucas, né en 1977 à Concarneau, est un illustrateur, scénariste et dessinateur de bande dessinée, vivant à Brest.
Top! C'est à la bibli. Le gouefflc c'est cet auteur d'une trilogie de romans, j'en ai lu deux (chez Ginkgo) et cherché vainement le 3 dans une librairie bretonnante à Vannes...
RépondreSupprimerAh oui ses romans sont publiés chez Ginkgo ? Intéressant !
SupprimerPas trop ma tasse de thé ce genre d'histoire et je ne te trouve pas très enthousiaste ?
RépondreSupprimerJ'ai trouvé ça sympa dans l'ensemble, mais ce n'est en effet pas un coup de coeur.
SupprimerL'histoire est originale et j'aime beaucoup l'ambiance clair-obscure de la dernière planche... mais rien à la médiathèque !
RépondreSupprimerIl y a quelques belles planches dans ce genre. J'ai particulièrement aimé les couleurs, un peu moins les traits des personnages.
SupprimerEn voilà une découverte intrigante d'autant que j'apprécie beaucoup quand il y a des réparties piquantes !
RépondreSupprimerC'est surtout le ton général qui fuse, les personnages ne mâchent pas leurs mots. Ça contraste beaucoup avec le silence des extra-terrestres.:)
SupprimerLa couverture est intrigante, tout comme la phrase sur la quatrième de couverture. C'est peut-être un peu triste, mais je trouve les illustrations attirantes.
RépondreSupprimerIl y a beaucoup de charme dans les illustrations, oui. C'est surtout dû à la palette de couleurs utilisées, il me semble.
SupprimerJ'avoue que cela m'interesserait didonc.....de belles idees
RépondreSupprimerOui, c'est une intrigue plutôt originale.:)
SupprimerMême si on sent un peu de déception, tu as su rendre cette histoire intrigante et pour ma part, j'aime assez l'idée d'aliens muets 😅. J'espère tomber sur cet album prochainement, le côté rétro 50s me plait tout particulièrement.
RépondreSupprimerOui, même si j'ai trouvé l'histoire originale et sympathique, j'avais d'autres attentes, des aliens moins discrets entre autres.^^ Si les années 50 et les aliens muets te plaisent, tu ne devrais pas être déçue.:)
SupprimerC'est clair que sans l'art en général, les humains se réunirait beaucoup moins... Je vois dans cette BD le symbole de l'étranger et des différences linguistiques qu'abolirait le partage de l'art... Bon tu as tout de même quelques bémols sur cette lecture, donc je ne vais pas chercher après cette BD.
RépondreSupprimerJe pense que l'appréciation de cette BD dépend beaucoup de la sensibilité de chacun. Certains pourraient l'adorer et d'autres seraient peut-être plus dans la retenue, comme moi. Il faut tester pour savoir.:)
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