DOGS OF WAR

DOGS OF WAR

( CHIENS DE GUERRE )

 

Rex est un bon chien. C'est un biomorphe, un animal génétiquement modifié, transformé en véritable arme de guerre puissante et imposante, équipé de fusils-mitrailleurs de très gros calibre et doté d'une voix synthétique créée pour instiller la peur. Il intervient dans des zones de combats où les humains ne peuvent se risquer, avec Dragon, Honey et Bees, son escouade d'assaut multiforme. 

Il obéit aux ordres du Maître, qui lui désigne les ennemis. Tout ce qui lui importe, c'est d'être un bon chien, et pour cela, il doit faire exactement ce que le Maître lui dit de faire. Tuer les ennemis. Mais qui sont-ils réellement ? Et si le Maître était un criminel de guerre ? Doit-il quand même lui obéir ? Qu'adviendrait-il de Rex et de son escouade sans le Maître pour les guider ? Lui et les autres biomorphes ont-ils des droits, en commençant par celui d'exister ?

Après avoir côtoyé avec plaisir (à mon grand dam !) des araignées évoluées dans la toile du temps, me voilà donc embarquée dans une nouvelle aventure animalière science-fictive d'Adrian Tchaikovsky, aux côtés cette fois-ci d'un bon toutou génétiquement modifié.

J'ai dévoré ce roman jusqu'au deux tiers environ tellement j'étais transportée par son histoire que j'ai trouvée tour à tour touchante, effroyable, bouleversante, passionnante. On traverse toute une palette d'émotions au fur et à mesure qu'on se familiarise et qu'on s'attache aux biomorphes. Quelle inventivité autour des personnages de Honey (Miel en français), Bees (Abeilles en français), Dragon, et bien sûr Rex ! Mais ce qui m'a particulièrement enthousiasmée, c'est que ce roman est source de réflexions palpitantes sur l'intelligence artificielle, l'évolution possible de l'utilisation de ces biomorphes, et au-delà, sur les concepts de liberté et de libre arbitre, du bien et du mal (le choix du chien, fidèle à son maître par essence, et ce en toutes circonstances, est particulièrement bien vu), et des conséquences, notamment éthiques, des recherches en biotechnologie. 

Malheureusement, sur la dernière partie, l'intrigue a pris une tournure un peu trop politico-scientifique qui m'a bien moins captivée et que j'ai même fini par trouver pesante.

Quelques autres bémols : les états d'âme de Rex finissent par devenir un peu répétitifs et lassants, presque énervants. Il se pose mille fois les mêmes questions, y répond toujours de la même façon, et se les repose encore et encore. Certes, cela illustre bien ses difficultés de prise de décision en tant que biomorphe conditionné pour obéir point, mais tout de même... Dommage également pour l'évolution un peu brusque des événements en cours d'intrigue. Ces revirements de situation m'ont semblé un peu trop faciles, pas très crédibles, même si certains étaient plutôt amusants.

Malgré tout, j'ai vraiment beaucoup aimé cette histoire, peut-être pas autant que Dans la toile du temps, mais pendant les deux tiers du livre, j'étais véritablement scotchée à l'intrigue, aux personnages et aux réflexions qu'elle posait, et j'ai beaucoup aimé la finesse et la délicatesse avec lesquelles l'auteur a conclu son histoire. C'était beau, touchant, magnifique !

Adrian Tchaikovsky parvient vraiment à rendre crédibles et passionnants les animaux de ses histoires d'un point de vue psychologique. J'adore cet aspect-là dans ses livres !

Et jolie coïncidence découverte en cours de lecture, une partie de l'action se déroule dans une région du Mexique, un Mexique futuriste certes, mais ça a fait ma joie tout de même.^^

Lu dans le cadre de

👽 Défi imaginaire 8/42 => catégorie 17 (un livre avec une arme sur la couverture)