JOURS DE COMBAT

DÍAS DE COMBATE

( JOURS DE COMBAT )

traduit de l'espagnol (Mexique) par Marianne Millon

Bon, eh bien, je crois qu'il va falloir que je me rende à l'évidence. Paco Ignacio Taibo II est en train de perdre petit à petit son statut d'auteur chouchou. Mon histoire avec lui ressemble à ces amours passionnés aux premiers jours, qui s'étiolent avec les années jusqu'à ce qu'on se demande si on ne s'était pas complètement fourvoyé au tout début.

Si j'avais adoré La Vie même il y a 10 ans, La Bicyclette de Léonard lu le mois dernier m'avait déjà perdue et laissée quelque peu dubitative et mitigée. Malgré tout, encore confiante en PIT II, je n'avais aucun doute que je me régalerais avec Jours de combat. 

Las... 

Si d'emblée j'ai retrouvé avec plaisir l'écriture de PIT II et adhéré à l'ambiance et au ton quelque peu fantaisistes et décalés de l'histoire, je me suis à nouveau perdue quasi dès le début de l'intrigue qui me semblait tellement décousue qu'en se déroulant, je ne savais pas clairement par quel fil la saisir. Suivait-on une vraie enquête policière ou les propos hallucinés d'un pseudo détective privé, "dans la lignée des détectives inductifs, presque métaphysiques, à caractère impressionniste" (voilà qui situe le personnage 😆) ? Était-on dans un polar social ou juste dans un grand délire d'auteur ?

Si, dans La Bicyclette de Léonard, le délire taiboesque m'avait semblé trop ambitieux pour mon imagination qui aime à être secouée mais point trop n'en faut, ici il m'a paru trop hasardeux et sans trame réelle pour que j'y trouve mon compte, comme si l'ambition du roman avait été de raccorder entre eux (et tant pis si c'est surréaliste) (ou tant mieux, suivant les goûts 😄) des événements et personnages surgis un peu au hasard, un défi que se serait donné l'auteur pour s'amuser, sans se préoccuper de savoir où cela le mènerait (ni nous avec). 

"Cela vous semble peut-être un peu recherché, mais vous conviendrez avec moi que toute cette histoire est plutôt alambiquée." (même lui le dit 😂)

Si, en temps normal, j'adore le déjanté, là étrangement, ça n'a pas vraiment pris avec moi et c'était un peu frustrant. J'avais besoin de quelque chose de plus terre à terre sûrement (question d'humeur et de disponibilité d'esprit). Je m'attendais aussi à une enquête plus classique peut-être (je ne sais pas pourquoi d'ailleurs car avec PIT II, on est rarement dans du classique). J'avais en tout cas du mal avec cette histoire qui n'en était pas vraiment une, surtout juste après la lecture fastidieuse du pavéesque Solénoïde (billet à venir un jour) qui m'avait embarquée dans le journal halluciné d'un narrateur obsessionnel dont j'avais l'impression de retrouver des échos ici.

Il y aura tout de même eu quelques passages amusants qui m'auront rendu la lecture plus plaisante par moment et c'est vers la fin que j'ai commencé à rentrer véritablement dans le délire de PIT II et à l'apprécier mais c'était déjà un peu trop tard. 😅

"Les histoires ne s'achèvent pas selon les désirs des personnages. Juste quand l'auteur le souhaite."

À noter que ce roman, premier volet de la saga du détective privé Héctor Belascoarán Shayne, est son tout premier roman, écrit à 26 ans.

LC avec Kathel, Marilyne, Maggie et Nasaissa.

Également commenté par Pativore.

Lu dans le cadre du

🌶 Book Trip Mexicain => 5 points (LC + thème polar + 288 pages)

     Total à date => 30 points